Sur le terrain en Ukraine mardi, Kyiv a revendiqué de nouveaux gains territoriaux avec la capture des localités de Borivchtchyna, sur la rive gauche de la rivière Oskil dans la région de Kharkiv. (Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe tous les derniers développements depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 27 septembre 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR: Certains contenus peuvent être difficiles à lire.
Kyiv — La Russie et les autorités des régions qu’elle occupe en Ukraine ont affirmé mardi que le «oui» était largement en tête selon de premiers résultats des «référendums» d’annexion de ces régions, dénoncés par avance par Kyiv et les Occidentaux.
Moscou a en outre brandi encore une fois la menace de l’arme nucléaire pour défendre ces territoires.
La Commission électorale russe a affirmé que le «oui» emportait entre 97 et 98% des suffrages après le dépouillement partiel de votes dans les bureaux de vote en Russie, où étaient appelés à voter des centaines de milliers d’Ukrainiens réfugiés sur place.
Le comptage commençait aussi dans les régions ukrainiennes sous contrôle total ou partiel de Moscou, à savoir Donetsk et Lougansk (est) et Kherson et Zaporijjia (sud).
Dans celle de Zaporijjia, la commission locale revendiquait 92% de «oui» après dépouillement de 3% des bulletins et celle de Kherson 87% de «oui» sur 12% des votes.
Parlant à la presse russe, le chef de l’administration d’occupation de Kherson, Vladimir Saldo, revendiquait déjà la victoire lors de ce vote organisé dans l’urgence sur cinq jours, malgré les bombardements et en présence des forces armées russes.
«Il est déjà clair que la majorité écrasante des gens ont soutenu la sortie de l’Ukraine et l’union avec la Russie», a-t-il dit.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba a balayé la valeur de ces votes, qui «ne changeront rien» aux actions militaires de Kyiv.
Les alliés de l’Ukraine ont aussi dénoncé ces scrutins, organisés dans l’urgence face à la progression des forces de Kyiv. Le G7 a juré de ne «jamais en reconnaître» les résultats et Washington a promis une réplique «sévère» par la voie de sanctions économiques.
Le président russe Vladimir Poutine a de son côté assuré que le but était de «sauver les populations» locales, Moscou justifiant son invasion en accusant Kyiv de «nazisme» et d’orchestrer un «génocide» des russophones en Ukraine.
Ces votes concernent plus de 20% de la surface de l’Ukraine.
«Pour que la guerre s’arrête»
En Crimée, péninsule annexée en 2014 par la Russie, des bureaux de vote étaient ouverts pour des réfugiés de la région de Donetsk, partiellement contrôlée par Moscou et ses alliés séparatistes.
«Avec ma voix, je veux essayer d’apporter ma petite contribution pour que la guerre s’arrête», a dit à l’AFP Galina Korsakova, 63 ans.
«J’espère que la paix et la stabilité viendront pour les gens ordinaires, pour les travailleurs», abonde Rouslan Iouchkevitch, un mécanicien de 37 ans originaire de Marioupol, ville portuaire en grande partie détruite par de féroces combats.
Revendiquant son emprise sur ses nouveaux territoires, Moscou a de nouveau menacé mardi de faire usage de l’arme nucléaire.
«La Russie a le droit d’utiliser des armes nucléaires si nécessaire», a martelé l’ancien président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev.
Une position confirmée par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui a rappelé la doctrine militaire russe, qui prévoit la possibilité de telles frappes en cas d’attaque contre le territoire russe.
Fuites sur Nord Stream
La Russie continue parallèlement de mener une mobilisation de ses réservistes afin de recruter 300 000 combattants pour son invasion de l’Ukraine, cherchant la parade à la contre-offensive des troupes ukrainiennes qui ont, fortes des livraisons d’armes occidentales, repris des milliers de kilomètres carrés de territoire début septembre.
En Crimée, une journaliste de l’AFP a vu des rangées d’hommes mobilisés, souvent d’âge mûr, en treillis militaire et kalachnikov en main, attendre leur tour avant de monter dans des bus, tandis que leurs proches les saluaient et versaient des larmes.
Cette campagne de recrutement, menée par moments de manière chaotique, a poussé de nombreux Russes à fuir, un exode confirmé mardi par deux pays voisins, la Géorgie et le Kazakhstan, tandis qu’un afflux est également observé aux frontières de la Mongolie et de la Finlande.
La Géorgie a fait état de 10 000 Russes franchissant la frontière chaque jour depuis l’annonce de la mobilisation, soit près du double de la normale. Le Kazakhstan a lui fait état de 98 000 citoyens russes arrivés depuis le 21 septembre.
«Je ne suis pas de la chair à canon, je ne suis pas un meurtrier», a expliqué à l’AFP Nikita, un jeune Russe de 23 ans passé côté géorgien au poste-frontière de Kazbegui.
Par ailleurs, les gazoducs Nord Stream construits au fond de la mer Baltique pour acheminer le gaz russe vers l’Europe ont été touchés par des fuites majeures.
Bien qu’ils soient hors service, les deux tubes étaient remplis de gaz.
Le Kremlin s’est dit «extrêmement préoccupé», disant n’exclure «aucune» hypothèse, y compris celle d’un sabotage.
L’Ukraine a de son côté dénoncé «une attaque terroriste» russe et «un acte d’agression contre l’Union européenne».
Deux explosions sous-marines «très probablement dues à des détonations» ont été enregistrées à proximité des sites des fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 peu avant leur détection, a annoncé mardi un institut sismique suédois.
«Nos partenaires européens mènent l’enquête. Nous sommes prêts à soutenir leurs efforts», a déclaré à Washington un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.
«Cela illustre l’importance de nos efforts conjoints pour trouver des approvisionnements de gaz alternatifs pour l’Europe», a-t-il ajouté.