Le président russe Vladimir Poutine a mis au défi les pays occidentaux de «vaincre sur le champ de bataille» son armée, assurant n'avoir «pas encore commencé les choses sérieuses» en Ukraine. (Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 08 juillet 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.
7h59 | Paris — L’armée russe pilonnait vendredi la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, en vue d’une reprise de l’offensive pour s’emparer de l’ensemble du bassin du Donbass malgré les appels internationaux à arrêter la guerre.
Le président russe Vladimir Poutine a mis au défi les pays occidentaux de «vaincre sur le champ de bataille» son armée, assurant n’avoir «pas encore commencé les choses sérieuses» en Ukraine.
Voici un point de la situation au 135e jour de la guerre à partir d’informations des journalistes de l’AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.
Sur le terrain, la Russie poursuit sa «pause opérationnelle» entamée depuis la prise de la ville stratégique de Lyssytchansk le 3 juillet, qui lui assure le contrôle de Lougansk, une des deux régions du Donbass, affirme l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
Pour autant, les troupes russes mènent toujours des «offensives terrestres limitées et des frappes aériennes, d’artillerie et de missiles sur tous les axes», selon l’ISW, qui les voit «continuer à se limiter à des actions à petite échelle, le temps de reconstituer leurs forces et de créer les conditions d’une offensive plus significative dans les semaines ou mois prochains».
Bombardements nourris dans l’est
Les frappes russes dans la région de Donetsk ont fait en 24 heures six morts et 21 blessés, a annoncé le gouverneur Pavlo Kyrylenko.
«La Russie concentre probablement de l’équipement vers Siversk, à environ 8 km à l’ouest de son actuelle ligne de front», et à l’est de Sloviansk, précise le ministère britannique de la Défense.
«Il existe une possibilité réaliste que Siversk soit l’objectif tactique immédiat de la Russie, dont les forces tentent de progresser vers leur plus probable but opérationnel, la zone urbaine de Sloviansk-Kramatorsk», indique-t-il.
L’armée ukrainienne a affirmé avoir repoussé une tentative d’avancée russe près de Sloviansk, mais reconnu une progression ennemie au sud de Siversk.
Tentative russe dans le nord-est
Dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, les bombardements russes ont fait 4 morts et 9 blessés parmi les civils en 24 heures, a indiqué le gouverneur Oleg Sinegoubov.
«Les forces russes ont lancé un assaut limité et infructueux au nord de la ville de Kharkiv», selon l’ISW.
Pression ukrainienne sur le sud
«Les forces ukrainiennes ont continué à avancer progressivement dans le sud-ouest du secteur de Kherson», selon le ministère britannique de la Défense.
La présidence ukrainienne a fait état d’explosions vendredi matin dans la région voisine de Mykolaïv, d’où partent les tentatives de contre-attaque vers Kherson, ville occupée depuis les premiers jours de la guerre.
Moscou interpellée au G20
Au G20 des chefs de la diplomatie, sur l’île indonésienne de Bali, première rencontre depuis le début de l’invasion entre le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ce dernier a boudé les réunions avec ses homologues après un flot de déclarations occidentales condamnant la guerre.
M. Blinken a relevé «un important chœur du monde entier, pas seulement des États-Unis pour (…) que l’agression cesse».
L’Indonésie, pays hôte, a appelé à «régler les différends à la table de négociations, pas sur le champ de bataille», soulignant que «comme toujours, les pays pauvres et en développement sont les plus touchés» par les retombées du conflit.
M. Lavrov a reproché à ses collègues occidentaux d’avoir occulté les questions économiques mondiales pour se livrer à «une critique effrénée de la Russie sur la situation en Ukraine».
M. Blinken a notamment sommé la Russie de «laisser sortir les céréales» bloquées dans les ports ukrainiens.
Les prix mondiaux des denrées alimentaires, qui ont atteint un sommet en mars en raison de l’invasion de l’Ukraine, poursuivent leur baisse pour le troisième mois consécutif, avec un premier fléchissement du blé, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cette baisse s’explique par «la disponibilité saisonnière de nouvelles récoltes dans l’hémisphère nord, l’amélioration des conditions de culture dans certains grands pays producteurs (comme le Canada)» et une production en Russie qui s’annonce exceptionnelle.
Dizaines de milliers de morts
Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. L’ONU a recensé près de 5 000 morts confirmés, dont plus de 300 enfants, mais reconnaît que le nombre véritable est sans doute largement supérieur.
Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), tombée en mai au terme d’un terrible siège, les autorités ukrainiennes évoquaient quelque 20 000 morts, sans fournir de preuve.
Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales évoquent désormais de 15 000 à 20 000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kyiv.
Aucune statistique indépendante n’est disponible.
Ukrainiens déplacés ou réfugiés
Plus de six millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR).
Ils s’ajoutent aux quelque 5,5 millions d’Ukrainiens enregistrés comme réfugiés dans d’autres États européens depuis le début de l’invasion le 24 février.