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La croissance du PIB aux États-Unis atteint 2,9% en 2018

AFP|Publié le 28 février 2019

La croissance du PIB aux États-Unis atteint 2,9% en 2018

(Photo:123RF)

La croissance des États-Unis, qui est restée plus soutenue que prévu au dernier trimestre, a presque atteint en 2018 l’objectif de 3% visé par le président Donald Trump.

Selon les données du département du Commerce jeudi, l’expansion du Produit intérieur Brut (PIB) américain des États-Unis a affiché 2,9 % sur un an, un plus haut depuis 2015, après 2,2 % en 2017. Il faut remonter à 2005 pour avoir un taux supérieur.

« C’est ce que j’appelle une année à 3 % de croissance », s’est réjoui sur la chaîne CNBC, le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow alors que Donald Trump a promis une expansion à 3 %, voire plus, sur plusieurs années.

« Cela veut dire que les politiques menées marchent, comme la baisse des impôts, la dérégulation, la réforme du commerce », a estimé M. Kudlow, citant quelques mesures phares voulues par le président républicain.

La vigueur de la croissance l’année dernière a été portée en effet par le stimulus budgétaire de l’administration Trump avec les réductions d’impôt et les augmentations de dépenses dans la défense notamment. 

« Cette accélération n’est pas une surprise vu la relance budgétaire introduite l’année dernière », a noté Paul Ashworth, économiste en chef pour Capital Economics.

Pour le seul quatrième trimestre, la première économie mondiale a enregistré une expansion de 2,6 % en rythme annuel, selon la première estimation du ministère sujette à révisions.

C’est davantage que la projection moyenne des analystes (2,3 %) même si cela représente un net ralentissement par rapport à l’expansion du troisième trimestre (3,4 %).

Le « shutdown » du gouvernement, qui a fermé partiellement les services administratifs du 22 décembre au 25 janvier en raison d’un bras de fer sur le financement du mur que Donald Trump veut construire à la frontière méridionale avec le Mexique, a eu un impact négatif limité. 

Optimisme de la Maison-Blanche

Le ministère estime ainsi que les réductions de services fournis par les fonctionnaires ont coûté un dixième de point de pourcentage à la croissance du dernier trimestre. 

Le chiffre du dernier trimestre de 2018, qui est publié avec un mois de retard (en raison du « shutdown ») alors que le premier trimestre de 2019 est déjà bien avancé, montre un ralentissement de la progression de la consommation, locomotive de la croissance.

Les dépenses des Américains ont avancé de 2,8 % au lieu de 3,5 % trois mois plus tôt, un rythme qui reste toutefois soutenu.

Au rang des bonnes surprises alors que la guerre commerciale bat son plein, les exportations qui avaient fortement chuté (-4,9 %) de juillet à septembre après l’instauration de tarifs douaniers punitifs entre la Chine et les États-Unis ont rebondi d’octobre à décembre (+1,6 %). En décembre, la Chine avait recommencé à acheter du soja américain.

Autre facteur positif, les investissements des entreprises ont repris de la vigueur (+3,9 %) et il y a eu un rebond dans la reconstitution des stocks. 

« Pour résumer, le ralentissement de la croissance est bien moins fort qu’on ne l’attendait, mais il est désormais en marche », a expliqué Jim O’Sullivan, de HFE. 

Pour 2019, la Maison-Blanche mise pourtant toujours sur une expansion de 3 %, comme l’a récemment dit Kevin Hassett, un conseiller économique de la Maison-Blanche.

« Les perspectives économiques sont très fortes », a de son côté assuré le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, interrogé depuis Londres sur CNBC jeudi. Si ralentissement il y a en 2019, « il n’y a pas à s’inquiéter », a-t-il ajouté soulignant que cela sera à mettre sur le compte du « shutdown » du mois de janvier qui va affaiblir la performance du premier trimestre.

La plupart des économistes craignent toutefois un net coup de frein sous l’effet de l’affaiblissement de l’économie mondiale. La Banque centrale américaine prévoit une croissance de 2,3 % cette année pour les États-Unis.

« L’économie américaine a crû à un rythme robuste en 2018. Pour 2019, mes projections sont plus faibles, mais c’est encore solide » a aussi déclaré jeudi le vice-président de la Fed Richard Clarida.