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Emploi aux États-Unis: les embauches ralentissent, mais pas de panique

Morningstar|Publié le 06 septembre 2024

Emploi aux États-Unis: les embauches ralentissent, mais pas de panique

(Photo: AdobeStock)

On s’attend à une réduction plus importante des taux d’intérêt de la Fed en septembre.

Un rapport sur l’emploi plus faible que prévu pour le mois d’août a de nouveau tiré la sonnette d’alarme quant à la solidité de l’économie. Cependant, les créations d’emplois se situant toujours à des niveaux généralement sains, rien n’indique que l’économie se dirige vers des difficultés.

Selon le dernier rapport du Bureau of Labor Statistics, les États-Unis ont créé 142 000 emplois en août. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 89 000 emplois créés en juillet, mais reste inférieur aux estimations des économistes, qui tablaient sur 160 000 emplois pour le mois. Parallèlement, le taux de chômage est passé de 4,3% en juillet à 4,2%.

La question qui se pose désormais aux investisseurs est de savoir comment la Réserve fédérale réagira lorsque les responsables se réuniront dans le courant du mois pour fixer la politique des taux d’intérêt.

La faiblesse du rapport sur l’emploi du mois d’août, qui comportait des révisions à la baisse du rythme des embauches en juin et en juillet, fait que davantage d’investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale réduise les taux d’intérêt d’un demi-point de pourcentage plutôt que d’un quart de point, ce qui serait une mesure plus combative et plus surprenante.

Si la Fed réduit ses taux, il s’agira de sa première mesure d’assouplissement de la politique monétaire depuis sa tentative agressive de relever les taux et de repousser les pressions inflationnistes en mars 2022.

Preston Caldwell, économiste en chef de Morningstar aux États-Unis, pense que si le rapport d’août montre des signes de ralentissement, il ne pense pas qu’une réduction plus importante des taux soit justifiée. «Le rapport sur l’emploi d’aujourd’hui constitue à nouveau un signal baissier pour la tendance de l’économie, mais ce n’est pas une raison pour paniquer», explique-t-il.

Rapport sur l’emploi du mois d’août

Le nombre total d’emplois non agricoles a augmenté de 142 000, contre 89 000 en juillet, chiffre révisé à la baisse.

Le taux de chômage a légèrement baissé à 4,2% contre 4,3% en juillet.

Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,4% pour atteindre 35,21 dollars, après une hausse de 0,2% en juillet.

À la suite des révisions à la baisse des chiffres de l’emploi pour juin et juillet, le taux de création d’emplois au cours des trois derniers mois est de 0,9% en rythme annuel. C’est «le taux le plus faible depuis juin 2020, alors que la reprise venait juste de commencer», explique Preston Caldwell. Toutefois, il précise que le taux global de création d’emplois est toujours de 1,5% sur l’année écoulée, même s’il s’attend à ce que ce chiffre soit revu à la baisse à 1,1% lorsque le BLS procédera à ses révisions annuelles en février.

Preston Caldwell souligne que si le taux de chômage a légèrement baissé en août, la «règle de Sahm» (selon laquelle l’économie est toujours entrée en récession lorsque la moyenne mobile sur trois mois du taux de chômage a augmenté de plus d’un demi-point de pourcentage en l’espace de 12 mois) reste active. Il s’agit là d’un «indicateur préoccupant», bien que lui-même et d’autres économistes aient mis en garde contre l’importance de cette règle.

Les soins de santé et les loisirs, moteurs de la croissance de l’emploi

Selon Preston Caldwell, les secteurs de la santé et des loisirs représentent plus de 70% de la croissance totale de l’emploi au cours des trois derniers mois. Dans le même temps, la croissance de l’emploi dans d’autres industries de services et dans les catégories de cols blancs est «restée tiède, avec une croissance négligeable ou même des baisses», précise-t-il.

La croissance des salaires reste stable

La croissance des salaires a peu varié en août, la rémunération horaire augmentant de 0,4% pour le mois et de 3,8% sur une base annuelle. «Ce chiffre n’est pas très supérieur à 3,5%, ce qui, selon nos estimations, est compatible avec une inflation de 2%», explique PrestonCaldwell. Pour une économie saine, la Réserve fédérale vise une inflation de 2%, mesurée par l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle.

Quel sera la répercussion du rapport sur l’emploi du mois d’août sur la Fed?

Avec le ralentissement de l’inflation et le refroidissement du marché de l’emploi, les marchés sont pratiquement certains que la Fed assouplira sa politique lors de sa réunion de septembre. Les contrats à terme sur les obligations montrent une probabilité de 57% d’une réduction de 0,25%, selon l’outil FedWatch du CME, ce qui ramènerait le taux cible des fonds fédéraux dans une fourchette de 5,00% à 5,25%. Les courtiers estiment qu’il y a 43% de chances que le taux soit réduit de 0,5%.

Bien que les chiffres de l’emploi du mois d’août soient un signe baissier, Preston Caldwell souligne qu’il ne s’attend pas à ce que la Fed entame le prochain cycle d’assouplissement par une réduction plus importante des taux d’intérêt. «Les données du marché du travail (combinées à la baisse de l’inflation) donnent à la Fed une raison de réduire ses taux, mais pas une raison de paniquer», déclare-t-il. «Les mesures de l’activité économique restent solides, alors que le marché du travail n’est presque jamais un indicateur avancé», ajoute-t-il. «Il est très peu plausible que le marché du travail s’effondre spontanément et entraîne l’économie dans sa chute.

Par Sarah Hansen, Morningstar