Alors que l'issue de la guerre paraît encore lointaine, une conférence internationale qui s'ouvre lundi en Suisse sera largement consacrée aux efforts nécessaires pour reconstruire le pays lorsque les armes auront parlé. (Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 04 juillet. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.
12h13 | Paris — Après la prise de Lyssytchansk qui assure à la Russie le contrôle de Lougansk, une des deux régions du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, le président Vladimir Poutine a ordonné la poursuite de l’offensive dans celle de Donetsk.
Alors que l’issue de la guerre paraît encore lointaine, une conférence internationale ouverte lundi en Suisse sera largement consacrée aux efforts nécessaires pour reconstruire l’Ukraine.
Voici un point de la situation au 131e jour de la guerre à partir d’informations des journalistes de l’AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.
Nouvelle étape dans l’est
Dans le bassin du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, l’armée ukrainienne a annoncé son retrait de Lyssytchansk, huit jours après avoir évacué la ville jumelle de Severodonetsk.
Le chef de l’État russe a ordonné à ses forces de «mener à bien leurs missions» en application des «plans déjà approuvés».
Lyssytchansk était «le dernier centre de population important de la région de Lougansk encore sous contrôle ukrainien», souligne le ministère britannique de la Défense. «L’attention de la Russie va maintenant très certainement se tourner vers la conquête de la région de Donetsk», dont une grande partie reste sous le contrôle de Kiev.
L’armée russe semble désormais concentrer ses efforts sur les localités de Sloviansk et Kramatorsk, pilonnées sans relâche. Le gouverneur régional, Pavlo Kirilenko, a fait état lundi de dix morts, dont deux enfants, la veille à Sloviansk et dans les environs.
«L’armée ukrainienne a installé une nouvelle ligne de défense (la barrière Siversk-Bakhmout) et continue à tenir des forteresses clés de la région de Donetsk», a assuré sur Twitter le correspondant chargé des questions de défense du Kyiv Independent, Illia Ponomarenko.
«L’ennemi a intensifié ses bombardements sur nos positions dans la direction de Bakhmout», a précisé l’état-major ukrainien, expliquant que les principaux efforts russes autour de Kramatorsk visaient à «repousser les forces ukrainiennes vers la frontière Siversk-Fedorivka-Bakhmout».
«Les forces russes vont probablement avancer ensuite vers Siversk, bien qu’elles puissent lancer davantage d’attaques significatives sur Bakhmout ou Sloviansk, à la place ou en même temps», souligne l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
«Les forces ukrainiennes continueront probablement à se replier en combattant vers l’autoroute E40 qui va de Sloviansk à Debaltseve en passant par Bakhmout», selon l’ISW.
Le ministère de la Défense à Moscou a affirmé lundi que l’aviation russe avait détruit «sept postes de commandement en un jour» dans la région de Donetsk, dont celui de la 25e brigade ukrainienne aéroportée.
Au nord-est
À Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, trois civils ont péri dans des bombardements lundi avant l’aube, selon les autorités locales.
La Russie a affirmé avoir touché par des frappes aériennes «les points de déploiement provisoires de la 92e brigade mécanisée et de la 40e brigade d’artillerie ukrainiennes» à Kharkiv «où se trouvaient environ 200 militaires ukrainiens».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait état dimanche de progrès dans cette zone.
Pression ukrainienne dans le sud
M. Zelensky a également salué des signes positifs dans la région de Kherson, occupée par la Russie depuis les premiers jours de la guerre.
Les Russes tentent de reprendre des positions perdues et d’«empêcher l’armée ukrainienne de contre-attaquer dans les régions de Kherson et de Mykolaïv», selon l’état-major ukrainien.
Symboliquement, l’Ukraine a de nouveau hissé son drapeau sur l’île aux Serpents, quelques jours après le retrait des forces russes qui ont cédé le contrôle de cette île stratégique de la mer Noire sous la pression ennemie.
Reconstruction
À l’ouverture de la conférence de Lugano (Suisse), le premier ministre ukrainien Denys Chmygal a chiffré à «750 milliards de dollars» le coût de la future reconstruction de l’Ukraine, suggérant de puiser prioritairement dans les avoirs gelés des oligarques russes, qu’il évalue à entre 300 et 500 milliards de dollars.
En visioconférence, le président Zelensky a qualifié cette reconstruction de «tâche commune de tout le monde démocratique» et de «contribution la plus importante à la paix dans le monde».
M. Chmygal a rencontré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le premier ministre tchèque, Petr Fiala, dont le pays assure actuellement la présidence de l’Union européenne (UE), ainsi que son homologue polonais Mateusz Morawiecki afin d’esquisser un «Plan Marshall» pour l’Ukraine.
Combattants étrangers condamnés à mort
Deux Britanniques et un Marocain ayant combattu dans l’armée ukrainienne et condamnés à mort en juin par les autorités judiciaires des séparatistes prorusses de Donetsk ont introduit un pourvoi auprès de la Cour suprême de la République autoproclamée de cette région.
Dizaines de milliers de morts
Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), tombée en mai au terme d’un terrible siège, les autorités ukrainiennes évoquent quelque 20 000 morts.
Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales évoquent désormais de 15 000 à 20 000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kiev.
Aucune statistique indépendante n’est disponible.
Ukrainiens déplacés ou réfugiés
Plus de six millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR).
Ils s’ajoutent aux quelque 5,5 millions d’Ukrainiens enregistrés en tant que réfugiés dans d’autres États européens depuis le début de l’invasion le 24 février.