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Voiture électrique: le PLC se tient coi sur l’annonce de Manchin

La Presse Canadienne|Mis à jour le 16 avril 2024

Voiture électrique: le PLC se tient coi sur l’annonce de Manchin

Le projet de loi comprenait des crédits d’impôt pouvant aller jusqu’à 12 500 $ pour l’achat d’un véhicule électrique fabriqué dans une usine syndiquée aux États-Unis, ce qui représentait une catastrophe pour l’industrie automobile canadienne. (Photo: La Presse Canadienne)

Washington — Le cabinet du premier ministre Justin Trudeau n’a pas commenté l’annonce du sénateur démocrate Joe Manchin de refuser d’appuyer un projet de loi controversé comportant des incitatifs pour l’achat de véhicule électrique.

M.  Manchin a confirmé dimanche qu’il votera contre le projet de loi «Build Back Better» prévoyant des dépenses avoisinant 1750 milliards $.

Le projet de loi comprenait des crédits d’impôt pouvant aller jusqu’à 12 500 $ pour l’achat d’un véhicule électrique fabriqué dans une usine syndiquée aux États-Unis, ce qui représentait une catastrophe pour l’industrie automobile canadienne.

Ce programme a été à l’ordre du jour de nombreuses rencontres entre ministres fédéraux et responsables américains. Même Justin Trudeau a participé à ces discussions au cours des dernières semaines.

Si les membres du cabinet de M. Trudeau ont poussé un soupir de soulagement à l’annonce de Joe Manchin, ils ont refusé de le dire. Ils craignent que ce répit ne soit que temporaire.

Pour M. Manchin, les dépenses prévues par le projet de loi étaient trop élevées. De plus, comme Toyota est l’un des principaux employeurs de son État, la Virginie-Occidentale, il n’était pas très chaud sur l’idée des crédits d’impôt pour les véhicules électriques.

Selon lui, le moment est mal choisi de faire d’aussi grandes dépenses, notamment à cause de l’inflation, la dette gouvernementale, les troubles géopolitiques et la nouvelle vague de COVID-19.

Le Canada avait menacé le Congrès de mesures de représailles et de suspendre certaines clauses de l’accord de libre-échange nord-américain (ACEUM) si les crédits d’impôt étaient adoptés.

Dans une lettre transmise aux leaders sénatoriaux américains, la vice-première ministre Chrystia Freeland et la ministre du Commerce Mary Ng avaient souligné que l’aide américaine proposée équivalait à un droit de douane de 34% sur les véhicules électriques fabriqués au Canada et contrevient à l’ACEUM.

La décision de Joe Manchin permettra au Canada d’acheter du temps précieux avant les élections de mi-mandat qui pourraient permettre aux républicains de reprendre le contrôle du Sénat et de la Chambre des représentants.