L'usine sera située à Port-Cartier, sur la Côte-Nord du Québec (Photo: 123RF)
L’un des plus importants sites de production de biochar au monde entrera en service en 2024 au Canada, pour développer ce charbon végétal fabriqué à base de résidus forestiers et vu comme un moyen prometteur de capturer du CO2, ont annoncé mercredi les partenaires du projet.
Cette «première usine industrielle canadienne» de biochar sera installée à Port-Cartier et mise en service en 2024, avec une capacité initiale de production de 10 000 tonnes par an, ont indiqué les québecois Airex Énergie, Groupe Rémabec et le français Suez dans un communiqué commun.
D’ici 2026, sa capacité de production triplera et en fera la plus grande usine de biochar en Amérique du Nord, et une des plus importantes au monde, ont-ils assuré.
Cet investissement de quelque 80 millions de dollars canadiens est soutenu par les gouvernements du Québec et du Canada.
Suez et Airex Énergie, spécialiste de la décarbonation, ont décidé de s’associer pour produire 350 000 tonnes de biochar d’ici 2035. Il s’agit là de leur première réalisation.
Cette usine, qui appartiendra à Carbonity, co-entreprise des trois partenaires, vise à produire et à commercialiser un biochar riche en carbone, produit grâce à la transformation de la biomasse forestière résiduelle du Groupe Rémabec.
Ces biodéchets seront transformés à très haute température et sans oxygène par le processus de pyrolyse, qui permet de séquestrer le carbone stocké dans les végétaux et d’empêcher son rejet dans l’atmosphère.
Le biochar possède aussi des vertus agronomiques, et permet de limiter le recours aux engrais en améliorant la productivité des sols.
«Ce projet d’envergure représente une opportunité inégalée de décarbonation au Québec», a commenté Michel Gagnon, chef de la direction d’Airex Énergie, cité dans ce communiqué.
«En permettant de transformer des résidus forestiers et agricoles aujourd’hui peu valorisés en puits de carbone (…), Suez crée de la valeur sur l’ensemble du cycle de vie de la matière», a dit pour sa part Yves Rannou, directeur recyclage et valorisation du groupe français.
Selon les experts climat de l’ONU (GIEC), le biochar pourrait permettre de stocker 2,6 milliards de tonnes de CO2 chaque année, sur les 40 milliards émis par l’humanité. Mais son industrialisation est balbutiante, et sa massification représente un défi.
Dans le cas de cette usine, 75 000 tonnes de carbone seront séquestrées chaque année, indiquent ses initiateurs.