WSP Global envisage des acquisitions de grande envergure
La Presse Canadienne|Mis à jour le 31 juillet 2024WSP a affirmé avoir révisé ses prévisions de revenus nets pour l’année entre 11,4 et 11,8G$, contre 11,2G$ à 11,7G$ auparavant. (Photo: courtoisie)
WSP Global envisage à nouveau des acquisitions de grande envergure après avoir travaillé au renforcement de ses activités et au rachat de petites entreprises au cours des 18 derniers mois, a déclaré le chef de la direction Alexandre L’Heureux.
«La dernière année a été une année de consolidation», a-t-il affirmé mercredi aux analystes lors d’une conférence téléphonique.
À la suite d’une série de rachats, la société d’ingénierie s’est efforcée de supprimer les barrières numériques entre les bureaux répartis dans une soixantaine de pays. Les trois quarts de la société fonctionnent désormais sur une seule plateforme logicielle, connue sous le nom de système de planification des ressources organisationnelles (ERP), réduisant ainsi les inefficacités apparues lorsque 15 entreprises ont rejoint WSP au cours des deux dernières années et demie.
La séquence d’achats comprenait l’intégration de quatre sociétés de conseil dans l’entreprise en 2024, ajoutant plus de 800 employés pour un effectif total de 69 300 personnes.
Mais les dernières acquisitions étaient modestes par rapport à certaines acquisitions antérieures – par exemple, l’activité environnement et infrastructure du groupe britannique John Wood pour 1,81 milliard de dollars américains (G$US) en 2022 – laissant l’entreprise établie à Montréal prête à de plus grands mouvements dans un contexte d’augmentation de 22 % de ses bénéfices sur un an au dernier trimestre.
«Maintenant que je sens que nous avons considérablement réduit les risques liés à notre transformation et à la conversion de l’ERP, je peux vous dire maintenant que nous sommes ouverts aux affaires», a déclaré M. L’Heureux.
Il voit des occasions de croissance en Europe continentale, en Australie et aux États-Unis, où, selon lui, le résultat de l’élection présidentielle plus tard cette année aura peu d’influence sur les perspectives de WSP.
«N’oubliez pas que WSP a bien performé sous l’administration Trump et que nous avons également très bien performé sous l’administration Biden», a fait valoir M. L’Heureux.
«Qu’il s’agisse d’une présidence républicaine ou d’une présidence démocrate, nous estimons que WSP est très bien placée pour tirer profit de ce qui se passera au cours des prochaines années.»
Il a noté que le Congrès a encore jusqu’à la fin de 2026 pour accorder la majorité des 1200G$US de dépenses de transport et d’infrastructures dans le cadre d’un projet de loi bipartite signé en 2021.
Les revenus de l’entreprise ont augmenté de 8,5 % sur un an pour atteindre 3,93G$US au dernier trimestre, grâce à la croissance interne aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande.
Les bureaux en Asie de l’Est restent l’un des rares segments à la traîne.
«L’Asie traverse une période difficile», a déclaré M. L’Heureux. Mais cette région ne représente qu’une infime partie de ses revenus, a-t-il ajouté.
Ailleurs, les contrats s’accumulent. À la fin du deuxième trimestre, le 29 juin, le carnet de commandes de WSP atteignait un niveau record de 14,7G$US.
En position de force
En mai, l’entreprise a remporté un appel d’offres pour fournir des services d’ingénierie pour un centre de recherche médicale avancée à l’Université d’Ottawa, qui devrait s’étendre sur 350 000 pieds carrés et sept étages.
Aux États-Unis, WSP a décroché un contrat pour diriger la conception d’une usine de traitement des eaux usées industrielles à l’aéroport international de Seattle-Tacoma.
En France, WSP devrait concevoir les tunnels et les embranchements d’une ligne du projet du Grand Paris Express, qui vise à construire 200 kilomètres de nouvelles voies de métro d’ici 2030.
«Nous concluons le premier semestre 2024 en position de force», a affirmé M. L’Heureux.
L’ensemble des travaux en cours ont permis de limiter le ratio dette nette/bénéfice ajusté de WSP à 1,7, dans la fourchette cible malgré de nombreuses acquisitions.
La société a relevé ses prévisions financières pour l’année, révisant ses perspectives de chiffre d’affaires net dans une tranche de 11,4 à 11,8G$, contre 11,2G$ à 11,7G$ auparavant.
«Le langage corporel de la direction […] semble être encore plus confiant compte tenu du contexte macroéconomique favorable, des améliorations internes et de l’exploitation des outils technologiques et des capacités du centre de conception», a affirmé Maxim Sytchev, analyste à la Banque Nationale, dans une note aux investisseurs.
«Grâce à cela, la capacité de réaliser des fusions et acquisitions de plus grande envergure a également été renforcée, en plus d’un profil de croissance organique qui s’accélère», a-t-il ajouté.
Christopher Reynolds