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Dette: la Russie a effectué des versements en dollars

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 29 avril 2022

Dette: la Russie a effectué des versements en dollars

Le président Vladimir Poutine a admis à maintes reprises que les sanctions imposées depuis deux mois par les Occidentaux créaient des difficultés importantes dans le pays. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 27 avril 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.    

12h00 | Moscou — La Russie a indiqué vendredi avoir effectué des versements en dollars sur des dettes en dollars, alors que le pays fait l’objet de sanctions occidentales du fait de son offensive en Ukraine, laissant craindre un défaut de paiement.

Le ministère des Finances a indiqué dans un communiqué avoir procédé à des paiements de coupons d’un total de 650 millions de dollars sur deux obligations arrivant à échéance en 2022 et 2042 «dans la devise d’émission des euro-obligations: le dollar américain».

Au début du mois d’avril, Moscou avait tenté de régler en roubles une dette en dollars, le département américain au Trésor ne l’autorisant plus désormais à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines.

L’agence de notation financière S&P Global Ratings a en conséquence abaissé la note de la Russie pour ses paiements en devises étrangères au niveau de « défaut de paiement sélectif ». La notation pour les paiements en devises étrangères a été abaissée à « SD » (dernier cran avant le « D » pour défaut), tandis que la note est restée à «CC» pour les paiements en roubles.

S&P a dans la foulée indiqué qu’elle cessait ses notations de la Russie, à l’instar des agences Fitch et Moody’s.

La gouverneure de la Banque centrale Elvira Nabioullina a assuré vendredi devant la presse qu’on «ne peut pas parler de défaut», tout en reconnaissant que Moscou fait face à des «difficultés de paiements».

La Russie a manqué des paiements sur des dettes domestiques en roubles lors de la crise financière de 1998 mais n’a pas fait défaut sur sa dette étrangère depuis 1918 lorsque le leader bolchévique Vladimir Lénine avait refusé de reconnaître

8h52 | Tbilissi — Le producteur de l’eau minérale géorgienne légendaire Borjomi a annoncé vendredi suspendre la production de ses usines en invoquant des problèmes financiers liés à l’impact des sanctions occidentales prises contre la Russie en raison du conflit en Ukraine.

Le conglomérat Alfa Group du milliardaire russe d’origine ukrainienne Mikhaïl Fridman, réputé proche du Kremlin, détient une participation de contrôle dans la compagnie IDS Borjomi Georgia qui produit cette eau gazeuse, l’un des fleurons des exportations géorgiennes.

Dans un communiqué, IDS Borjomi Georgia a annoncé suspendre «temporairement» la production de ses deux usines en Géorgie «en raison des problèmes financiers provoqués par la situation en Ukraine».

La compagnie explique s’être trouvée dans une «situation difficile» sur ses principaux marchés depuis le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février, avec un accès limité à ses comptes bancaires et l’«incapacité de recevoir les revenus en devises (étrangères) et rembourser ses créanciers».

L’Union européenne a ajouté fin février M. Fridman à sa liste noire des personnalités russes sanctionnées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de séjour. Le Royaume-Uni a pris une décision similaire.

Mikhaïl Fridman a dénoncé l’opération russe en Ukraine en la qualifiant de «tragédie» qui va selon lui «ravager» les deux pays.

IDS Borjomi exporte vers plus de 40 pays. Mise en bouteille depuis les années 1890, l’eau Borjomi naturellement minéralisée est d’origine volcanique.

 

Baisse du taux directeur en Russie

7h23 | Moscou — La Banque centrale russe a à nouveau fortement abaissé son taux directeur de 17% à 14% vendredi, estimant que «les risques pour les prix et la stabilité financière ont cessé d’augmenter, créant les conditions d’une réduction du taux directeur».

La Banque centrale, qui avait drastiquement augmenté son taux à 20% dans la foulée des premières sanctions après l’entrée des troupes russes en Ukraine fin février, l’avait déjà abaissé une première fois par surprise le 8 avril, le ramenant à 17%. 

Les analystes s’attendaient à cette baisse de taux ce vendredi, mais tablaient sur un geste de moindre ampleur.

«Bien que toujours élevés, les taux actuels de hausse des prix à la consommation ont nettement ralenti après avoir atteint un pic durant la première quinzaine de mars. Le ralentissement de l’inflation est en grande partie à attribuer au renforcement du rouble et au recul de la consommation», note la banque dans un communiqué.

L’inflation sur un an a atteint 17,6% au 22 avril (après 16,7% en mars) et devrait continuer d’augmenter dans les prochains mois, pour s’établir à 18-23% en 2022, estime la banque.

«L’environnement extérieur demeure difficile pour l’économie russe et pèse lourdement sur l’activité économique», relève-t-elle, notant que «les entreprises font face à des difficultés considérables en termes de production et de logistique».

Le PIB russe devrait chuter de 8 à 10% cette année, mais devrait recommencer à «croître rapidement en 2023 grâce à une transformation structurelle» de l’économie, selon les projections de la banque. En raison des effets de base, la hausse du PIB devrait toutefois demeurer dans la fourchette de -3% à 0% en 2023, avant une hausse de 2,5-3,5% attendue en 2024.

Le président Vladimir Poutine a admis à maintes reprises que les sanctions imposées depuis deux mois par les Occidentaux créaient des difficultés importantes dans le pays, mais il a également jugé que le «blitzkrieg» économique occidental avait échoué et que la Russie avait l’opportunité de refonder et diversifié son économie, très dépendant des exportations d’hydrocarbures.