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Guerre en Ukraine : la situation sur le terrain au 51e jour

AFP|Publié le 15 avril 2022

Guerre en Ukraine : la situation sur le terrain au 51e jour

Le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, a démenti jeudi la prise par les forces russes de sa zone portuaire, annoncée la veille par le ministère russe de la Défense. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 13 avril. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire. 

10h00 | Moscou a essuyé un lourd revers au 51e jour de la guerre avec le naufrage du croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, frappé par des missiles antinavires ukrainiens selon Kyiv.

Les combats se poursuivent dans l’Est ukrainien ainsi que dans la ville portuaire de Marioupol (sud-est). La capitale Kyiv a quant à elle été la cible de plusieurs bombardements.

Les revers militaires en Ukraine pourraient inciter le président russe Vladimir Poutine à recourir à une arme nucléaire tactique ou de faible puissance dans ce pays, a prévenu jeudi William Burns, le chef de la CIA, principale agence de renseignement américaine.

Voici un point de la situation, à partir d’éléments des journalistes de l’AFP sur place et de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.

 

Le Sud

Le croiseur Moskva a coulé en mer Noire, a annoncé jeudi soir le ministère russe de la Défense. Selon Moscou, il a été touché par un incendie qui a fait exploser des munitions. Pour Kyiv, il a été victime d’une attaque de missiles. L’équipage de 500 personnes a été évacué, assure la Russie.

La perte du croiseur Moskva est « un coup dur » pour la flotte russe dans la région, a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone John Kirby.

 

L’Est

La Russie a accusé jeudi l’Ukraine d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont un avec des hélicoptères, et d’avoir fait huit blessés, dont un bébé. Des affirmations invérifiables qui font craindre une nouvelle escalade dans le conflit. Kyiv a rejeté ces accusations.

Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où « des combats se déroulent sur toute la ligne de front », trois personnes ont été tuées et sept blessées, selon la présidence. L’autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, a-t-on précisé de même source. 

Sept civils ont été tués et 27 blessés jeudi dans des tirs russes sur des bus d’évacuation dans la région de Kharkiv, a annoncé vendredi le parquet général ukrainien. 

 

Kyiv et le Nord

Dans la région de Kyiv, une frappe a gravement endommagé dans la nuit une usine fabriquant des missiles antinavires Neptune, que l’armée ukrainienne assure avoir utilisés contre le bâtiment russe, ont constaté vendredi des journalistes de l’AFP.

Le ministère russe de la Défense a annoncé la destruction d’un atelier de production de missiles dans l’usine Vizar.

La Russie a assuré vendredi que les frappes sur la capitale ukrainienne allaient être intensifiées pour répondre aux attaques menées en territoire russe dont elle accuse l’Ukraine.

 

Bilan humain

Aucun bilan global récent des victimes n’était disponible, mais le nombre de civils tués se compte très vraisemblablement en milliers.

C’est à Marioupol (sud-est) que pourrait être enregistré dans l’immédiat le plus lourd bilan humain de cette guerre. Les autorités ukrainiennes ont évoqué quelque 20 000 morts.

Le porte-parole du ministère russe de la Défense a affirmé vendredi que l’artillerie de Moscou avait tué des « mercenaires polonais » dans le nord-est de l’Ukraine, ce qui risque de renforcer les tensions déjà vives entre Moscou et Varsovie.

Sur le plan militaire, le Kremlin a récemment admis des « pertes importantes ». Le 25 mars, Moscou avait reconnu la mort de 1 351 soldats pour 8.825 blessés. Certaines sources occidentales vont jusqu’à 12 000 morts. 

Côté ukrainien, le dernier chiffre officiel date du 12 mars, avec « environ 1 300 » militaires tués. Un bilan qui n’a plus aucun sens.

Cinq prisonniers ukrainiens ont été libérés contre cinq Russes dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kyiv. 

 

Réfugiés et déplacés

Plus de 4,7 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion déclenchée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les derniers chiffres du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) vendredi.

L’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.

L’ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.

Au total, ce sont donc presque 12 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.