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Au cœur de la petite usine québécoise qui confectionne les maillots de la LNH

AFP|Publié le 14 octobre 2024

Au cœur de la petite usine québécoise qui confectionne les maillots de la LNH

Au moment où la saison de la meilleure ligue du monde reprend, l’activité bat son plein pour SP Apparel. (Photo: Sébastien St-Jean / AFP)

De la «haute couture» pour un sport qui ne fait pas toujours dans la dentelle: depuis 50 ans, c’est dans une petite usine de la campagne québécoise que tous les maillots de hockey sur glace des équipes du championnat nord-américain sont confectionnés.

Au moment où la saison de la meilleure ligue du monde reprend, l’activité bat son plein pour SP Apparel, entreprise discrète de 260 employés installée en bordure d’une autoroute à Saint-Hyacinthe.

À l’intérieur se trouvent quelques machines, mais surtout des dizaines de couturières qui assemblent minutieusement à l’aide de simples machines à coudre plusieurs morceaux de tissus pris dans un bac posé sur le sol et cousent les écussons des équipes sur les maillots.

«C’est comme de la haute couture. Ce ne sont pas des chandails (maillots en québécois) faits à la chaîne», explique à l’AFP Steve Bérard, président de la petite entreprise. «Il y a 90 morceaux à assembler, de plusieurs couleurs et matériaux différents», ajoute-t-il.

«Nous sommes spécialisés dans le haut de gamme pour les maillots de sport et il y a très peu de compagnies comme nous», ajoute Tania Berlinguette, la directrice exécutive.

Aujourd’hui, l’entreprise fabrique tous les maillots des 32 équipes de la LNH, mais également, depuis 25 ans, ceux des équipes de hockey sur glace des Jeux olympiques.

Des demandes pointues

La première étape est de créer un maillot résistant et la solution est donc… le tricot! Au fond de l’usine de 9 000 m2 sont installées de grandes machines à tricoter avec de gros rouleaux de fils en polyester aux couleurs vives.

En moyenne, un maillot n’est porté qu’entre cinq et vingt fois par un joueur, en fonction de son style de jeu et de son temps passé sur la glace. En effet, saisir, agripper et même déchirer le maillot d’un adversaire sont des tactiques courantes lors des bagarres, fréquentes dans le hockey.

L’entreprise fabrique donc entre 300 000 et 500 000 unités par an, ce qui comprend les maillots et les pantalons, mais également des uniformes pour la Ligue canadienne de hockey junior ou des équipes de baseball.

Ce travail de précision implique que lors des JO, «des couturiers et couturières de chez nous soient envoyés sur place pour ajouter les noms et faire les réparations…»

Et puis l’entreprise doit aussi satisfaire des «demandes spéciales parfois pour certains joueurs», glisse Tania Berlinguette.

Par exemple, pour l’une des vedettes de la LNH, Sidney Crosby, «on lui fabrique un bas un peu plus grand parce qu’il a des mollets un peu plus gros que la moyenne», ajoute-t-elle.

Fierté

La confection de ces maillots est «une fierté», racontent les employés. «Souvent quand on en parle à des gens, même ici, ils ne s’imaginent pas qu’on fait les chandails de la LNH. Ils pensent que c’est fabriqué aux États-Unis», confie Yanick Chagnon, l’un des superviseurs.

Aujourd’hui, le maillot le plus populaire, parmi les employés, est celui des Golden Knights de Las Vegas, qui ressemble à une cotte de mailles dorée avec le slogan «Always Advance. Never Retreat» («Toujours avancer. Ne jamais reculer») sur le col. Mais ce que notent les anciens c’est surtout l’évolution des façons de faire.

Les maillots sont maintenant «adaptés aux mouvements des joueurs. À l’époque, c’était des chandails droits avec de grandes manches, avec cinq à dix morceaux. Maintenant, ça moule le corps, le matériel est différent», raconte Lyne Gagné.

Cette dernière qui travaille dans l’entreprise depuis 35 ans et qui supervise aujourd’hui la partie finale de l’assemblage ajoute: «Quand on regarde à la télévision une partie de hockey, on est fier, on sait que le chandail est passé entre nos mains».