Nikki Haley, 52 ans, reproche à son ancien patron de charrier le «chaos», allusion probable aux multiples poursuites, notamment pour tentatives illicites d’inverser les résultats de l’élection de 2020, qui lui vaudront de partager ses prochains mois entre rassemblements et tribunaux. (Photo: Getty Images)
Manchester — L’archifavori des primaires républicaines, Donald Trump, affronte mardi son ancienne ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, dans le New Hampshire, avec l’espoir d’une nouvelle victoire sans appel qui rendrait inéluctable son investiture pour la présidentielle.
Mardi, «sortez de votre lit et allez voter!», a exhorté l’ex-président lundi soir lors d’un rassemblement de campagne à Laconia, dans cet État du nord-est du pays. «Il faut y aller parce qu’il nous faut gagner très largement», a-t-il ajouté.
Donald Trump devance Nikki Haley de près de 20 points dans les sondages pour cette deuxième primaire après avoir remporté haut la main le 15 janvier celle de l’Iowa.
«Maintenant nous ne sommes plus que deux personnes et je pense que l’une d’elles ne sera probablement plus là demain», a-t-il prédit, devant une petite foule bruyante, affirmant que «l’heure est venue de se rassembler pour le Parti républicain».
«Marathon»
Mais Nikki Haley rejette les pressions pour rentrer dans le rang. «En Amérique, nous avons des élections, pas des couronnements», clame-t-elle, en appelant à l’esprit d’indépendance des votants face aux «élites politiques».
«Cela a toujours été un marathon et jamais un sprint», a-t-elle assuré mardi dans la ville de Hampton, se disant confiante dans «un bon résultat au New Hampshire» qui lui permettrait de rester dans la course pour la primaire dans son État de Caroline du Sud dans un mois et jusqu’au «Super Tuesday» en mars.
Le ralliement à Donald Trump ce week-end du gouverneur de Floride, Ron DeSantis, un temps considéré comme son principal rival républicain, a ramené le trio de tête à un duel. Mais la bataille est très inégale.
Si l’ex-président, porté par une base solide de fervents partisans, réédite dans le New Hampshire sa performance de l’Iowa, où il avait laminé Ron DeSantis et Nikki Haley, il serait extrêmement difficile pour l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud de s’en remettre.
La route de Donald Trump, 77 ans, vers sa désignation officielle comme candidat républicain à la présidentielle de novembre pourrait alors être complètement dégagée. Tous les candidats ayant remporté les primaires républicaines dans ces deux premiers États ont toujours obtenu l’investiture.
En face, il devrait retrouver le président sortant Joe Biden pour une revanche de l’élection de 2020. Une primaire démocrate se tient d’ailleurs également mardi dans le New Hampshire, mais sans bulletin à son nom en raison d’un désaccord avec l’antenne locale du parti sur le calendrier électoral.
Joe Biden sera le même jour en campagne en Virginie avec sa vice-présidente Kamala Harris sur le thème du droit à l’avortement, menacé ou déjà largement interdit dans les États dirigés par les républicains.
«Nous les travailleurs»
Patricia Ferrante, retraitée de 68 ans venant de la ville de Hudson, prédit une «large victoire» mardi soir pour M. Trump.
Mme Haley «a l’air d’être du côté des gens qui ont de l’argent, les gens qui méprisent» les autres, déclare à l’AFP la retraitée. A contrario Donald Trump, pourtant milliardaire, «se tient à nos côtés, nous les travailleurs», estime-t-elle.
Nikki Haley, 52 ans, reproche à son ancien patron de charrier le «chaos», allusion probable aux multiples poursuites, notamment pour tentatives illicites d’inverser les résultats de l’élection de 2020, qui lui vaudront de partager ses prochains mois entre rassemblements et tribunaux.
«Donald Trump a montré qu’il était bon pour casser des choses. Mais nous avons besoin de quelqu’un qui peut aussi réparer les choses», a-t-elle lancé mardi, ajoutant: «Nous avons beaucoup à réparer» dans le pays et dans le monde.
Ces derniers jours, Nikki Haley s’est également interrogée sur ses capacités cognitives «déclinantes» après des propos dans lesquels il semblait la confondre avec l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Un comble pour Donald Trump qui se gausse à l’envi de Joe Biden, de son âge (81 ans) et de ses bourdes, imitant même pendant ses rassemblements sa démarche parfois hésitante.
Le New Hampshire ne représente que 22 délégués, sur 1 215 nécessaires pour être officiellement désigné candidat républicain.
Mais par rapport à des États plus conservateurs, il donne une meilleure indication d’un possible succès électoral national et des primaires suivantes. Les électeurs indépendants y sont autorisés à voter aux primaires des deux partis, républicain et démocrate, sans y être affiliés.
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