Coinbase ne lance pas dans le social pour autant, mais pointe un problème du système pour asseoir son argument principal: les cryptos peuvent faire bouger l'argent plus rapidement et plus économiquement. (Photo: Ascannio - Adobe Stock)
LES CLÉS DE LA CRYPTO est une rubrique qui décode patiemment l’univers de la cryptomonnaie et ses secousses boursières, industrielles et médiatiques. François Remy se donne pour mission d’identifier les entrepreneurs prometteurs, de décoder les progrès techniques et d’anticiper les impacts industriel et sociétal de cette monnaie numérique.
Des frais trop élevés pour des services financiers ordinaires. Voilà la corde sensible qu’a choisi de titiller Coinbase. Avec une pleine page de publicité dans le Washington Post, le géant de la crypto veut marquer les esprits avec des arguments chiffrés.
«Envoyer de l’argent ne devrait pas coûter 12 milliards». Cette assertion qui se déploie en épaisses lettres bleues sur une page blanche du WaPo apparaît comme une évidence. Mais le commanditaire de cette campagne imprimée, la plateforme d’échanges crypto étatsunienne de référence, entend taper sur le clou. Les Américains envoient plus de 200 milliards de dollars américains (G$) chaque année pour soutenir leurs familles dans d’autres pays, rappelle Coinbase. Il ne s’agit pas d’un acte isolé ou totalement marginal, un Américain sur huit opère ce genre de transaction.
Cet argent s’avère essentiel puisqu’il est censé répondre à des besoins de premier plan. La majorité de ces montants sert à couvrir les dépenses liées à l’alimentation, aux soins de santé, au parcours scolaire ou encore au logement. Or, ces transferts de fonds transnationaux coûtent «une petite fortune en frais», insiste la pub. Coinbase ne lance pas dans le social pour autant, mais pointe un problème du système pour asseoir son argument principal: les cryptos peuvent faire bouger l’argent plus rapidement et plus économiquement.
«La crypto peut aider»
Pour mesurer l’ampleur du problème, les douze milliards de dollars que les résidents américains versent annuellement en frais de remittance afin de soutenir financièrement les leurs à l’étranger représentent l’équivalent des dépenses totales du pays lors du Cyberlundi. Et, malgré ce coût manifestement rédhibitoire, il n’est pas rare que le transfert prenne du temps.
Jusqu’à cinq jours ouvrables. Un virement bancaire traditionnel, un paiement électronique ou par chèque papier peut prendre près d’une semaine avant que l’argent repose bel et bien sur le compte du destinataire. «Chaque minute compte» toutefois, souligne le marketing de Coinbase, rappelant les dépenses de première nécessité.
«La crypto fait gagner du temps et de l’argent»
À la vitesse du web! À l’inverse, explique opportunément la plateforme d’échange américaine, «les transferts réalisés via la chaîne de blocs peuvent être perçus en un instant, n’importe où tant qu’Internet est accessible».
Non content de revendiquer le gain de temps, Coinbase ne se prive pas de mettre en avant l’avantage financier de 0,01$ ! Contre des frais moyens s’élevant à plus de 6% de la somme envoyée via les services classiques, «la technologie crypto permet de transférer de l’argent n’importe où dans le monde pour la modique somme d’un centime».
Les technologies popularisées par le bitcoin se montrent efficaces. Mais elles pâtissent toujours d’une mauvaise réputation, subtilement entretenue par les acteurs historiques de la finance classique. D’ailleurs, dans les coulisses des grandes banques et autres mastodontes du système économique, on profite sans trop l’ébruiter des bienfaits de la chaîne de blocs et des actifs tokenisés. Quelque 1500 G$ US d’instruments financiers sont échangés chaque mois sur des chaînes de blocs… privées. Que ça reste entre nous.
Inscrivez-vous à notre infolettre thématique pour du contenu qui répond à votre réalité:
Retrouvez les conseils de nos experts en cybersécurité, des analyses sur les cryptomonnaies, et les dernières actualités sur les innovations technologiques.