La réorganisation de Volkswagen devrait être évoquée le 12 novembre lors de la réunion de cette instance consacrée à un plan d'investissement pluriannuel. (Photo: 123RF)
Francfort — L’entourage du patron de Volkswagen a démenti mercredi que le constructeur automobile risque de devoir supprimer jusqu’à 30 000 emplois pour maintenir la compétitivité dans la transition électrique, contredisant des informations de presse préalables.
«Il n’est pas question d’une réduction de 30 000 emplois», a indiqué à l’AFP une source proche de Herbert Diess, PDG du constructeur allemand qui cherche à regagner en compétitivité après des mois de baisse des ventes de ses véhicules en raison de la crise sanitaire.
Cette déclaration vient démentir de premières informations, publiées par le Handelsblatt et confirmées par une source interrogée par l’AFP, selon lesquelles des réductions d’emplois importantes pourraient être imminentes, notamment au siège historique de Wolfsbourg.
Herbert Diess «a évoqué ses craintes pour l’avenir de l’entreprise» et la question des coûts trop élevés «comparé à la concurrence» lors d’une réunion du conseil de surveillance le 24 septembre, écrit ainsi le quotidien économique.
«La restructuration de Volkswagen pourrait menacer un poste sur quatre chez la marque VW» et «une suppression de jusqu’à 30 000 emplois est possible», ajoute le journal, qui a révélé les discussions internes mercredi.
Herbert Diess a exposé «des spéculations sur un scénario extrême» faisant référence à l’introduction de la semaine de quatre jours en 1994 qui «à l’époque» a «sauvé près de 30 000 emplois», avait nuancé une source syndicale au sein du conseil de surveillance, interrogée par l’AFP.
Il existe toutefois «un consensus» quant au fait que «si les ajustements nécessaires ne sont pas faits dans les prochaines années, cela pourrait dans le cas extrême avoir des conséquences sur l’emploi», a souligné cette source.
Une autre source remet également en cause le caractère conflictuel de la réunion, alors que le Handelsblatt évoque un «éclat» et la «colère» des membres du conseil de surveillance face à la menace de suppression de postes.
«Il faut s’occuper de la compétitivité de notre usine de Wolfsbourg», a déclaré pour sa part un porte-parole de M. Diess, évoquant la concurrence de Tesla, qui construit actuellement sa nouvelle usine en Allemagne, jugée plus efficace.
«Le débat est lancé et il y a déjà beaucoup d’idées», mais «pas de scénarios concrets», a-t-il ajouté à l’AFP.
«De manière générale, une suppression de 30 000 emplois est absurde», a réagi un porte-parole du comité d’entreprise.
M. Diess a déjà évoqué devant des dirigeants une profonde réorganisation du site de Wolfsbourg avec la démolition et reconstruction de plusieurs bâtiments dans le cadre du «projet Trinity», une nouvelle gamme de véhicules censés être plus compétitifs.
«Nous lançons la course contre Tesla» et «Trinity va révolutionner Wolfsbourg», a tweeté M. Diess début octobre.
La réorganisation de Volkswagen devrait être évoquée le 12 novembre lors de la réunion de cette instance consacrée à un plan d’investissement pluriannuel.