IQ annonce un septième volet au programme initial portant spécifiquement sur la réduction des GES. Il permettra d’identifier et d’évaluer les réductions potentielles des principales sources d’émissions industrielles, en plus de suggérer des actions prioritaires à déployer. (Photo: Getty Images)
Investissement Québec (IQ) bonifie son programme Diagnostic de performance environnementale industrielle (PEI) Compétivert pour accompagner davantage les entreprises manufacturières dans leur virage vert. L’objectif est de les convaincre d’adopter en plus grand nombre des technologies propres et des pratiques écoresponsables.
Lancé en 2021, ce programme vise à augmenter la productivité durable des entreprises du Québec, en misant sur un accompagnement personnalisé. Il comprenait six volets, dont l’énergie, la gestion de l’eau ainsi que le transport, la manutention et l’entreposage.
Or, il n’y avait pas spécifiquement un volet consacré à la réduction des gaz à effet de serre (GES), même si cet enjeu était en partie couvert indirectement – de manière traversale – dans ces six volets.
IQ annonce donc un septième volet portant spécifiquement sur la réduction des GES. Il permettra d’identifier et d’évaluer les réductions potentielles des principales sources d’émissions industrielles, en plus de suggérer des actions prioritaires à déployer.
En bonifiant le Diagnostic de performance environnementale industrielle (PEI) Compétivert, IQ compte ainsi convaincre plus d’entreprises manufacturières d’amorcer leur virage vert.
À ce jour, seulement 12 % d’entre elles ont réalisé au moins un inventaire de leurs émissions de GES, selon le Baromètre de la transition des entreprises 2022 – secteur manufacturier, publié ce jeudi par Québec Net Positif, un laboratoire d’idées indépendant à but non lucratif.
La moitié des entreprises n’ont encore rien fait
En revanche, 49% des entreprises manufacturières n’ont pas déployé encore de mesures dans leurs opérations afin de réduire leur empreinte écologique.
Elles sont toutefois 87% à considérer qu’il est important de réduire leurs émissions de GES.
En entrevue avec Les Affaires, le PDG d’Investissement Québec, Guy Leblanc, estime qu’un meilleur accompagnement est la clé pour accélérer l’adoption des technologies propres et des pratiques écoresponsables.
« Le plus gros problème, c’est que ces entreprises ne savent pas par où commencer », explique-t-il.
Selon lui, les entreprises manufacturières qui veulent s’informer pour amorcer leur virage vert peuvent bien entendu contacter IQ. Il tient aussi à faire remarquer que d’autres organismes au Québec peuvent les aider dans cette démarche.
Par exemple, le 30 mars, le Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ) a lancé un guide pratique pour aider l’ensemble des entreprises québécoises à atteindre la carboneutralité au plus tard en 2050.
Le 6 avril, c’était au tour d’Écotech, la grappe des technologies propres au Québec, d’annoncer qu’elle était en train de concevoir une plateforme interactive, GPSclimat, pour aider les PME québécoises à accélérer leur transition énergétique. Elle prévoit la lancer cet automne, avant la tenue de la COP28 à Dubaï, du 30 novembre au 12 décembre.
Compétivert surpasse les attentes
Lors de l’annonce de la bonification de l’initiative Compétivert, Investissement Québec a aussi fait le point sur l’aspect financier de ce programme.
Depuis deux ans, Investissement Québec a appuyé financièrement des entreprises pour une valeur de 703 millions de dollars (M$). Cela a permis d’accompagner 209 projets de sociétés qui contribuent à décarboner l’économie québécoise.
Ces projets totalisent une valeur 2,7 milliards de dollars, selon la planification fournie par les entreprises concernées.
Compétivert est beaucoup plus populaire que prévu, a souligne Guy Leblanc en entrevue.
Lors de son lancement en mars 2021, Investissement Québec s’était donné une cible de financement de 375 M$ sur trois ans (2021-2024).
Or, après seulement 12 mois, la cible triennale de financement de projets d’entreprises impliquant l’intégration et le développement de technologies propres ou de pratiques écoresponsables était déjà atteinte.
« On s’était trompés à l’époque sur la popularité qu’aurait cette initiative », admet le patron d’IQ.
Il rappelle que le Québec était encore en pleine pandémie de COVID-19 en mars 2021, et qu’on estimait alors que les entreprises ne seraient peut-être pas trop enclines à investir beaucoup dans ce contexte.
L’engouement a été à ce point important qu’Investissement Québec s’est donné en 2022 une nouvelle cible, mais cette fois d’un milliard de dollars de financement d’ici 2024.
Selon l’organisation, « cette ambitieuse cible est en voie d’être atteinte ».
