Jerome Powell (Photo: La Presse Canadienne)
La mesure d’inflation préférée de la banque centrale américaine, la Fed, est restée stable en juillet sur un an, mais a accéléré sur un mois, et l’institution de politique monétaire se prépare à abaisser ses taux mi-septembre, pour la première fois depuis 2020.
L’inflation est restée stable sur un an en juillet aux États-Unis, à 2,5%, selon l’indice PCE, publié vendredi par le département du Commerce.
Sur un mois cependant, elle a, pour le deuxième mois d’affilée, accéléré, à 0,2% contre 0,1%.
Cette évolution est conforme aux attentes des analystes.
Sur un an, «les prix des biens ont diminué de moins de 0,1% et les prix des services ont augmenté de 3,7%», détaille le département du Commerce.
L’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, est elle restée stable tant sur un mois que sur un an, respectivement à 0,2% et 2,6%.
Une autre mesure de l’inflation, l’indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites, avait été publiée plus tôt dans le mois, et avait montré une poursuite du ralentissement en juillet, à 2,9% sur un an, au plus bas depuis mars 2021, contre 3% le mois précédent.
Par ailleurs, en juillet, les dépenses des consommateurs ont augmenté plus vite qu’en juin, en hausse de 0,3% contre 0,2%, de même que leurs revenus, avec +0,3% contre +0,1%, a encore indiqué le département du Commerce.
«Le temps est venu»
La baisse de l’inflation depuis plusieurs mois devrait convaincre la banque centrale américaine (Fed) de commencer à abaisser ses taux lors de sa prochaine réunion, les 17 et 18 septembre.
«Le temps est venu pour un ajustement de politique» monétaire, autrement dit pour une baisse des taux, avait indiqué vendredi dernier le président de la Fed, Jerome Powell, depuis Jackson Hole, dans les montagnes du Wyoming.
Il est «difficile» d’imaginer que la Fed n’abaisse pas ses taux mi-septembre, avait renchéri, lundi, la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly.
«Nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation où nous maintenons une politique très restrictive dans une économie en ralentissement», avait-elle souligné.
Depuis que les prix ont commencé à flamber en 2021, c’est en effet la Fed qui était en première ligne pour les ralentir. Son objectif: ramener l’inflation à 2%, niveau considéré comme sain pour l’économie.
Elle a ainsi relevé ses taux afin de ralentir l’activité économique, ce qui doit permettre de desserrer la pression sur les prix et, in fine, de faire baisser l’inflation. Les taux se trouvent ainsi depuis un an à leur plus haut niveau en 20 ans, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%.
Mais ils devraient être abaissés lors de la prochaine réunion, a récemment signalé son président, Jerome Powell.
Car la crainte, avec des taux élevés, est de ralentir trop fortement l’économie américaine, voire même de provoquer une récession.
Le taux de chômage a ainsi grimpé à 4,3% en juillet, et les créations d’emplois de 2023 et début 2024 ont été révisées en forte baisse.