Selon l'armée de l'air ukrainienne, le centre commercial de Krementchouk a été atteint par des missiles antinavires Kh-22 tirés par des bombardiers à long rayon d'action Tu-22, de la région russe de Koursk. (Photo: Genya Savilov/AFP via Getty Images)
Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 28 juin. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.
Paris —L’Ukraine a encore payé un lourd tribut dans l’invasion russe, avec plusieurs frappes touchant des civils, dont une qui a fait au moins 18 morts à Krementchouk (au centre du pays), à plus de 200 km du front.
«Seuls des terroristes complètement fous, qui ne devraient pas avoir de place sur Terre, peuvent frapper au missile sur des objectifs civils. […] La Russie doit être reconnue comme État parrain du terrorisme», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Les «attaques indiscriminées contre des civils innocents constituent un crime de guerre», ont pour autant lancé les dirigeants du G7 réunis en Allemagne, dans une déclaration qui «condamne solennellement l’attaque abominable» de Krementchouk et assure que le président russe Vladimir Poutine devra «rendre des comptes».
Voici un point de la situation au 125e jour de la guerre à partir d’informations des journalistes de l’AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.
Centre commercial
«18 morts… Mes sincères condoléances aux familles et aux proches», a indiqué mardi matin le chef par intérim de l’administration régionale de Poltava Dmytro Lounine, à propos du bombardement sur un centre commercial de Krementchouk, à 330 km au sud-est de Kiev. Selon l’armée de l’air ukrainienne, le centre commercial a été atteint par des missiles antinavires tirés par des bombardiers à long rayon d’action depuis la région russe de Koursk.
L’armée russe a de son côté assuré avoir frappé un entrepôt d’armes, entraînant des explosions puis un incendie. Des habitants de la ville interrogés par l’AFP ont rejeté cette version.
Combats dans l’est
Une frappe russe a tué huit personnes à Lyssytchansk, poche de résistance stratégique du Donbass. Dans cette ville jumelle de Severodonetsk, récemment tombée, au moins huit civils ont été tués et plus de 20 autres, dont deux enfants, blessés pendant qu’«ils collectaient de l’eau à partir d’une citerne», selon le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
«Les Russes ont tiré sur une foule de gens avec des lance-roquettes multiples Ouragan», a-t-il dénoncé. «La région de Lougansk devient une ruine totale», a-t-il encore affirmé. «Les Russes continuent d’essayer de bloquer Lyssytchansk et de prendre le contrôle de l’autoroute Bakhmout-Lyssytchansk».
L’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) note une «progression mesurée» des Russes à l’est de Bakhmout. Ils auraient en revanche été repoussés au nord de Sloviansk.
Le ministère britannique de la Défense relève de son côté que les forces de Kiev «continuent de perturber le commandement et le contrôle russe avec des frappes en profondeur derrière les lignes» ennemies. Mais il souligne aussi une vague intense de frappes russes sur l’Ukraine ces derniers jours avec des missiles longue portée, tirés depuis les espaces aériens russe et bélarusse.
Le sud
Le maire ukrainien élu de Kherson, ville occupée par les forces russes et leurs alliés séparatistes, a été arrêté, selon le chef adjoint de l’administration d’occupation, Kirill Stremooussov. «Il est considéré comme un maire héros dans le milieu nazi […]. Cette personne qui faisait beaucoup de mal au processus de dénazification a enfin été neutralisée», a-t-il dit à l’agence russe Ria Novosti.
Onze roquettes ont été lancées sur Mykolaïv (au sud du pays), selon le chef de district de cette ville. Certaines ont été interceptées, mais trois personnes sont mortes à Ochakiv, dont une fillette de 6 ans.
Lundi, «les forces russes ont mené des attaques localisées le long de la ligne de front autour de Kharkiv», mais sans progresser, estime l’ISW, pour qui les contre-offensives ukrainiennes dans la région forcent les Russes à prioriser les opérations défensives.
«Quand Kiev capitulera»
Le Kremlin a indiqué que son offensive se terminerait quand Kiev capitulera. «Il faut ordonner aux unités nationalistes de déposer les armes […] aux soldats ukrainiens de déposer les armes et il faut mettre en œuvre toutes les conditions fixées par la Russie. Alors tout sera fini en une journée», a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du président russe Vladimir Poutine.
Soutien du G7
Les puissances du G7, réunies en sommet en Allemagne, se sont engagées à «soutenir» la reconstruction de l’Ukraine via une conférence internationale et un plan. Le G7, auquel se sont joints cinq pays émergents, dont l’Inde, a condamné une invasion «illégale».
Dizaines de milliers de morts
Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales évoquent désormais de 15 000 à 20 000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kiev.
Aucun chiffre indépendant n’est disponible.
Un tiers des Ukrainiens déplacés ou réfugiés
Plus de six millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays, selon un nouveau décompte mardi de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Ils s’ajoutent aux plus de 5,2 millions de réfugiés ukrainiens enregistrés comme réfugiés dans d’autres États européens depuis le début du conflit le 24 février.