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Recul des exportations du Canada au Japon malgré le libre-échange

François Normand|Publié le 30 septembre 2019

Les principaux reculs au premier semestre sont dans l'aluminium, le cobalt, le bois, les pâtes de bois et le cuivre.

Les exportations de marchandises du Canada au Japon sont en recul depuis le début de l’année, malgré l’entrée en vigueur de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), le 30 décembre 2018.

De janvier à juin 2019, les expéditions des entreprises canadiennes au Japon se sont élevées à 6,105 milliards de dollars, ce qui représente une diminution de 6% par rapport à la période correspondante l’an dernier, selon Statistique Canada.

Parmi les principaux reculs, on retrouve les exportations d’aluminium (82,5%), de mattes de cobalt (61,7%), de bois sciés ou dédossés (24,5%), de pâtes chimiques de bois (22,2%) et de minerais de cuivre (21,5%).

Le PIB japonais a progressé de 0,8% en 2018, et il devrait atteindre 0,9% en 2019, selon le Fonds monétaire international (FMI). C’est toutefois deux fois moins rapide qu’en 2017 à 1,9%.

Christian Sivière, président de Solimpex, une firme de consultant et de formation en commerce international, s’explique mal le recul des exportations canadiennes au Japon au premier semestre de 2019.

Mais dans le même temps, il constate sur le terrain, en discutant avec des exportateurs, que peu d’entreprises connaissent vraiment le PTPGP. «Pourtant, cet accord est intéressant, à commencer par le Japon, la troisième économie mondiale», dit-il.

Deux exportateurs sur trois ne connaissent pas le PTPGP

Une étude du gouvernement canadien publié en juin confirme la méconnaissance des exportateurs à l’égard de ce nouvel accord de libre-échange.

Ainsi, seulement 7% d’entre eux sont au courant des détails du PTPGP et un peu plus de 70% n’en ont jamais entendu parler. Cela dit, environ 30% des répondants déclarent être au moins assez susceptibles de commencer à négocier avec des pays partenaires du libre-échange transpacifique.

Le PTPG (mieux connu sous l’acronyme TPP, en anglais) est une entente entre le Canada et 10 autres pays de la région Asie-Pacifique, soient l’Australie, Brunéi, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam.

Le Canada a déjà des accords de libre-échange avec le Chili, le Mexique et le Pérou depuis longtenps.

Les Américains participaient aux négociations du PTPGP quand le président démocrate Barack Obama dirigeait le pays. Par contre, quand il a pris le pouvoir, le républicain Donald Trump a retiré les États-Unis de ce projet.

Actuellement, le Canada est en situation de libre-échange avec tous les pays du PTPGP, à l’exception de la Malaisie (31,5 millions d’habitants) et de Brunéi (429 000 habitants), avec lesquels l’accord n’est pas encore en vigueur pour l’instant.

Une fois que l’entente sera pleinement mise en œuvre, les 11 pays constitueront un bloc commercial représentant 495 millions de consommateurs et 13,5 % du PIB mondial.

Le Japon n’est pas le seul pays où les exportations du Canada ont diminué au premier semestre de 2019.

Les expéditions des entreprises canadiennes en Nouvelle-Zélande ont diminué de 3,1% au premier semestre de 2019.

Dans le cas du Vietnam, une économie émergente, elles ont progressé d’un mince 0,7% de janvier à juin, alors que ce pays de 95,5 millions d’habitants devrait connaître une croissance économique de 6,5% en 2019, selon le FMI.

En revanche, les exportations canadiennes dans deux autres pays du PTPGP ont bondi de manière importante, soit de 13,7% avec l’Australie et de 28,3% avec la cité-État de Singapour.