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Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 89e jour

AFP|Publié le 23 mai 2022

Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 89e jour

Après avoir échoué à prendre Kyiv et Kharkiv, la deuxième ville ukrainienne (nord-est), la Russie concentre ses efforts militaires dans l'est et le sud. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 19 mai. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.  

La Russie concentrait lundi l’essentiel de ses forces dans la bataille du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky réclamait à la communauté internationale une intensification des sanctions contre Moscou et une aide militaire illimitée.

Le président américain Joe Biden a déclaré lundi que la Russie devait « payer un prix à long terme » en termes de sanctions pour sa « barbarie en Ukraine ». « Il ne s’agit pas seulement de l’Ukraine », a dit Joe Biden, en visite au Japon, estimant nécessaire de dissuader la Chine de « toute tentative de prise de Taïwan par la force ».

Voici un point de la situation au 89e jour de la guerre à partir d’informations des journalistes de l’AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales.

 

Grignotage russe dans l’Est

Dans le Donbass, partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses, la situation devient « de plus en plus difficile » pour les défenseurs ukrainiens de Lougansk, une des deux régions de ce bassin houiller, en particulier dans la ville de Severodonetsk, bombardée « 24 heures sur 24″, selon le gouverneur, Serguiï Gaïdaï.

«Toutes les forces russes sont concentrées dans les régions de Lougansk et de Donetsk», a-t-il affirmé, mentionnant notamment les troupes retirées de la région de Kharkiv (nord-est) ou celles qui ont fait tomber le port de Marioupol (sud-est). 

«Les forces russes n’ont réalisé que des gains minimes dans l’est de l’Ukraine le 22 mai», estime l’Institut américain d’étude de la guerre (ISW), tout en relevant leurs avancées au nord et à l’ouest de la localité de Popasna depuis plusieurs jours.

Elles «cherchent probablement à progresser plus à l’ouest vers Bakhmout et vers le nord pour participer à l’encerclement de Severodonetsk, mais il reste peu probable qu’elles parviennent à avancer rapidement», ajoute l’ISW.

 

Stabilisation sur le front Sud

À Marioupol et autour de ce port stratégique sur la mer d’Azov, les troupes russes « ont continué leurs opérations de filtrage et de transfert » des combattants qui ont permis l’ultime résistance ukrainienne dans l’immense aciérie Azovstal, selon l’ISW.

Plus à l’ouest, elles se préparent à une reprise des combats autour de Kherson, à leur initiative ou à celle de l’armée ukrainienne, dit-il.

 

Appel à intensifier les sanctions et l’aide militaire

Le président ukrainien a réclamé au Forum de Davos (Suisse) une intensification des sanctions, estimant qu’il « ne devrait y avoir aucun commerce avec la Russie », en particulier aucun achat de son pétrole.

« L’Ukraine a besoin de toutes les armes que nous demandons, pas seulement de celles qui ont été fournies », a également insisté Volodymyr Zelensky, dans une intervention en visioconférence à la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF).

 

Première condamnation pour crime de guerre

Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie a été reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité lundi à Kyiv pour le meurtre prémédité d’un civil.

Les enquêteurs ukrainiens affirment avoir identifié « plus de 8 000 cas » présumés de crimes de guerre.

 

Dizaines de milliers de morts

Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol, les autorités ukrainiennes parlent de 20 000 morts.

Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 29 200 hommes, 204 avions et près de 1 300 chars depuis le début de l’invasion le 24 février.

Le Kremlin a admis des « pertes importantes ». 

Des sources occidentales évoquent quelque 12 000 soldats russes tués, une bonne source militaire française a confirmé à l’AFP un chiffre estimé de l’ordre de 15 000.

Ces pertes sur trois mois avoisinent celles enregistrées en neuf ans par l’Armée soviétique en Afghanistan, souligne le ministère britannique de la Défense.

« À mesure que les pertes en Ukraine continueront à augmenter, elles vont devenir plus visibles et le mécontentement public (en Russie) face à la guerre et l’envie de l’exprimer pourraient grandir », analyse-t-il.

Le président Zelensky a déclaré mi-avril qu’environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens avaient été tués et quelque 10 000 blessés.

Aucune statistique indépendante n’est disponible.

 

Un tiers des Ukrainiens déplacés ou réfugiés

Plus de huit millions d’Ukrainiens étaient déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). S’y ajoutent 6,5 millions qui ont fui à l’étranger, dont plus de la moitié — 3,4 millions — en Pologne.