Une femme tient une pancarte lors de la Marche des femmes à Chicago, le samedi 2 novembre 2024. (Photo: Nam Y. Huh / AP Photo)
Washington — « Voter empêche les présidences non désirées »: des milliers de femmes se sont rassemblées samedi dans les rues de Washington, brandissant des pancartes éloquentes à trois jours de l’élection présidentielle américaine, pour apporter leur soutien à Kamala Harris face à Donald Trump.
La candidate démocrate a fait de la défense du droit à l’avortement un thème central de sa campagne, et c’est celui qui revient dans toutes les bouches des manifestantes qui participent à cette « marche des femmes ».
« Voter pour la candidate qui soutiendra nos droits en tant que femmes est la chose la plus importante pour moi », dit à l’AFP Leah Brooker, 19 ans, venue pour l’occasion de Caroline du Nord.
Elle a qui a voté par anticipation dans cet État clé s’est félicitée d’avoir pu donner sa voix à une femme pour son premier vote à un scrutin présidentiel.
Dans ses mains aux côtés de sa meilleure amie, elle tient une pancarte confectionnée avec soin: « Si les mecs resteront des mecs, alors les femmes seront présidentes », peut-on lire.
Sur une scène installée sur la « Freedom Plaza », les intervenants se succèdent et appellent à voter pour la candidate démocrate de 60 ans, avec en toile de fond la coupole du Congrès américain.
« Nous ne reviendrons pas en arrière! », scande la foule, adoptant l’un des slogans de campagne de Kamala Harris.
Marlene Wagner, 70 ans, a elle pris l’avion du Nebraska pour assister à l’événement. Elle dit être ici « pour mes petits-enfants et mes enfants, car j’ai peur pour leur avenir ».
Dans son État, le droit à l’avortement a été restreint à 12 semaines de grossesse maximum, après que la Cour suprême américaine, profondément remaniée par Donald Trump, est revenue sur la protection fédérale aux interruptions volontaires de grossesse (IVG).
«50% de la population»
Des référendums sur le droit à l’avortement sont organisés mardi dans 10 États en parallèle du scrutin présidentiel. Dans le Nebraska, une proposition cherche à inscrire la nouvelle restriction dans la constitution de l’État, quand un autre cherche à étendre la durée permise pour une IVG. Pour Marlene Wagner, le choix a été vite vu.
Les restrictions ont « déjà eu des répercussions, car les femmes n’ont pas pu obtenir les soins dont elles avaient besoin », se désole celle qui était aussi venue en 2017 à la première marche des femmes, qui avait suivi l’investiture de Donald Trump et rassemblé des centaines de milliers de personnes.
Cette fois encore, on pouvait y voir des « pussy hats », bonnets roses aux oreilles de chat, en référence à une expression grossière de l’ancien président républicain.
À Washington, quelques contre-manifestants accusant Kamala Harris d’être une « tueuse de bébés » ont aussi cherché à se faire entendre samedi, même si des femmes se sont escrimées à couvrir leurs voix et leurs pancartes.
Donald Trump est « très dangereux » et « ne prend pas les femmes en considération », accuse Abby Cohen, 66 ans, non loin d’un kiosque de planification familiale. « Nous sommes 50% de la population. »
Dans trois jours, « j’espère que toutes les femmes voteront pour Harris », rêve la New-Yorkaise, juste avant que la foule ne se dirige jusqu’à une pelouse faisant face à la Maison-Blanche. « Mais j’espère que tous les hommes voteront aussi pour Harris. »