Embargo sur le pétrole russe: Macron a discuté avec Orban
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 10 mai 2022La proposition soumise mercredi dernier par Bruxelles aux Vingt-Sept prévoit un arrêt des importations de pétrole brut russe dans les six mois et des produits raffinés, notamment le diesel, d'ici à fin 2022. (Photo: 123RF)
Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 06 mai 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.
9h25 | Budapest — Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu mardi avec le premier ministre hongrois Viktor Orban, dans le but de parvenir au plus vite à un accord sur le projet d’embargo européen sur le pétrole russe, actuellement bloqué par Budapest, a annoncé le gouvernement hongrois.
«Les deux dirigeants ont discuté des questions de sécurité énergétique», a rapporté le porte-parole de M. Orban, Bertalan Havasi, cité par l’agence de presse MTI.
Le chef du gouvernement hongrois avait déjà parlé lundi avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, venue spécialement à Budapest. Elle avait fait état de «progrès» à l’issue de leur dîner de travail.
Ces entretiens visaient à «finaliser, dans un esprit de solidarité, les garanties (…) nécessaires pour les conditions d’approvisionnement pétrolier» de certains États membres, a expliqué l’Élysée.
«Des contacts à tous les niveaux se poursuivent dans l’objectif d’aboutir le plus rapidement possible à un accord complet sur ce sixième paquet», selon la même source.
La France occupe la présidence tournante du conseil de l’UE jusqu’à la fin du premier semestre.
La proposition soumise mercredi dernier par Bruxelles aux Vingt-Sept prévoit un arrêt des importations de pétrole brut russe dans les six mois et des produits raffinés, notamment le diesel, d’ici à fin 2022.
Pays enclavé et dépendant de ses achats d’hydrocarbures à la Russie, la Hongrie s’est vue accorder une dérogation, mais elle a été jugée insuffisante. Estimant que Bruxelles avait franchi «une ligne rouge», le premier ministre nationaliste rejette la mouture actuelle de sanctions, qui requiert l’unanimité des 27 États membres de l’UE.
L’objectif est de parvenir à «un ensemble de solutions permettant à la Hongrie de surmonter sa dépendance», a expliqué mardi le porte-parole de la Commission, Eric Mamer, lors d’un point de presse à Bruxelles, saluant «la discussion constructive» de la veille entre Mme von der Leyen et M. Orban.
«Sur cette base, nos équipes vont poursuivre leur travail technique», a-t-il ajouté, sans donner d’échéance.
La Slovaquie, la République tchèque et la Bulgarie réclament également des exemptions.
L’UE accuse la Russie d’avoir paralysé des satellites pour préparer l’invasion de l’Ukraine
8h08 | Bruxelles — L’Union européenne a accusé mardi les autorités russes d’avoir mené une cyberattaque contre un réseau de satellites une heure avant l’invasion de l’Ukraine pour préparer le terrain à son assaut.
C’est la première fois que l’UE accuse ouvertement le pouvoir russe d’avoir mené une cyberattaque, a précisé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell au cours d’une conférence de presse à Bruxelles.
«La cyberattaque a eu lieu une heure avant l’invasion non provoquée et injustifiée de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, facilitant ainsi l’agression militaire», souligne l’UE dans une déclaration au nom des 27 États membres.
«L’attaque a causé des perturbations importantes dans les communications qui ont affecté les services publics, les entreprises et les citoyens utilisateurs en Ukraine, et elle a également touché plusieurs États membres de l’UE», rappelle-t-elle.
«L’Union européenne et ses États membres, ainsi que ses partenaires internationaux, condamnent fermement la cyberactivité malveillante menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, qui a visé le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat», ajoute le texte.
«Nous pouvons l’attribuer au gouvernement russe», a déclaré Josep Borrell.
L’UE affirmait jusqu’à ce jour que les cyberattaques provenaient «de l’intérieur de la Russie», mais sans incriminer les autorités russes.
«L’Union européenne, en étroite collaboration avec ses partenaires, envisage de prendre de nouvelles mesures pour prévenir, décourager, dissuader et réagir à de tels comportements malveillants dans le cyberespace», affirme la déclaration.
«L’Union européenne continuera de fournir un soutien politique, financier et matériel coordonné à l’Ukraine pour renforcer sa cyberrésilience», ajoute-t-elle.
L’attaque contre l’opérateur de satellites américain Viasat avait mis hors ligne des milliers d’utilisateurs d’Internet en Allemagne, en France, en Hongrie, en Grèce, en Italie et en Pologne.
La Russie a envahi son voisin pro-occidental aux premières heures du 24 février et a cherché à chasser les dirigeants du pays. L’assaut dure maintenant depuis plus de deux mois et la résistance des Ukrainiens a infligé de lourdes pertes à l’armée russe, obligée de recentrer son attaque sur l’est du pays.
Les militaires et les experts ont craint que la guerre menée par la Russie en Ukraine ne débouche sur une vague de cyberattaques dévastatrices susceptibles d’avoir un effet mondial. Mais le scénario du pire a été évité jusqu’à présent, car les attaques observées semblent être contenues dans leur impact et leur portée géographique.