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La ministre de la Défense, Anita Anand, est au Pentagone jeudi

AFP et La Presse Canadienne|Mis à jour le 16 avril 2024

La ministre de la Défense, Anita Anand, est au Pentagone jeudi

Les mesures pour contrer l’agression russe, les dépenses du Canada au sein de l’OTAN et la modernisation du NORAD seront probablement en tête de liste de l’ordre du jour. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 27 avril 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.    

12h30 | La ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, se rend au Pentagone jeudi pour rencontrer son homologue américain, Lloyd Austin, alors que la guerre en Ukraine insuffle une nouvelle urgence dans les priorités militaires transfrontalières des deux voisins nord-américains.

Les mesures pour contrer l’agression russe, les dépenses du Canada au sein de l’OTAN et la modernisation du NORAD seront probablement en tête de liste de l’ordre du jour de ces discussions au Pentagone.

Anita Anand et Lloyd Austin s’étaient rencontrés pour la dernière fois il y a deux jours seulement, lors de réunions militaires de haut niveau en Allemagne.

L’invasion non provoquée de l’Ukraine par Vladimir Poutine a suscité des inquiétudes quant à la capacité du continent nord-américain à se défendre contre des missiles à longue portée développés par la Russie et la Chine.

Certains observateurs, mais aussi des commandants militaires canadiens, estiment que le NORAD est aujourd’hui très obsolète et mal équipé pour protéger l’Amérique du Nord contre les menaces des temps modernes.

L’effort de modernisation coûtera certainement très cher, même si les 8 milliards de dollars sur cinq ans en dépenses militaires promis dans le dernier budget du gouvernement canadien sont en deçà de l’objectif de financement des pays membres de l’OTAN.

«Nous sommes ravis de pouvoir accueillir ici (la ministre Anand) au Pentagone, elle et son personnel», déclarait mercredi le porte-parole du département américain de la Défense, John Kirby, lors du point de presse quotidien.

«Comme vous l’imaginez, il y aura beaucoup de choses à discuter. Évidemment, ce qui se passe en Ukraine, mais aussi nos responsabilités partagées au NORAD, dans l’Arctique, l’Indo-Pacifique — il y a beaucoup de sujets à l’ordre du jour.»

Les responsables militaires préviennent depuis des années que le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), un système des années 1980 partagé par les États-Unis et le Canada, serait incapable de détecter les menaces les plus dangereuses posées par des missiles hypersoniques et à longue portée.

Les deux pays promettent depuis longtemps de faire le nécessaire pour moderniser le système de défense et le faire entrer dans le XXIe siècle. En août dernier, Lloyd Austin et le prédécesseur de Anita Anand, Harjit Sajjan, avaient reconnu la nécessité d’agir au plus tôt.

«Nous réaffirmons notre engagement à appuyer la capacité du NORAD à détecter et à dissuader les menaces aérospatiales et à se défendre contre elles, ainsi qu’à détecter les menaces maritimes pour l’Amérique du Nord, aujourd’hui et à l’avenir, indiquaient-ils dans une déclaration conjointe.

«En particulier, le NORAD doit être en mesure de détecter et d’identifier ces menaces plus tôt et d’y réagir plus rapidement et de façon plus décisive, y compris les menaces aérospatiales qui traversent nos approches nordiques.»

 

12h00 | Gaz russe payé en roubles: divergences sur la compatibilité avec les sanctions de l’UE

Bruxelles a jugé jeudi que le mécanisme de conversion en roubles imposé par Moscou pour le paiement des hydrocarbures représentait un contournement des sanctions de l’UE, en apparente contradiction avec les interprétations de plusieurs États membres soucieux de maintenir leurs approvisionnements.

Le géant gazier russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, affirmant que ces deux pays n’avaient pas effectué de paiement en roubles, contrairement à ce qu’exige Moscou en réaction aux sanctions occidentales à la suite de l’offensive en Ukraine.

Or, le décret du Kremlin «introduit une nouvelle procédure de paiement en deux phases», avec d’abord un versement sur un compte de Gazprombank en euros ou dollars — les devises prévues par 97% des contrats conclus par les groupes européens —, puis la conversion en roubles sur un second compte ouvert auprès du même établissement, explique la Commission européenne.

Cette conversion suppose une transaction avec la Banque centrale russe que le régime des sanctions de l’UE interdit.

«Dans ce système sophistiqué, les entreprises ne sont considérées comme ayant acquitté leur versement qu’une fois leurs devises transformées en roubles, dans un délai et à un taux de change qu’elles-mêmes ne contrôlent absolument pas (…). Clairement, c’est une contravention aux sanctions », a expliqué un porte-parole de l’exécutif européen.

Mercredi, le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck avait donné une interprétation différente du décret russe. «Les versements seront effectués en euros puis transférés par Gazprombank sur un compte en roubles: c’est la voie que nous suivons, c’est la voie que l’Europe nous a montrée, c’est compatible avec les sanctions» et «conforme aux contrats» passés, avait-il assuré.

«Techniquement, l’obligation de paiement est remplie dès lors que notre versement en euros a été effectué auprès de Gazprombank», a aussi estimé la société allemande Uniper, tout en disant attendre des «clarifications».

 

«Frustration»

L’énergéticien autrichien OMV «a accepté les conditions de paiement (de Moscou), qui ont été considérées comme conformes aux sanctions», a abondé le chancelier autrichien Karl Nehammer. L’entreprise a néanmoins précisé dans un communiqué que les discussions se poursuivaient pour trouver une solution.

Selon une source industrielle, l’italien ENI « évalue » de son côté la possibilité d’ouvrir un compte en euros et un autre en roubles auprès de Gazprombank en vue de sa prochaine échéance durant la deuxième quinzaine de mai.

Le groupe étatique bulgare Bulgargaz, lui, a refusé de se conformer au nouveau mécanisme.

En attendant la conversion en roubles, «il y a un laps de temps significatif pendant lequel vous n’avez plus aucun contrôle sur les fonds que vous avez versés et aucune garantie que le gaz sera livré (…). Du point de vue d’une entreprise, personne de sensé n’accepterait cela», a expliqué jeudi à la presse à Bruxelles le ministre bulgare de l’Énergie Alexander Nikolov.

La question sera au menu lundi prochain d’une réunion extraordinaire des ministres de l’Énergie des Vingt-Sept.

Les États membres ont exprimé «une certaine frustration face aux lignes directrices de la Commission, qui ont été interprétées de manières très différentes» selon les pays, a observé un diplomate de l’UE.

« Il y a un processus constant d’échanges avec les États pour s’assurer qu’ils aient le maximum de clarté », réplique-t-on à la Commission, en rappelant que le contrôle du respect des sanctions est une prérogative des autorités nationales.

8h47 | Washington — La Maison-Blanche a proposé jeudi d’utiliser les avoirs saisis auprès d’oligarques russes pour compenser les dégâts subis par l’Ukraine lors de son invasion par la Russie.

La liquidation de ces avoirs «kleptocratiques» permettrait d’en transférer le produit à Kyiv «pour compenser le préjudice (causé à l’Ukraine) par l’agression russe», précise l’exécutif américain dans un communiqué.

Cette proposition marque un durcissement de la position occidentale contre Moscou, et doit être accompagnée de nouvelles aides militaires massives à Kiev qui devraient être annoncées dès jeudi par le président américain Joe Biden.

Les États-Unis ont déjà fourni pour plus de 3 milliards de dollars américains d’armement à l’Ukraine depuis l’invasion russe déclenchée le 24 février. La Maison-Blanche cherche désormais à obtenir un financement suffisant de la part du Congrès pour pouvoir étendre cette aide jusqu’à octobre.

Du côté des sanctions, les pays de l’Union européenne (UE) ont à ce jour saisi plus de 30 G$ US d’avoirs russes dont près de 7 G$ US en biens de luxe appartenant aux oligarques (yachts, œuvres d’art, immobilier et hélicoptères), a indiqué la Maison-Blanche.

Les États-Unis ont quant à eux «sanctionné et bloqué des navires et avions pour une valeur de plus d’un milliard, ainsi que gelé des centaines de millions de dollars d’avoirs d’élites russes sur des comptes américains».

Et, ce mois-ci, l’Espagne a accédé à une requête américaine visant à saisir un superyacht, d’une valeur de 90 M$ US, appartenant au milliardaire russe Viktor Vekselberg, un allié du président Vladimir Poutine.

Joe Biden doit prendre la parole jeudi à 10h45, heure du Québec, pour évoquer le «soutien aux Ukrainiens qui défendent leur pays et leur liberté contre la guerre brutale de la Russie», a indiqué la Maison-Blanche.

 

Ukraine: le rouble bientôt introduit dans la ville occupée de Kherson

8h18 | Kyiv — L’administration russe, qui contrôle la ville côtière ukrainienne de Kherson, a l’intention d’y introduire le rouble pour remplacer la monnaie ukrainienne à partir du 1er mai, a indiqué jeudi un responsable local russe, une décision dénoncée par Kiev.

«À partir du 1er mai, nous passerons vers la zone rouble», a déclaré Kirill Stremooussov, adjoint au président de l’administration locale russe instaurée depuis la prise de cette localité par l’armée de Moscou au début de l’invasion de l’Ukraine, cité par l’agence Ria Novosti.

Les deux monnaies, le rouble et la hryvnia, pourront circuler en parallèle pendant une période de transition qui pourra durer quatre mois, a-t-il indiqué. «Après, on passera complètement à des règlements en roubles,» a-t-il affirmé.

Aucun haut responsable russe n’a confirmé immédiatement ces propos. 

La chargée du parlement ukrainien pour les droits de l’Homme Lioudmyla Denissova a aussitôt condamné cette annonce. 

«L’introduction du rouble russe dans la région de Kherson est un acte d’annexion et une violation grave par la Russie» de la Charte de l’ONU, a-t-elle accusé sur Telegram.  

La ville de Kherson, proche de la Crimée annexée par Moscou en 2014, est la première et à ce jour la seule ville d’importance ukrainienne dont les Russes aient pris complètement le contrôle depuis le début de leur invasion de l’Ukraine le 24 février. Ils en ont revendiqué la prise le 3 mars.

Kiev accuse par ailleurs la Russie de vouloir organiser dans cette région — comme dans la région voisine de Zaporijjia — un «référendum» sur l’indépendance. 

C’est ce qui a été fait dans le Donbass en 2014, lorsque des séparatistes prorusses, soutenus par Moscou, en ont pris partiellement le contrôle. Les séparatistes ont alors proclamé les «Républiques populaires» de Donetsk et Lougansk, dont Moscou a reconnu l’indépendance juste avant d’envahir l’Ukraine le 24 février.   

«Il n’y aura pas de République populaire de Kherson. Si quelqu’un veut une nouvelle annexion, des sanctions plus puissantes frapperont la Russie», a déclaré le 22 avril le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le ministère russe de la Défense affirme avoir ramené «une vie paisible» à Kherson. Mais des manifestations anti-russes et anti-référendums s’y déroulent régulièrement, selon des sites de médias ukrainiens montrant photos et vidéos à l’appui. Aucun journaliste étranger n’a accès à cette ville, qui comptait près de 300 000 habitants avant la guerre. 

 

L’Europe doit être «plus forte» et trouver des «alternatives» au gaz russe dit le premier ministre bulgare

7h52 | Irpin — L’Europe doit être «plus forte» et trouver des «alternatives» pour ne plus utiliser le gaz russe, a déclaré jeudi depuis l’Ukraine le premier ministre bulgare, dont le pays s’est vu mercredi privé de livraisons de gaz par Moscou.  

«Il y a quelques mois, nous n’aurions jamais prévu d’être sans gaz russe, mais maintenant, nous avons des alternatives», a déclaré Kiril Petkov, depuis Irpin, banlieue de Kiev dévastée par l’occupation russe en mars. «Si la Bulgarie a une alternative, tout le monde en Europe doit pouvoir faire de même. Nous devons être plus forts, nous devons être fermes», a-t-il ajouté.

Depuis mercredi, la Bulgarie comme la Pologne sont approvisionnées en gaz «par leurs voisins de l’UE», après la suspension des livraisons du géant gazier russe Gazprom, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui a dénoncé un «chantage» de Moscou.

Les ministres européens chargés de l’énergie se réuniront le 2 mai en «session extraordinaire» pour discuter de cette situation, a annoncé la présidence française de l’Union européenne.

Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, affirmant que ces deux pays membres de l’Otan et de l’Union européenne n’avaient pas effectué de paiement en roubles, comme l’exige Vladimir Poutine depuis mars.

Les entreprises européennes acceptant de payer le gaz russe en roubles violeraient les sanctions de l’UE et s’exposeraient à un risque juridique «élevé», avait averti Mme von der Leyen.