M. Gebara a déclaré que Walmart Canada s’efforce de maintenir un écart de prix entre ses produits et ceux vendus par ses concurrents, en nommant les autres géants de l’épicerie. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Le président et chef de la direction de Walmart Canada affirme que le géant de la vente au détail ne tente pas de profiter de la flambée de l’inflation des produits alimentaires.
Gonzalo Gebara s’est exprimé lundi soir devant un comité parlementaire qui examine l’inflation des aliments, affirmant que le taux de profit brut de Walmart Canada pour ses activités dans le secteur alimentaire avait diminué l’an dernier, tout comme le bénéfice d’exploitation total de l’entreprise en dollars.
Cependant, il a refusé de donner des chiffres précis, disant que Walmart Canada avait fourni des informations financières pertinentes au Bureau de la concurrence.
Les députés ont fait pression sur M. Gebara au sujet des frais et des pénalités que les épiciers facturent aux fournisseurs. Ces frais sont l’un des sujets discutés dans le cadre des efforts visant à créer un code de conduite pour les épiceries.
M. Gebara a déclaré que Walmart Canada avait récemment reçu une ébauche du code de conduite et l’examinait.
«Nous soutiendrons toute initiative qui apporterait de meilleures conditions et la capacité d’avoir plus de transparence dans toute la chaîne», a-t-il dit.
Ses commentaires devant le comité faisaient suite à une comparution très attendue des dirigeants des trois plus grandes chaînes d’alimentation du Canada le 8 mars.
Les PDG et présidents de Loblaw, Metro et Empire ont déclaré au comité que l’inflation alimentaire n’est pas causée par la recherche de profits et ont insisté sur le fait que leurs marges sur les aliments sont restées faibles.
Les politiciens fédéraux ont appelé à plus de transparence de la part de l’industrie de la distribution alimentaire, car l’inflation des prix des aliments a largement dépassé l’inflation globale.
M. Gebara a déclaré que Walmart Canada s’efforce de maintenir un écart de prix entre ses produits et ceux vendus par ses concurrents, en nommant les autres géants de l’épicerie.
Il a déclaré que Walmart est connu pour sa stratégie de «prix bas quotidiens»: «Ce n’est pas un coup de pub ou notre réponse aux temps difficiles dans lesquels nous vivons.»
Le détaillant fait tout ce qu’il peut pour lutter contre l’inflation, a ajouté M. Gebara, notamment en prenant des mesures pour contrôler les coûts d’exploitation, en identifiant des améliorations dans sa chaîne d’approvisionnement et en s’efforçant de maintenir les prix bas sur les produits de marque maison.
«Les deux dernières années ont présenté une tempête parfaite de facteurs externes qui ont fait grimper les prix alimentaires, a−t−il déclaré. Ces pressions inflationnistes se répercutent sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.»
Les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 10,6 % en février par rapport à il y a un an, tandis que l’inflation globale était de 5,2 %.
Au cours de la dernière année, la Banque du Canada a augmenté à plusieurs reprises les taux d’intérêt dans le but d’endiguer la montée de l’inflation.
Galen Weston, le milliardaire président de Loblaw, a déclaré aux députés qu’il était «impossible» que les épiciers puissent être à l’origine de l’inflation alimentaire, et que l’entreprise réalisait des bénéfices plus importants sur les parties non alimentaires de ses activités telles que l’habillement et la pharmacie.
Un rapport publié l’automne dernier par le laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’Université Dalhousie a révélé que les trois grandes entreprises d’alimentation ont affiché des bénéfices plus élevés au premier semestre de 2022 par rapport à leurs revenus moyens au cours des cinq dernières années.
Lors de la réunion du 8 mars, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a demandé à plusieurs reprises à M. Weston: «Combien de profit est trop de profit ?»
M. Weston a fait valoir qu’«une rentabilité raisonnable est un élément important de l’exploitation d’une entreprise prospère», tandis que l’ancien président et chef de la direction d’Empire, Michael Medline, a adopté une approche similaire, en disant: «C’est une folie de suggérer qu’une entreprise d’épicerie non rentable est en quelque sorte meilleure pour les clients et pour les prix. »
Lors de la réunion du 8 mars, les dirigeants de Metro et d’Empire ont tous deux demandé pourquoi les députés semblaient exclure les géants américains de la vente au détail comme Walmart et Costco de leurs recherches sur l’inflation alimentaire. Le comité a convenu à l’unanimité d’inviter les dirigeants des branches canadiennes de ces deux détaillants à prendre la parole devant eux.