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Rio Tinto doit en faire plus pour s’approvisionner au Québec, selon le Bloc québécois

Initiative de journalisme local|Publié à 10h09

Rio Tinto doit en faire plus pour s’approvisionner au Québec, selon le Bloc québécois

Le site de l'aluminerie Arvida, à Saguenay (Photo: Rio Tinto)

Selon Yves-François Blanchet, le chef du Bloc québécois, Rio Tinto doit en faire plus pour s’approvisionner localement en vertu des privilèges accordés à la multinationale. Il propose aussi la création d’un regroupement de transformateurs d’aluminium afin d’obtenir un meilleur prix d’achat auprès de Rio Tinto.

En contrepartie de l’accueil exceptionnel qu’elle a ici dans la région depuis longtemps et des privilèges extraordinaires en matière de capacité de production d’électricité privée, ainsi que des sommes importantes investies par l’État dans Elysis, Rio Tinto doit en faire plus pour s’approvisionner localement, estime Yves-François Blanchet. «La contrepartie de ça, c’est de dire à l’entreprise que des fois, ça va te coûter un petit peu plus cher, mais tu dois retourner la faveur qui t’a été accordée», a-t-il soutenu, lors d’un point de presse présenté le 14 août à l’Auberge des Îles, à Saint-Gédéon.

En matinée, le chef du Bloc québécois a rencontré la direction régionale de Rio Tinto pour faire le suivi de différents dossiers entamés ce printemps, notamment pour exiger une plus grande transparence de la part de l’entreprise.

Ce dernier explique qu’il comprend les décisions prises pour tenter de limiter les coûts, mais que la multinationale doit être un bon citoyen corporatif en favorisant l’achat local.

Améliorer le rapport de force pour faire baisser les prix

Alors que de petits transformateurs de la région se sont plaints de ne pas être traités équitablement dans leur approvisionnement en aluminium, Yves-François Blanchet propose de former un regroupement de transformateurs d’aluminium. Selon ce dernier, les 2000 transformateurs d’aluminium sur le territoire québécois pourraient se donner une voix commune, pour créer un rapport de force afin de négocier de meilleurs prix auprès de Rio Tinto. La multinationale gagnerait aussi en efficacité en ayant moins de commandes à traiter, car elle travaillerait avec un seul interlocuteur.

Le chef bloquiste souhaite également que le groupe minier favorise la création d’une grappe industrielle à haute valeur ajoutée afin de compenser la baisse du nombre d’emplois total de l’entreprise avec les gains en efficacité réalisés.

Finalement, Yves-François Blanchet déplore l’approche du gouvernement libéral, qui n’impose pas de tarifs douaniers à l’aluminium chinois et indien, alors que les Américains le font. Le Canada devient ainsi un mauvais partenaire d’affaire sur le continent nord-américain, se rendant ainsi plus vulnérable à l’imposition de barrières tarifaires avec notre voisin du sud.

Des candidats en vue dans Chicoutimi

En cette période préélectorale, le Bloc québécois se prépare à partir en élections à tout moment. Plusieurs candidats sont intéressés à se présenter dans Chicoutimi estime le chef, précisant avoir une courte liste de trois et cinq candidats. «On suscite pas mal d’intérêt présentement», dit-il. «Si le NPD décide de mettre un terme à son long suicide politique, on pourrait tomber en élection rapidement.»

Une feuille de route sur le caribou proposée à l’automne

Alors que les conservateurs préfèrent voir les libéraux se casser les dents avec le décret sur le caribou, que le ministre Steven Guilbeault aimerait mieux ne pas imposer de décision unilatérale et que Québec ne travaille pas à une solution dans les meilleurs, le Bloc québécois veut proposer une feuille de route alternative cet automne qui permettra de sauver le caribou forestier et les emplois en région, a soutenu le chef.

Par Guillaume Roy, Initiative de journalisme local, Le Quotidien