Les pertes s’établissent en moyenne entre 20 000$ et 50 000$ par jour de blocage., selon un sondage de MEQ.
Alors qu’elles se préparent à affronter le coronavirus (Covid-19), la majorité des entreprises manufacturières du Québec ont pâti du blocus ferroviaire qui a entravé pendant des semaines leur chaîne logistique, selon un sondage de Manufacturiers et exportateurs du Québec.
Ainsi, la majorité des membres sondés affirment avoir assumé des «pertes financières significatives», qui s’établissent en moyenne entre 20 000$ et 50 000$ par jour de blocage. Les barrages ferroviaires sont levés au Canada, mais le mal est fait, souligne MEQ dans un communiqué publié ce vendredi.
Comme les blocus du réseau du Canadien National en Colombie-Britannique et en Ontario ont débuté durant la première semaine de février (pour s’étendre quelques jours plus tard au Québec), l’impact cumulatif a donc fait mal aux entreprises manufacturières.
Par exemple, 28% des membres de MEQ ont diminué leur production pour limiter la hausse des coûts d’opération et atténuer les retards dans l’importation des matières premières.
De plus, deux tiers des entreprises sondées estiment que les blocus ferroviaires ont contribué à miner la réputation des entreprises québécoises sur les marchés internationaux.
Dans ce contexte, MEQ demande au gouvernement du Québec de donner un coup de pouce aux entreprises afin de les aider à absorber ces pertes financières, «surtout dans un contexte d’incertitude économique mondiale liée au Covid-19».
Ainsi, 88% des entreprises sondées par MEQ estiment que le gouvernement doit prioriser des subventions pour atténuer l’impact de la crise.
Pour sa part, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) affirme que la récente crise du rail a eu de grandes conséquences économiques et que des mesures concrètes sont importantes pour rétablir rapidement un climat d’affaires favorable aux investissements au Québec.
Covid-19 : les gouvernements prêts à agir
Chose certaine, tant à Ottawa qu’à Québec, on semble prêt à agir dans le cas du Covid-19.
Le ministre canadien des Finances, Bill Morneau, a déclaré qu’il adoptera une approche «pratique et prudente» à l’égard du prochain budget fédéral (la date de son dépôt n’est pas encore connue) face au virus Covid-19, tout en assurant que le gouvernement a la «puissance de feu budgétaire» pour répondre aux impacts économiques de l’épidémie, rapporte le Globe and Mail.
Par contre, M. Morneau n’a fourni aucun détail sur les mesures de relance que le gouvernement pourrait envisager.
Il a toutefois précisé que le budget mettrait de côté une «disposition d’ajustement au risque» plus importante que d’habitude – les fonds réservés dans chaque budget en tant qu’événement imprévu – «pour nous assurer que nous sommes prêts et capables de réagir».
Quant au budget du Québec, le ministre des Finances, Eric Girard, le présentera le mardi 10 mars.
Au début du mois de février, bien avant que le coronavirus se propage dans le monde, le ministre avait déjà tempéré les attentes en ce qui concerne les futurs surplus qu’il y aurait dans le prochain budget en raison des «incertitudes» liées à la propagation du coronavirus en Chine.
Avec La Presse canadienne