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«Il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire» — Joe Biden

AFP|Mis à jour il y a 4 minutes

«Il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire» — Joe Biden

Le président américain Joe Biden a annoncé dimanche renoncer à se présenter à l’élection présidentielle de 2024. (Photo: Getty Images)

Rehoboth Beach — Joe Biden a annoncé dimanche son retrait de la course à la Maison-Blanche après des semaines de spéculations sur ses capacités physiques et mentales, en appuyant la candidature de sa vice-présidente Kamala Harris pour «battre Trump».

Le démocrate de 81 ans rejoint ainsi le club très restreint des présidents américains sortants ayant jeté l’éponge alors qu’ils briguaient un second mandat. Mais il est le premier à le faire aussi tard dans la campagne, la plongeant dans l’inconnu. Le seul, aussi, à devoir abandonner en raison d’interrogations sur son acuité mentale.

« Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat », a-t-il déclaré dans un communiqué, annonçant qu’il s’adresserait à la nation « plus tard cette semaine ».

« Aujourd’hui je veux apporter mon soutien total et mon appui à Kamala pour être la candidate de notre parti cette année. Démocrates, il est temps de se rassembler et de battre Trump », a-t-il ajouté sur X.

Cette annonce choc, même si elle était attendue malgré les dénégations répétées du principal intéressé, bouleverse une campagne qui a déjà connu de nombreux rebondissements, au premier rang desquels la tentative d’assassinat contre Donald Trump le 13 juillet.

Joe Biden était censé être intronisé lors de la convention de son parti, mi-août à Chicago.

Sa vice-présidente Kamala Harris est un choix naturel, mais pas automatique, pour devenir la candidate des démocrates.

Le dernier mot revient aux délégués du Parti démocrate, 3 900 personnes au profil très varié et pour la plupart complètement inconnues du grand public.

Dégainer

C’est la performance calamiteuse de Joe Biden lors de son débat le 27 juin avec Donald Trump qui a précipité les événements.

Ce jour-là, dès les premières secondes de la joute verbale qu’il avait pourtant lui-même réclamée, c’est un Biden très affaibli qui est apparu devant les écrans de ses partisans consternés.

Avec un chat dans la gorge l’obligeant à toussoter souvent, il s’est plus d’une fois emmêlé les pinceaux, ne parvenant parfois pas à finir ses phrases.

Un spectacle douloureux qui a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge, sur lesquels ses proches avaient tenté de maintenir un couvercle.

Qui allait être le premier à dégainer pour lui demander d’arrêter là? La petite musique est rapidement montée, partant d’élus démocrates relativement peu connus jusqu’à atteindre des poids lourds du parti.

L’un après l’autre, de grands noms, effrayés par les sondages le donnant perdant et craignant une victoire écrasante de Donald Trump, l’ont lâché, pour la plupart d’abord en privé.

Les médias américains, citant des sources anonymes, ont ainsi affirmé que l’ex-président Barack Obama, l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et les leaders démocrates au Congrès Chuck Schumer et Hakeem Jeffries avaient fait part de leur inquiétude.

Et les images d’un Joe Biden testé positif au Covid-19, peinant à descendre la passerelle de son avion, n’ont fait qu’amplifier la nervosité de son camp.

Pendant ce temps, Donald Trump, qui a miraculeusement échappé à des tirs pendant un meeting de campagne, semblait, lui, vivre un état de grâce, avec des victoires judiciaires et une consécration lors de la convention du Parti républicain à Milwaukee.