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Électricité: un manufacturier sur trois en manque

François Normand|Mis à jour le 18 juin 2024

Électricité: un manufacturier sur trois en manque

La publication du sondage de MEQ et de l'AQCIÉ survient dans un contexte où la demande d'électricité surpasse l’offre d’électricité et où le gouvernement présentera bientôt un projet de loi sur l’énergie, qui comprendra un plan de gestion intégrée des ressources énergétiques. (Photo: 123RF)

La pénurie d’électricité affecte de plus en plus le développement des entreprises manufacturières et industrielles. Une organisation sur trois en manque, ce qui mine leur potentiel de croissance, révèle un sondage effectué par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), en collaboration avec l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité (AQCIE).

Ainsi, 35% des entreprises sondées issues des secteurs manufacturier et industriel n’ont pas accès à de l’énergie en quantité suffisante pour répondre à leurs besoins actuels. Par conséquent, cette situation affecte leur compétitivité à l’échelle nationale et internationale, soulignent MEQ et l’AQCIE dans un communiqué.

«Parmi les entreprises qui manquent d’énergie, 73% admettent devoir retarder des projets de développement ou des investissements déjà prévus», affirment les deux organismes.

Le sondage a été réalisé en mars 2024 auprès de 114 entreprises manufacturières et industrielles.

«Les résultats mettent en lumière les défis liés à l’accès à l’énergie et à la compétitivité, ainsi que les perspectives des entreprises sur l’autoproduction et les programmes d’achat d’énergie (PPA)», ajoutent MEQ et l’AQCIE.

La publication du sondage survient dans un contexte où la demande surpasse de loin l’offre d’électricité au Québec et où le gouvernement présentera bientôt un projet de loi sur l’énergie, qui comprendra un plan de gestion intégrée des ressources énergétiques.

Pour l’essentiel, selon le gouvernement, il s’agit d’un processus structuré «qui aide à comprendre comment l’avenir énergétique peut se dessiner et qui vise à identifier les actions nécessaires pour s’y préparer».

Par conséquent, un tel plan permet au gouvernement d’évaluer les ressources énergétiques nécessaires (incluant les mesures d’efficacité énergétique) ainsi que les répercussions sur l’environnement et la société afin de répondre aux besoins énergétiques à long terme.

 

Autoproduction d’électricité

Le futur plan de gestion intégrée devait par exemple permettre l’autoproduction d’électricité au Québec, de sorte que des manufacturiers et des industriels pourraient se procurer de l’énergie directement auprès de producteurs privés.

Actuellement, la loi interdit la vente d’électricité entre entreprises privées au Québec, à l’exception d’une condition: un producteur privé d’électricité peut en vendre à une société privée si cette dernière est située à l’extérieur de la province, en Ontario ou aux États-Unis, par exemple.

Cela dit, l’autoproduction est déjà permise au Québec. Par exemple, Rio Tinto Aluminium (RTA) produit en partie sa propre électricité au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

En revanche, RTA ne peut pas vendre ses surplus à une autre entreprise privée.

Sans surprise, l’autoproduction émerge comme une solution potentielle pour les entreprises manufacturières et industrielles sondées.

«82% d’entre elles sont favorables à cette option pour combler leurs besoins énergétiques, notamment en raison de la résilience de l’autoproduction face aux possibles interruptions de service», soulignent MEQ et l’AQCIE.

Toutefois, selon les entreprises sondées, cette solution apporte son lot de défis et de risques en raison de la complexité de la mise en place d’une telle approche, comme les coûts d’exploitation et de maintenance.

Ainsi, le tiers des entreprises envisagent l’autoproduction pour combler leurs propres besoins.

 

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