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Investissement Québec triple la force de frappe de Compétivert

François Normand|Publié le 18 mai 2022

Investissement Québec triple la force de frappe de Compétivert

Le PDG d'Investissement Québec, Guy Leblanc (Photo: courtoisie)

Investissement Québec (IQ) appuie sur l’accélérateur afin de rendre les entreprises québécoises plus compétitives et réduire leur empreinte environnementale, en triplant les fonds alloués à l’initiative Compétivert pour les porter à 1 milliard de dollars.

La société d’État a lancé Compétivert en mars 2021. À l’époque, IQ comptait financer des projets à hauteur de 375 millions de dollars de 2021 à 2024, et ce, à partir de ses fonds propres et des fonds du gouvernement du Québec, ainsi qu’avec l’aide d’institutions financières, de fonds d’investissement et de partenaires privés.

Or, l’initiative a été plus populaire que prévu, même si l’enveloppe initiale de 375 M$ était un plancher – avec des solutions de prêts (avec la possibilité de commencer à rembourser jusqu’à 4 ans après l’emprunt) ou de prises de participation en équité (moins de 30% du capital d’une entreprise).

Ainsi, au courant de l’exercice se terminant le 31 mars 2022, IQ a autorisé des interventions financières totalisant 379,2 M$, pour 103 projets d’entreprises québécoises qui visaient une innovation dans les technologies propres.

On parle ici de projets d’électrification des transports, d’amélioration de l’efficacité énergétique, de développement de nouveaux carburants, de recyclage et de valorisation des matières résiduelles, dont le plastique, sans parler de projets de transition vers les énergies renouvelables.

Compétivert a aussi appuyé des projets d’économie circulaire.

Lors du lancement de Compétivert, la société d’État visait au moins 85 projets lors de la première année (2021-2022), avec une cible de 258 projets en trois ans.

Ce programme avait aussi deux grands objectifs: améliorer la productivité des entreprises québécoises (la valeur de PIB produite dans une heure de travail) et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

 

Productivité: tendances favorables

Après un an, IQ n’a pas encore récolté de statistiques au niveau de la productivité, mais cela ne devrait pas tarder, selon le PDG de la société d’État, Guy Leblanc, qui ne doute pas que les résultats seront positifs.

«On a eu des gains au Québec, c’est clair», dit-il, à la lumière des statistiques observée ces dernières années dans le secteur manufacturier.

De 2016 à 2020, la productivité du travail des entreprises manufacturières a augmenté en moyenne de 0,7% par année, soit plus qu’en Ontario (0,2%) et que dans l’ensemble du Canada (0,5%), selon une récente analyse interne d’IQ, L’état du secteur manufacturier.

 

Les émissions de GES repartent à la hausse

Les résultats risquent d’être moins probants au niveau de la réduction des GES des entreprises québécoises, car la tendance est à la hausse dans le secteur manufacturier ces dernières années, selon l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre de 1990 à 2019 (les données les plus récentes).

De 1990 à 2019, les émissions de l’industrie ont certes diminué de 22,7%. En revanche, entre 2016 et 2019, elles sont reparties à la hausse, avec une croissance annuelle moyenne de 1,4% par année.

«Ça va prendre Compétivert, et d’autres moyens», pour réduire les émissions de GES de l’industrie, affirme Guy Leblanc, en faisait référence aux politiques du gouvernement du Québec.

Malgré tout, le patron d’Investissement Québec demeure optimiste pour la suite des choses, étant donné la nouvelle cible de 1 G$ pour les projets en technologies propres d’ici 2024.

Signe de l’intérêt de l’initiative, il souligne la participation élevée à la «classe des maîtres», soit 7 séries web dans lesquelles des entrepreneurs peuvent avoir des informations supplémentaires sur le financement et les technologies disponibles dans le cadre de Compétivert.

Ainsi, 2000 personnes y ont participé, et 2000 ont revisionné les capsules.