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Vive l’innovation… mais pas que pour l’économie

Catherine Charron|Édition de janvier 2021

LE PLAN DE MATCH. Lorsqu’on demande au premier innovateur en chef du Québec pourquoi les entreprises de la province...

LE PLAN DE MATCH. Lorsqu’on demande au premier innovateur en chef du Québec pourquoi les entreprises de la province ne font pas bonne figure sur le plan de l’innovation, celui-ci est convaincu d’une chose: «Le talent est là. Il suffit de leur montrer où se trouve le filet [pour qu’ils puissent compter des buts].»

Luc Sirois estime que les entrepreneurs québécois ont de la difficulté à définir ce que sont les meilleures pratiques des champions en la matière, ce qui en freine l’adoption. Le Conseil de l’innovation, fondé à la fin de 2020 par le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, tentera de remédier à cette situation en véhiculant le savoir-faire des sociétés les plus novatrices afin que le Québec «n’ait plus rien à envier à la Finlande dans les prochaines années».

C’est à son passage en tant que jeune ingénieur à l’Université Harvard que Luc Sirois a compris l’importance du lien qui doit unir le milieu de la recherche et des affaires. Là-bas, nombreux étaient ses collègues de classe et ses professeurs qui travaillaient à créer de tels ponts.

À son retour au Québec, il a fondé l’entreprise manufacturière Resonant Medical et l’accélérateur de start-up spécialisé en santé Hacking Health, avant de prendre les commandes de Prompt Québec. La mission de l’organisme est de connecter chercheurs et entrepreneurs du secteur des technologies de l’information et des communications, même si ces derniers peuvent, de prime à bord, être réfractaires à l’idée de collaborer avec des «pelleteux de nuages», a-t-il observé.

«Si tu veux développer un produit qui est fondamentalement différent et qui va te permettre d’être le meilleur au monde, ça a plein de bon sens de travailler avec des chercheurs», assure celui qui a dirigé ce regroupement de recherche industriel pendant près de quatre ans.

Luc Sirois estime d’ailleurs que pour créer un Québec innovant, il faut tout autant valoriser l’aspect économique que social d’une découverte. «La vidéoconférence, ce n’est plus de la haute technologie, mais de se dire qu’aujourd’hui, on va soigner les gens ou prévenir les maladies à distance [grâce à la télémédecine], ça, c’est une nouvelle manière de penser comment on va s’organiser en société», illustre-t-il.

 

«Motivateur en chef»

En tant que «motivateur en chef du Québec», comme il se plaît à décrire son poste, Luc Sirois animera les réflexions du Conseil de l’innovation, qui regroupera à terme une dizaine de membres provenant de différents secteurs industriels.

L’organisme, qui a récupéré les activités de QuébecInnove, souhaite ainsi aller plus loin que de seulement connecter le «riche»écosystème de R-D du Québec avec le monde des affaires.

La nouvelle Stratégie québécoise de recherche et d’innovation, sur laquelle le conseil planchera cette année en collaboration avec le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, guidera ses prochains chantiers dès 2022.

Entre-temps, Luc Sirois espère que le Québec inc.misera sur l’audace et l’ambition en cette période emplie d’incertitudes. «Rêvons plus fou que ce qu’on se permettrait normalement, et voyons plus grand. Viendrons ensuite plein d’idées et pleins de ressources», assure-t-il.