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Inspirer la relève en architecture (et la garder)

Emilie Laperrière|Édition de la mi‑octobre 2024

Inspirer la relève en architecture (et la garder)

« Pour être pertinent et attirant auprès de la relève, il était avant tout important pour nous de regarder notre situation. Autrement dit, on voulait savoir ce qu’on fait de bien et sur quels plans on a besoin de s’améliorer », explique Yassmina Akli, directrice du talent et de la culture à STGM Architecture.

ARCHITECTURE. Rémunération équitable, projets porteurs, engagement ou reconnaissance : les attentes de la relève en architecture envers les firmes et leurs dirigeants sont élevées en 2024. 

STGM Architecture a procédé à tout un exercice d’introspection dans la dernière année afin de créer sa marque employeur, qu’elle lancera ce mois-ci. « Pour être pertinent et attirant auprès de la relève, il était avant tout important pour nous de regarder notre situation. Autrement dit, on voulait savoir ce qu’on fait de bien et sur quels plans on a besoin de s’améliorer », explique Yassmina Akli, directrice du talent et de la culture.

La firme a organisé plusieurs ateliers avec ses employés. Elle a aussi réalisé des sondages auprès de son personnel dans les trois dernières années pour comprendre ses besoins et ses attentes. « On a discuté de différents enjeux avec les employés de tout niveau d’expérience », précise-t-elle.

« Les préoccupations sociales sont vraiment importantes pour les jeunes, aujourd’hui, constate de son côté l’architecte associée Isabelle Bourque. La conciliation travail-famille fait partie de leurs priorités. Ils ne sont pas aussi loyaux à une entreprise que ceux qui les ont précédés. Il faut mettre en place différentes stratégies pour les garder. »

Yassmina Akli souligne que les nouveaux architectes se soucient de l’effet des projets sur la société. « En entrevue, ils disent qu’ils veulent travailler sur des écoles, des hôpitaux, des projets qui font une différence. Ils veulent avoir l’impression de contribuer. »

Rémunération réfléchie

Sans surprise, l’aspect financier arrive en tête de liste des demandes, même si d’autres éléments entrent en ligne de compte. « On observe que les jeunes architectes veulent une rémunération équitable envers leurs collègues. Ils veulent sentir qu’il y a une structure, une réflexion à ce sujet. » 

STGM a donc investi de l’argent dans ses échelles salariales pour offrir des salaires compétitifs, au-dessus du marché. « On a bâti des catégories d’emploi afin d’assurer une meilleure évaluation des postes et des salaires. Ça nous permet d’attribuer les salaires de façon équitable selon certains critères, comme le niveau de stress, la complexité ou l’imputabilité », mentionne Yassmina Akli.

La directrice du talent et de la culture ajoute que les employés savent ainsi que ce ne sont pas les meilleurs négociateurs qui obtiennent les meilleurs salaires. « Ça a aussi structuré notre évaluation de la performance. »

Effort collectif

L’esprit d’équipe et la collaboration sont des thèmes qui sont revenus dans toutes les conversations avec les talents. « Pour y répondre, on a développé notre propre modèle opérationnel », dit Yassmina Akli. Les architectes peuvent ainsi travailler dans une cellule de travail, où ils bénéficient d’entraide, de mentorat et d’un accompagnement qui assurent le transfert de connaissances.

Comme la profession compte beaucoup de jeunes, ceux-ci se voient confier plus rapidement des responsabilités chez STGM. « L’important, c’est de bien les encadrer, parce que sinon, ça entraîne du stress, remarque Isabelle Bourque. Les chefs de pratique ont le rôle de répondre à toutes leurs questions. »

La relève souhaite également avoir une influence dans la firme et progresser. « Ils veulent être impliqués dans la croissance de l’entreprise et faire partie d’un tout. » Ceux qui ont envie de développer leurs compétences dans divers champs de pratique — que ce soit en gestion de projet, en architecture du patrimoine ou en transport collectif — et de travailler sur des projets variés ont désormais accès à un programme de formation interne, intitulé le Campus. 

Le bureau offre aussi un programme de progression, qui permet de déterminer et d’accompagner les employés qui ont le désir de grimper les échelons de l’entreprise et de plus tard accéder à un rôle clé au sein de la firme. « Ultimement, ça vient à la fois mobiliser les jeunes employés et assurer la pérennité de l’entreprise en développant la relève », estime Isabelle Bourque.

Yassmina Akli ajoute que les jeunes architectes s’attendent des dirigeants qu’ils mettent en place les investissements et les outils nécessaires pour répondre à toutes leurs attentes. 

Inspirer et mobiliser

Toutes ces initiatives inspirent la relève, selon les deux collègues. « Quand j’explique ce qu’on offre aux candidats, ils ont des étoiles dans les yeux. Ça leur donne envie de travailler chez nous », remarque Yassmina Akli. 

Elle souligne que les projets qu’ils publient sur les réseaux sociaux attirent les jeunes. « On rayonne de cette manière-là », indique-t-elle. 

Miser sur des conditions de travail gagnantes est d’ailleurs important pour s’assurer que la firme demeure pertinente auprès de la relève. « On parle d’horaires flexibles, illustre Isabelle Bourque. On parle aussi d’un compte santé et bien-être, un montant annuel qui sert à se faire du bien. Les congés sans solde ou l’achat de semaines de vacances sont possibles. Bref, on favorise la conciliation travail et vie personnelle. »