Des pompiers des municipalités avoisinantes de Saint-Julienne, Saint-Lin–Laurentides, Rawdon et de Repentigny ont été appelés en renfort. (Photo: La Presse Canadienne)
Une violente explosion chez un distributeur de propane est venue secouer la quiétude de la petite municipalité de Saint-Roch-de-l’Achigan, dans Lanaudière, jeudi en fin d’avant-midi.
«Vers 11 h, je crois, ç’a explosé. Je travaille à la maison et ç’a brassé. Je pensais que quelque chose était tombé sur la maison», a raconté une voisine de l’entreprise, Karine Lamarche, en entrevue avec La Presse Canadienne.
Elle a dû se rendre à l’évidence lorsqu’elle est sortie de son domicile pour aller chercher son courrier: «J’ai vu la grosse fumée dans le ciel, beaucoup de feu qui partait du sol et qui montait dans les airs. Il y avait beaucoup de fumée noire et beaucoup de monde sur place aussi parce qu’ils n’avaient pas encore évacué.»
Au moins un employé de l’entreprise Propane Lafortune — possiblement plus — manquait toujours à l’appel en fin d’après-midi dans la localité d’environ 5000 habitants.
«Saint-Roch frappée en plein cœur»
Dévasté, le maire de Saint-Roch, Sébastien Marcil, peinait à retenir ses larmes: «Saint-Roch est frappée en plein cœur aujourd’hui, a-t-il laissé tomber lors d’une mêlée de presse. La famille Lafortune est implantée ici depuis des années. À peu près tout le monde a un lien avec eux, de près ou de loin.»
«Ç’a été un choc pour toute la communauté, une petite communauté, Saint-Roch-de-l’Achigan, mais on se croise les doigts, on garde espoir», a-t-il dit en sanglotant.
Le maire Marcil a parlé de trois personnes manquant à l’appel, mais la Sûreté du Québec ne pouvait qu’en confirmer une seule: «On doit vraiment vérifier les informations de base, les valider, donc c’est pour ça que c’est difficile de vous donner un nombre précis», a expliqué la sergente Éloïse Cossette.
«On connaît un petit peu les gens qui travaillent là. On a entendu comme tout le monde qu’il manquait des gens. C’est dommage, c’est triste, ça me touche parce que c’est quand même une compagnie à côté de chez nous», a reconnu de son côté Karine Lamarche.
Il semblait peu probable dans l’immédiat que des personnes aient pu fuir le violent incendie qui a suivi.
Retrait forcé par la violence du sinistre
«Il y aurait eu possiblement des témoins qui ont tenté de rentrer à l’intérieur pour aider, mais puisque la toiture s’effondrait, ils ont dû ressortir le plus rapidement possible», a raconté la directrice générale adjointe de la MRC Montcalm, Stéphanie Therrien.
Le directeur du service des incendies, François Thivierge, a expliqué qu’à leur arrivée, les sapeurs ont été confrontés à un sinistre beaucoup plus dangereux que la moyenne: «À l’arrivée sur les lieux, des tentatives de sauvetage, d’extinction ont eu lieu. Par contre, l’intervention a dû découler vers une non-intervention due au grand risque d’explosion.»
Plus tard, les sapeurs ont pu intervenir grâce à un drone de leurs collègues de Repentigny qui a confirmé que «toutes les explosions qui devaient avoir eu lieu ont eu lieu», leur permettant ainsi d’affronter le brasier.
Cependant, ils ont surtout utilisé de la mousse extinctrice, les matières enflammées étant surtout des hydrocarbures, ce qui leur a permis de faire d’une pierre deux coups, puisque de limiter la quantité d’eau aidait aussi à prévenir le ruissellement de contaminants dans la rivière de l’Achigan.
Vaste périmètre évacué
L’incendie a initialement forcé des évacuations sur un rayon d’environ 1 km et une cellule de soutien a été mise en place au sous-sol de l’église de Saint-Roch-de-l’Achigan, où les citoyens délogés ont pu trouver refuge. Le directeur Thivierge s’attendait toutefois à pouvoir réduire ce périmètre en fin d’après-midi, les risques d’explosion étant devenus nuls après les déflagrations initiales.
La lutte contre le brasier était toujours en cours, toutefois, celui-ci n’étant pas encore maîtrisé en fin d’après midi.
Des pompiers des municipalités avoisinantes de Sainte-Julienne, Saint-Lin–Laurentides, Rawdon et de Repentigny ont été appelés en renfort. Il y avait toujours une cinquantaine de pompiers sur place vers 14 h.
Les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) ont aussi été dépêchés sur place, mais il était encore trop tôt pour déterminer ce qui est à l’origine de l’explosion.