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Construction: les PME applaudissent la réforme de l’industrie

Le courrier des lecteurs|Mis à jour le 18 juin 2024

Construction: les PME applaudissent la réforme de l’industrie

François Vincent (Photo: courtoisie)

Un texte de François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI


COURRIER DES LECTEURS. L’étude détaillée du projet de loi 51 —Loi modernisant l’industrie de la construction — vient de se terminer et l’adoption de la réforme est à nos portes. Cette modernisation, plébiscitée par les dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME), arrive à point. Elle offrira une plus grande mobilité de la main-d’oeuvre et une meilleure polyvalence des métiers, ce qui améliorera la productivité de ce secteur économique névralgique pour le Québec.

L’analyse d’impact réglementaire1 précédant le dépôt de ce projet de loi donne un constat assez clair: l’écart de productivité du secteur québécois par rapport à l’Ontario est de 11,6% ! Devant l’importance des travaux économiques à venir, les projets d’infrastructures et les déficits de logements, il est urgent d’avoir une industrie plus productive. De plus, le secteur de la construction représente 7,9% du PIB du Québec et 295 000 emplois directs. Une modernisation est bénéfique pour les citoyens de toutes les régions administratives du Québec.

Ce projet de loi prend la bonne voie en diminuant la paperasserie et les complexités réglementaires uniques au Québec et les plus lourdes au pays. Cela aura un impact immédiat sur l’amélioration de la productivité.

Pour expliquer, partons de la définition de la productivité du travail selon la Banque de développement du Canada (BDC):

«La productivité du travail est la valeur qu’une entreprise ajoute en biens ou en services ou une combinaison des deux. On la calcule en fonction du nombre d’heures ou de membres du personnel nécessaires pour produire cette valeur. Elle joue un rôle déterminant dans la compétitivité et la réussite financière d’une entreprise.»

Donc, plus de paperasserie et de contraintes — comme c’est le cas au Québec pour le secteur de la construction — entraînent nécessairement un impact néfaste sur la productivité.

En effet, selon une étude de la FCEI2, le coût de la réglementation par employé est inversement proportionnel à la grandeur de l’entreprise: 7024$ pour les entreprises de moins de cinq employés comparativement à 1237$ pour les entreprises ayant une centaine de salariés ou plus. Rappelons-nous que l’industrie de la construction au Québec est composée à 79% par des entreprises de moins de cinq employés. Cette même étude confirme que 81% des dirigeants de PME affirment que l’excès de réglementation réduit considérablement la productivité de leur entreprise.

C’est justement pourquoi la modernisation proposée par le ministre Boulet vise juste. Au Québec pour des travaux équivalents au reste du Canada, il faut davantage de métiers — donc plus d’employés — mais aussi répondre à des contraintes territoriales pour embaucher les travailleurs. Le ministre allège un peu le processus et nous espérons qu’il poursuivra sur cette lancée.

Les dirigeants de PME du Québec sont derrière cette réforme3: 83% mentionnent que la modernisation de l’industrie de la construction est nécessaire pour l’ensemble de l’économie québécoise et que 65% affirment que l’environnement administratif et réglementaire du secteur de la construction a un impact négatif sur leur entreprise.

Les entrepreneurs du secteur encensent les propositions de modifications4, notamment les mesures relatives à la polyvalence des métiers, et celle visant à diminuer le nombre d’heures nécessaires pour les compagnons dans le but d’atteindre la pleine mobilité provinciale.

Les entrepreneurs du secteur applaudissent, car le ministre Jean Boulet prend la bonne voie. Ceux-ci estiment également qu’il pourrait aller plus loin en visant un cadre réglementaire similaire au reste du Canada.

Mais, qui trop embrasse, mal étreint. Ainsi, commençons par faire atterrir ces modifications qui aideront directement les entreprises à améliorer leur productivité. Ensuite, à la lumière des effets positifs de leur implantation — qui confondra la démagogie syndicale affirmant que ce sera la fin des régions — nous espérons que d’autres dépoussiérages seront proposés et adoptés.

Cette réforme de la construction est une belle démonstration de leadership politique, d’équilibre et d’adoption de changements porteurs pour la société québécoise. Je félicite le ministre Jean Boulet, le gouvernement du Québec et les députés qui concrétiseront cette réforme lors du vote qui se tiendra prochainement à l’Assemblée nationale.

 

1 Analyse d’impact réglementaire du projet de loi modernisation l’industrie de la construction, janvier 2024, 54 pages. Consultation en ligne.

2 FCEI, Rapport sur la paperasserie au Canada – Sixième édition, 2021, 40 p. Consultation en ligne.

3 FCEI, sondage sur l’industrie de la construction au Québec – Février-avril 2024, résultats finaux, n=711. À titre de comparaison, un échantillon probabiliste avec le même nombre de répondants aurait une marge d’erreur de +/- 3,7%, 19 fois sur 20

4 FCEI, sondage sur l’industrie de la construction au Québec – Février-avril 2024, résultats finaux, entrepreneurs du secteur de la construction=197. À titre de comparaison, un échantillon probabiliste avec le même nombre de répondants aurait une marge d’erreur de +/- 7%, 19 fois sur 20

 

 

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