Mesurer l’influence du Québec dans les MCS: méthodo et tableaux
François Normand|Mis à jour le 13 juin 2024Nouveau Monde Graphite possède 100% de la propriété de graphite Matawinie située à Saint-Michel-des-Saints, à 120 km au nord de Montréal, Québec. (Photo: NMG)
FILIÈRE BATTERIE. Les Affaires s’est doté d’une méthodologie pour évaluer le degré d’influence — et non pas le contrôle, la nuance est importante — du Québec dans le développement des 10 mines et des 23 projets miniers de minéraux critiques et stratégiques (MCS) sur son territoire.
Pour son analyse, nous avons pris la décision d’inclure le fer.
Actuellement, il y a quatre mines de fer actives au Québec, sur la Côte-Nord, situées dans la fosse du Labrador. En janvier, le gouvernement a d’ailleurs ajouté ce minerai de fer, reconnu pour sa haute pureté dans le monde, dans sa liste des MCS.
Or, pour être reconnu officiellement comme un MCS par Québec, le minerai doit atteindre un niveau de pureté d’au moins 67%, ce qui est seulement en partie le cas à l’heure actuelle. ArcelorMittal en produit déjà (pour alimenter son usine de bouletage à Port-Cartier), et Minerai de fer Québec (MFQ) en produira à 69% en 2025. C’est pourquoi nous avons décidé d’inclure le minerai de fer dans notre analyse.
En revanche, nous avons décidé d’exclure les mines d’or (et les projets aurifères) pour deux raisons, même si certaines d’entre elles produisent aussi certains minéraux critiques, comme le cuivre. Premièrement, l’or n’est pas considéré comme un MCS par le gouvernement du Québec. Deuxièmement, il aurait été hasardeux d’effectuer un tri entre les mines d’or qui produisent une quantité importante de MSC et celles qui en produisent à la marge — donc à exclure.
Quatre questions fondamentales
Pour chacune des mines et des projets, nous nous sommes posé quatre questions afin de déterminer si le Québec exerçait de l’influence (une certaine influence ou une influence importante) ou si l’influence se situait ailleurs.
1. Où se prennent les vraies décisions/orientations stratégiques?
2. Où est situé le «vrai» siège social?
3. Y a-t-il des capitaux québécois chez les actionnaires?
4. Les membres de la direction et du conseil habitent-ils majoritairement au Québec?
Pour répondre à ces questions, nous avons consulté le site des entreprises, des sites boursiers, le Registraire des entreprises du Québec, sans parler des questions posées directement à plusieurs minières et aux principaux capitaux-risqueurs québécois.
L’importance de l’actionnariat dans l’influence
C’est en tenant compte des quatre réponses obtenues que nous avons pu raisonnablement conclure si le Québec exerçait ou non une influence (une certaine influence ou une influence importance) sur le développement de mines ou de projets miniers.
En ce sens, nous avons aussi analysé l’actionnariat des entreprises.
Sauf en de très rares exceptions, le contrôle (c’est-à-dire la propriété) est exercé la plupart du temps par des investisseurs situés à l’extérieur du Québec, ailleurs au Canada ou dans un autre pays.
Aussi, quand un actionnaire québécois se retrouve dans le capital-actions d’une minière, nous avons conclu qu’il s’agissait d’un facteur d’influence — parmi les autres — sur le développement des mines et des projets miniers de MCS au Québec.
Avec Jonathan Allard à la recherche
Code de couleurs:
- Influence importante au Québec
- Certaine influence au Québec
- Influence importante à l’extérieur du Québec
(Cliquez sur les tableaux pour agrandir)