Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et exportateurs du Québec, affirme qu’il faudrait beaucoup plus d’accompagnement pour aider les fabricants dans cette réflexion. (Photo: courtoisie)
Les entreprises manufacturières n’ont pas à pâtir de la pénurie de main-d’œuvre. Les gains d’efficacité obtenus dans des scieries montrent qu’on peut croître tout en réduisant la pression sur la main-d’œuvre.
Les exemples de Clermond Hamel et de Matériaux Blanchet sont éloquents. La première a doublé sa production en 10 ans avec le même nombre d’employés, tandis que la seconde a réduit le nombre de quarts de travail de cinq à deux.
« Il faut remplacer les emplois manuels, répétitifs et à faible valeur ajoutée », dit Carl Gilbert, directeur de portefeuille à l’investissement pour les secteurs des ressources naturelles, de la construction et des matériaux de construction au Fonds de solidarité de la FTQ, qui précise qu’il travaille avec des fabricants de matériaux de construction qui ont par exemple robotisé ou projettent de robotiser leur processus d’emballage.
Même si Véronique Proulx, PDG de Manufacturiers et exportateurs du Québec, croit aussi que l’ensemble de l’industrie manufacturière peut s’en inspirer, elle déplore toutefois qu’il soit souvent difficile pour les PME de savoir exactement quelle technologie il faut utiliser pour s’automatiser.
C’est pourquoi elle affirme qu’il faudrait beaucoup plus d’accompagnement pour aider les fabricants dans cette réflexion.
Carl Gilbert précise que l’industrie forestière a profité d’une condition gagnante pour réussir son virage technologique : des volumes de production élevés et une production assez homogène dans l’ensemble du Québec.
Cette masse critique a permis par exemple la québécoise Bid Group, aujourd’hui le plus important fournisseur de solutions technologiques d’Amérique du Nord pour la transformation du bois, d’innover constamment afin de fournir des machines de plus en plus efficaces aux scieries.
Ce cercle vertueux — une adéquation entre la demande et l’offre technologique — serait, selon lui, plutôt rare dans l’ensemble de l’industrie manufacturière.
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