La Californie a connu des inondations dévastatrices, tandis que le centre et l’est des États-Unis ont souffert de fortes chutes de neige. (Photo: Getty Images)
Washington — Les créations d’emplois ont fortement ralenti en janvier dans le secteur privé aux États-Unis, en raison des conditions météorologiques défavorables, mais le marché du travail reste solide, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi.
Au cours du premier mois de l’année, 106 000 emplois ont été créés, contre 253 000 en décembre, selon des chiffres révisés en hausse.
C’est moins que les 170 000 à 190 000 créations qui étaient attendues, selon plusieurs consensus d’analystes.
Mais cela est dû à «l’impact des perturbations liées aux conditions météorologiques sur l’emploi», a précisé Nela Richardson, cheffe économiste d’ADP, citée dans le communiqué.
La Californie a en effet connu des inondations dévastatrices, tandis que le centre et l’est des États-Unis ont souffert de fortes chutes de neige.
«Nous voyons un marché du travail toujours solide en dehors des conséquences météorologiques», a ajouté Nela Richardson lors d’une conférence téléphonique.
Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie a été le principal créateur de nouveaux emplois en janvier (+95 000), tandis que celui du commerce, des transports et des services publics en a détruit 41 000.
Dans l’ensemble, les données officielles «montrent que (…) le marché du travail ne donne que des signes graduels de ralentissement, (…) mais le rythme devrait encore ralentir», à mesure que la banque centrale américaine, la Fed, relève ses taux pour freiner l’activité économique, avertit Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.
Quant à la hausse des salaires, qui avait ralenti en décembre, elle reste stable en janvier, à +7,3% sur un an pour les salariés restés chez le même employeur. Avec un léger rebond, même, pour les salariés qui ont changé d’entreprise, à +15,4% contre +15,2% le mois précédent.
Les salaires ont nettement augmenté depuis près de deux ans aux États-Unis, en raison d’une pénurie de main-d’œuvre, et alors que l’inflation a grimpé jusqu’à ses plus hauts niveaux en plus de 40 ans.
Licenciements dans la tech
Les chiffres officiels de l’emploi en janvier seront publiés vendredi. Le taux de chômage est attendu en légère hausse, à 3,6%, un niveau toujours parmi les plus bas des 50 dernières années.
Le nombre de créations d’emplois, secteurs privé et public confondus, est lui attendu en ralentissement, à 187 000 contre 235 000 en décembre, selon le consensus de Briefing.com.
La croissance de l’emploi, secteurs privé et public confondus devrait ralentir «à 100 000 ou moins d’ici la fin du trimestre et sera proche de zéro au deuxième trimestre», anticipe Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon.
Les annonces de licenciements se multiplient, notamment dans le secteur de la tech, chez la maison-mère de Google, Alphabet, Amazon, Meta, ou encore Microsoft.
Le nombre de postes vacants fin décembre était cependant en hausse par rapport à fin novembre, à 11 millions, selon l’enquête JOLTS du département du Travail publiée mercredi également. Les démissions ont enregistré une légère baisse, à 4,1 millions.
Le marché de l’emploi reste donc solide, malgré les efforts de la Fed qui, pour lutter contre la forte inflation, fait ralentir l’économie en relevant les taux d’intérêt.
L’institution devrait annoncer, mercredi plus tard dans la journée, une huitième hausse moins forte cependant que les précédentes.