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Au moins onze civils ont été tués en Ukraine depuis 24 heures

AFP et La Presse Canadienne|Mis à jour le 16 avril 2024

Au moins onze civils ont été tués en Ukraine depuis 24 heures

(Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 06 juillet. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire. 

8h34 | Kramatorsk — Les bombardements russes ont tué au moins sept civils en Ukraine au cours des 24 dernières heures et en ont blessé 25 autres, ont annoncé mercredi des responsables ukrainiens. Les séparatistes prorusses ont indiqué que les attaques des forces ukrainiennes avaient tué quatre civils.

Le bureau présidentiel ukrainien a précisé que les forces russes ont ciblé des villes et des villages du sud-est du pays, la plupart des victimes civiles étant survenues dans la province de Donetsk, où la Russie a intensifié son offensive ces derniers jours.

Le gouverneur Pavlo Kyrylenko a révélé dans un article sur l’application de messagerie Telegram que deux personnes sont mortes dans la ville d’Avdiivka, située au centre de la province ; les villes de Donetsk de Sloviansk, Krasnohorivka et Kurakhove ont chacune signalé la mort d’un civil.

«Chaque crime sera puni», a-t-il écrit.

M. Kyrylenko a exhorté les plus de 350 000 habitants de la province à fuir mardi soir, affirmant que l’évacuation de Donetsk était nécessaire pour sauver des vies et permettre à l’armée ukrainienne de mieux se défendre contre l’avancée russe.

Donetsk fait partie du Donbass, une zone industrielle majoritairement russophone où se concentrent les soldats ukrainiens les plus expérimentés. Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi la saisie complète de l’autre province de la région, Lougansk, après le retrait des troupes ukrainiennes.

Le gouverneur de Lougansk, Serhiy Haidai, a nié mercredi que les Russes avaient complètement capturé la province. De violents combats se sont poursuivis dans les villages autour de Lysychansk, la ville dont les soldats ukrainiens se sont retirés et que les troupes russes ont prise dimanche, a-t-il déclaré.

«Les Russes ont payé le prix fort, mais la région de Lougansk n’est pas entièrement capturée par l’armée russe, a assuré M. Haidai. Certains villages ont déjà été envahis par chaque camp plusieurs fois.»

Il a accusé les forces russes de tout brûler et de tout détruire sur leur passage.

Il reste jusqu’à 15 000 habitants à Lysychansk et quelque 8000 dans la ville voisine de Sievierodonetsk, dont les combattants russes et séparatistes se sont emparés le mois dernier, a ajouté M. Haidai.

Les autorités séparatistes de Donetsk ont annoncé mercredi que quatre civils avaient été tués et 14 autres blessés dans des bombardements ukrainiens au cours des dernières 24 heures. Selon des reportages, des bombardements ont frappé un dépôt de munitions mardi, déclenchant des explosions massives.

Comme les forces russes n’ont pas réussi à s’emparer de Kyiv, la capitale de l’Ukraine, Moscou a concentré son offensive sur la saisie des zones restantes du Donbass sous contrôle ukrainien.

Au nord de Donetsk, les forces russes ont également bombardé Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine, avec des frappes de missiles dans la nuit, a déclaré mercredi le gouverneur régional de Kharkiv sur Telegram.

Trois quartiers de la ville ont été ciblés, a dit le gouverneur Oleh Syniehubov. Trois personnes, dont un enfant en bas âge, ont été blessées, selon le gouverneur.

Plus près de la ligne de front et dans un quartier plus abandonné de la ville, les premiers intervenants ont fouillé les débris d’une autre attaque nocturne à l’université nationale d’enseignement de Kharkiv. Des pages de manuels poussiéreux claquaient au vent.

Le ministère russe de la Défense a annoncé que son armée de l’air avait tué jusqu’à 100 soldats ukrainiens et détruit quatre véhicules blindés à Kharkiv.

Le porte-parole en chef du ministère, Igor Konashenkov, a déclaré que des missiles de haute précision à lancement aérien avaient également détruit deux systèmes de roquettes à lancement multiple HIMARS que les États-Unis avaient envoyés en Ukraine. Il a ajouté que des entrepôts de munitions ont aussi été détruits dans la province de Donetsk, tandis qu’un radar de défense aérienne ukrainien et un camp abritant des combattants étrangers ont été touchés dans la région de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine.

 

D’autres développements:

— La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’Union européenne des 27 pays devait élaborer des plans d’urgence pour se préparer à une coupure complète du gaz russe à la suite de la guerre du Kremlin en Ukraine. L’UE a déjà imposé des sanctions à la Russie, y compris sur certains approvisionnements énergétiques, et tente de trouver d’autres sources. Mais Mme von der Leyen a prévenu que le bloc devait être prêt pour des perturbations de choc venant de Moscou.

— Les législateurs de l’Union européenne ont voté pour soutenir un plan de la commission exécutive du bloc visant à inclure le gaz naturel et l’énergie nucléaire dans sa liste d’activités durables. Les écologistes ont accusé l’UE de «blanchiment vert». L’un des arguments en faveur du rejet de la proposition était qu’elle pourrait stimuler les ventes de gaz au profit de la Russie. La Commission européenne a déclaré qu’elle disposait d’une lettre du gouvernement ukrainien soutenant sa position.

— Un tribunal russe a ordonné l’arrêt d’un pipeline transportant du pétrole du Kazakhstan vers l’Europe pendant 30 jours pour ce qu’il a qualifié de violations de l’environnement, ont rapporté les médias russes. La décision d’un tribunal de la ville de Novorossiysk, dans le sud de la Russie, a cité les résultats d’une récente inspection du Caspian Pipeline Consortium. Le dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokayev a déclaré mardi au président du Conseil de l’UE, Charles Michel, que le Kazakhstan «est prêt à utiliser son potentiel en hydrocarbures pour stabiliser la situation sur les marchés mondiaux et européens».

 

À la page suivante, la situation sur le terrain au 133e jour.

7h49 | Paris — L’armée russe s’efforçait mercredi d’éliminer les dernières poches de résistance à Lougansk, et de pousser son avantage dans l’autre région du Donbass (est), Donetsk, face à des forces ukrainiennes arc-boutées autour de la ville de Sloviansk.

Voici un point de la situation au 133e jour de la guerre à partir d’informations des journalistes de l’AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.

 

Bataille acharnée dans l’est

Malgré la prise de la ville stratégique de Lyssytchansk le 3 juillet, «les Russes n’ont pas encore atteint les frontières administratives de la région de Lougansk. Les combats continuent dans deux villages», a affirmé le gouverneur ukrainien de cette région, Serguiï Gaïdaï.

Ils ont tenté en vain mardi de progresser en «coupant l’autoroute Lyssytchansk-Bakhmout en passant par Bilogorivka», selon lui.

Dans la région de Donetsk, «l’ennemi ne parvient pas à encercler Sloviansk parce qu’il ne peut pas lancer d’offensive à travers Barvinkovo», à une quarantaine de kilomètres à l’ouest, a déclaré le maire de la ville Vadim Liakh.

L’évacuation générale ordonnée par les autorités des 100 000 habitants se poursuit, a-t-il indiqué, faisant état de 23 000 encore sur place.

Au total, cinq personnes ont été tuées dans la région mardi par les bombardements russes, selon le gouverneur, Pavlo Kirilenko.

«La Russie continue probablement à consolider son contrôle de Lyssytchansk et de la région de Lougansk», résume le ministère britannique de la Défense.

«Au cours de la semaine écoulée, les forces russes ont probablement avancé de 5 km sur la route principale E40 à partir d’Izioum (plus au nord, NDLR) en rencontrant une résistance ukrainienne extrêmement déterminée», estime-t-il.

Des forces russes «se trouvent probablement maintenant à environ 16 km au nord de Sloviansk», indique-t-il, soulignant que «la bataille de Sloviansk pourrait devenir le prochain affrontement clé pour le contrôle du Donbass».

Fin mars, un mois après le début de l’invasion, la Russie a annoncé qu’elle concentrerait désormais ses efforts sur le bassin du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014.

«Les forces russes ont poursuivi leurs opérations offensives au nord-ouest et à l’est de Sloviansk et tentent d’avancer vers l’ouest à partir de la zone de Lyssytchansk en direction de Siversk», précise de son côté l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).

Elles «essayent probablement d’accéder à des routes de villages au sud-est de Bakhmout pour marcher sur la ville à partir du sud», explique l’ISW, faisant état d’une «contre-attaque ukrainienne limitée au sud-ouest de la ville de Donetsk».

 

Attrition sur le front sud

Dans la région de Mykolaïv, cible fréquente de bombardements russes pour empêcher les velléités ukrainiennes de contre-attaque vers celle de Kherson, occupée depuis les premiers jours de la guerre, deux personnes ont été tuées dans des pilonnages de villages, selon le gouverneur Vitaly Kim.

 

Statu quo dans le nord-est

Dans le nord de la région de Kharkiv, deuxième ville du pays, «les forces russes ont poursuivi leurs assauts limités et infructueux», selon l’ISW.

 

Crimes de guerre impunis?

Visée par de nombreuses accusations de crimes de guerre, sur lesquelles enquête notamment la Cour pénale internationale (CPI), la Russie est à l’abri de toute sanction en raison de son statut de puissance nucléaire, a affirmé son ex-président, Dmitri Medvedev.

«L’idée même de châtier un pays qui a le plus grand arsenal nucléaire au monde est absurde en soi. Et cela crée potentiellement une menace pour l’existence de l’humanité», a écrit mercredi sur son compte Telegram M. Medvedev, vice-président du puissant Conseil de sécurité russe.

 

Dizaines de milliers de morts

Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), tombée en mai au terme d’un terrible siège, les autorités ukrainiennes évoquent quelque 20 000 morts.

Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales évoquent désormais de 15 000 à 20 000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kyiv.

Aucune statistique indépendante n’est disponible.

 

Ukrainiens déplacés ou réfugiés

Plus de six millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). 

Ils s’ajoutent aux quelque 5,5 millions d’Ukrainiens enregistrés comme réfugiés dans d’autres États européens depuis le début de l’invasion le 24 février.