Vincenzo Guzzo: il n’y a pas de mal à gagner beaucoup d’argent!
Claudine Hébert|Édition de la mi‑Décembre 2021Vincenzo Guzzo, PDG des cinémas Guzzo (Photo: courtoisie)
LE FRIC ET MOI. Vincenzo Guzzo investit, donne et surtout n’éprouve aucun remords à dépenser sa fortune comme il l’entend. Parlons argent avec le plus important propriétaire de cinémas du Québec.
Comment avez-vous bâti votre fortune?
D’abord, je n’ai ni gagné à la loterie ni hérité de mes parents, qui sont d’ailleurs toujours vivants. Je gagne essentiellement ma vie dans l’industrie des salles de cinéma. Mon père, un immigrant italien arrivé en 1967, a acheté en 1974 une salle de cinéma, à Montréal. J’étais alors âgé de cinq ans. Cette acquisition constitue la fondation de l’entreprise Cinémas Guzzo qui s’est continuellement battue face à des géants comme Cineplex et Famous Players. Ces derniers nous disaient que la cour n’était pas assez grande pour un troisième joueur dans l’industrie. Mon père et moi leur avons démontré qu’ils avaient tort. Nous sommes d’ailleurs sur le point d’ouvrir notre 10e complexe à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Quel type de gâterie aimez-vous vous offrir?
Je suis un passionné de voitures. J’en possède au moins six, dont deux Ferrari, évaluées à 250 000$ chacune. J’adore également voyager. Mon dernier grand voyage, avant la COVID-19, était en Corée du Sud, où je suis allé rencontrer des gens de Samsung. C’est un pays qui m’a agréablement surpris. J’ai été grandement étonné par la culture et surtout la propreté des lieux.
Y a-t-il une dépense que vous regrettez?
Sur le plan personnel, il y en a très peu. C’est sur le plan des affaires que j’accumule certains regrets, notamment ce demi-million de dollars investi, il y a dix ans, dans le marketing en ligne de l’entreprise. Les belles promesses n’ont jamais été au rendez-vous.
Quel est votre meilleur truc pour économiser?
Si je m’écoutais, je renouvellerais ma garde-robe toutes les semaines. J’ai toutefois développé une petite technique pour contenir mes ardeurs. Lorsque je magasine en ligne, je remplis mon panier de cravates, de chemises, de gilets, de souliers… et j’attends au moins 24 heures pour concrétiser mes achats. La plupart du temps, après une nuit de réflexion, j’annule tout.
Comme investisseur à la Bourse, quels sont vos secteurs favoris?
Mon portefeuille comprend plusieurs titres technologiques. Y compris plusieurs titres pétroliers pour lesquels je n’éprouve aucun complexe. D’ailleurs, à tous ceux que cela pourrait offenser, j’aime leur rappeler que le pétrole sert aussi à fabriquer du caoutchouc, de la cuirette et plusieurs autres matériaux qui composent les accessoires que nous utilisons au quotidien.
Vous êtes un des dragons de l’émission Dragon’s Den, à CBC, pour une quatri-ème saison. Combien avez-vous investi jusqu’à présent?
Mes investissements potentiels totalisent près de 1 million de dollars. Je suis très honoré de faire partie de cette émission qui cherchait une personnalité d’affaires du Québec. Cette équipe de dragons possède d’ailleurs, à mes yeux, beaucoup plus de mordant que la version francophone. Sur le plateau de Dragon’s Den, personne ne met de gants blancs afin de donner l’heure juste aux jeunes entrepreneurs qui se présentent devant nous.
Quel conseil, justement, aimeriez-vous adresser aux entrepreneurs qui se lancent en affaires?
Être entrepreneur, c’est un mode de vie. Ce n’est pas un travail de 9 à 5. C’est un boulot que l’on embrasse 24 heures sur 24, 52 semaines par année. Et ce rythme, on le garde jusqu’à ce que l’on se retire du monde des affaires. C’est probablement ce qui me donne un peu plus de cheveux gris à l’aube de la cinquantaine.