D’autres sanctions contre le Kremlin à venir, dit Joly
La Presse Canadienne|Publié le 28 février 2022«L’idée même d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine est une idée qui est non seulement injustifiable, mais qui relève de la folie», a lancé la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. (Photo: La Presse Canadienne)
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, indique qu’elle fournira plus de détails sur d’éventuelles sanctions additionnelles contre Moscou d’ici la fin de cette semaine.
«Nous regardons toutes les options. (…) Nous allons agir», a-t-elle dit au cours d’un point de presse virtuel, lundi, après avoir pris part à une rencontre du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Elle a tenu ces propos après qu’un journaliste lui a demandé ce que le Canada considère faire afin de geler les actifs canadiens de membres de l’élite russe tirant profit de plusieurs entreprises.
«Il y a plusieurs choses que l’on fait et, chaque jour, on raffine notre stratégie. Chaque jour, on en fait plus», a-t-elle aussi déclaré en ce qui a trait à l’ensemble des sanctions actuelles et futures.
Quant au fait que Vladimir Poutine a placé en état d’alerte les forces nucléaires de son pays, Mme Joly a vilipendé le président russe.
«L’idée même d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine est une idée qui est non seulement injustifiable, mais qui relève de la folie», a lancé la ministre.
Un peu plus tôt lundi, l’ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès des Nations unies à New York, Bob Rae, a déversé ses propres critiques en témoignant devant le comité parlementaire des affaires étrangères.
«Je pense que c’est profondément irrationnel», a-t-il tranché.
Il a souligné que la Russie avait cautionné, en janvier, une déclaration des Nations unies statuant qu’il n’y a aucune justification pour l’utilisation d’armes nucléaires.
«On ne parle pas d’il y a des années. On parle d’il y a six ou sept semaines», a-t-il insisté.
M. Rae a aussi affirmé qu’il estime que la menace brandie par Vladimir Poutine est une «tactique» pour convaincre l’Occident de reculer, ce à quoi il ne faut absolument pas fléchir.
Par ailleurs, l’ambassadeur a mentionné qu’il n’a pas senti de «réserves» de la part de la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, en ce qui a trait à la possibilité que le Canada fournisse des armes létales à l’Ukraine.
«Je crois que c’est une question de voir quels sont les besoins de l’Ukraine et ce que font nos collègues (les) pays partenaires pour faire face au problème. Et on est en train de voir tout ce qu’on peut faire pour ajouter à l’impact de notre assistance envers l’Ukraine», a-t-il dit.
Il a aussi soutenu que les sanctions jusqu’ici mises de l’avant par le Canada, conjointement avec ses alliés, sont sans précédent dans l’histoire moderne. Il en va de même, à ses yeux, de l’appui financier et militaire annoncé.
À l’instar de la ministre Joly, il a souligné que des sanctions additionnelles devraient venir prochainement. Toutefois, la concertation avec les partenaires du Canada doit d’abord se poursuivre, a-t-il dit.
«On ne peut pas être spécifique exactement parce qu’il n’y a pas encore un consensus nécessaire pour aller plus loin. Mais je crois que ça viendra.»
Le premier ministre Justin Trudeau tiendra un point de presse à 15h30, lundi, en compagnie de la vice-première ministre, Chrystia Freeland, de la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, et du ministre de l’Immigration, Sean Fraser.