Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 114e jour
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 17 juin 2022
La Russie a «déjà perdu sur le plan stratégique» et «ne prendra jamais le contrôle» du pays, a estimé le chef d'état-major des armées britanniques, l'amiral Tony Radakin. (Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 17 juin. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.
7h35 | Paris — La guerre au sol, les tractations dans les chancelleries. Les soldats ukrainiens se battent avec acharnement dans le Donbass (est), dont les Russes veulent prendre le contrôle.
La Russie a «déjà perdu sur le plan stratégique» et «ne prendra jamais le contrôle» du pays, a estimé le chef d’état-major des armées britanniques, l’amiral Tony Radakin.
«Le président Poutine a utilisé 25% de la puissance de son armée pour engranger des gains territoriaux minuscules», a estimé le militaire dans des propos rapportés par l’agence britannique PA.
Voici un point de la situation mercredi au 114e jour de la guerre à partir d’informations des journalistes de l’AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.
L’est
La grande usine chimique Azot de Severodonetsk, où environ 500 civils ont trouvé refuge, est impossible à évacuer sans «cessez-le-feu complet» en raison de «bombardements et combats constants», a déclaré vendredi le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
À Lyssytchansk, ville jumelle de Severodonetsk, une frappe de missile sur la «Maison de la Culture» où étaient réfugiés des habitants a fait trois morts et sept blessés, selon Kyiv. Un autre civil a été tué en pleine rue dans un bombardement.
Les forces russes ont probablement tenté de retrouver une dynamique sur l’axe de Popasna, «d’où ils espèrent encercler la poche de Severodonetsk depuis le sud», estime le ministère britannique de la Défense.
Selon l’Institut américain pour l’étude la guerre (ISW), elles lancent des assauts au sol contre les positions ukrainiennes et les lignes de communication vers Lyssychansk. L’ISW fait aussi état d’affrontements au nord et nord-est de la ville de Kharkiv (nord-est), mais sans modification des possessions territoriales.
La situation humanitaire dans l’Est du pays est «extrêmement alarmante», a indiqué Ocha, l’agence humanitaire de l’ONU, notamment à Severodonetsk.
«L’accès à l’eau potable, à la nourriture (…) et à l’électricité» y est «réduit», a souligné Ocha, en raison notamment «de combats qui continuent de s’intensifier».
Le sud
Une frappe russe sur un quartier résidentiel de Mykolaïv a fait au moins deux morts et vingt blessés vendredi matin, selon le gouverneur de la région. Un bilan provisoire.
Cette ville portuaire et industrielle, de près d’un demi-million d’habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien. Elle est proche de la région de Kherson, occupée par les Russes depuis le début de l’invasion le 24 février.
Par ailleurs, la marine ukrainienne a affirmé avoir détruit un remorqueur russe, le «Vasiliy Bekh», qui transportait des armes et des munitions en mer Noire vers l’île aux Serpents.
Les Russes continuent de solidifier les positions de l’arrière dans le nord-ouest de la région de Kherson, «probablement en anticipation de contre-offensives ukrainiennes», selon l’ISW.
Combattants étrangers
L’armée russe a affirmé vendredi qu’un peu moins de 7 000 «mercenaires étrangers» issus de 64 pays étaient arrivés en Ukraine depuis le début du conflit et que près de 2 000 d’entre eux avaient été tués.
Moscou ajoute que la Pologne est le «leader absolu» parmi les pays européens en termes de combattants, suivie par la Roumanie et la Grande-Bretagne.
Les États-Unis pour leur part ont intimé à la Russie de traiter tout combattant volontaire américain capturé en Ukraine comme un prisonnier de guerre.
Le département d’État a également annoncé qu’un troisième Américain était porté disparu en Ukraine, outre deux anciens militaires américains qui auraient été capturés par des troupes russes lors d’affrontements la semaine dernière.
Dizaines de milliers de morts
Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), tombée en mai au terme d’un terrible siège, les autorités ukrainiennes avaient évoqué quelque 20 000 morts.
Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales parlent désormais de 15 000 à 20 000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kyiv.
Aucune statistique indépendante n’est disponible.
Un tiers des Ukrainiens déplacés ou réfugiés
Plus de sept millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). S’y ajoutent 7,4 millions qui ont fui à l’étranger, dont plus de la moitié en Pologne.
Avant l’invasion russe, l’Ukraine comptait 37 millions d’habitants dans les régions contrôlées par Kyiv.
