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Le Canada ciblé par des millions de tweets de désinformation

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 08 juin 2022

Le Canada ciblé par des millions de tweets de désinformation

La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 08 juin 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.    

 

16h30 | Ottawa — Une analyse effectuée par l’Université de Calgary sur plus de 6 millions de messages et de partages publiés sur Twitter, en tenant compte de leur origine, a permis de démontrer que le Canada était visé par des puissances étrangères cherchant à manipuler l’opinion publique.

D’après le rapport de l’École de politiques publiques de l’Université de Calgary, des millions de messages et de partages à propos de l’invasion russe en Ukraine ont pu être reliés directement à la Russie et à la Chine. À cela s’ajoutent des millions d’autres messages prorusses en provenance des États-Unis.

Selon le professeur adjoint Jean-Christophe Boucher, l’État russe est directement lié à de très nombreux comptes sur Twitter qui visent le Canada et qui influencent d’autres publications en partageant des messages, en distribuant des mentions «j’aime» ou en republiant sans cesse leurs messages.

Les messages répandent les prétentions russes selon lesquelles l’invasion de l’Ukraine serait une opération pour combattre de soi-disant fascistes ou pour prévenir un élargissement de l’OTAN.

Jean-Christophe Boucher ajoute que la désinformation étrangère est désormais si omniprésente qu’elle parvient à semer la méfiance envers les institutions démocratiques canadiennes, incluant le gouvernement fédéral et les médias.

Le professeur adjoint de l’Université de Calgary affirme avoir des preuves que des publications prorusses diffusées par des influenceurs américains sont aussi relayées par des comptes contrôlés par l’État russe.

 

7h59 | Moscou — La Russie a minimisé mercredi le rôle de son offensive en Ukraine dans la flambée des cours des céréales, appelant à ne pas «exagérer» l’importance de la production ukrainienne dans le monde.

«Il ne faut pas exagérer l’importance de l’influence sur les marchés internationaux des réserves de céréales» ukrainiennes, a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

«C’est un trop petit pourcentage pour avoir un impact significatif sur la crise alimentaire mondiale, qui a déjà commencé», a-t-il ajouté.

Selon M. Peskov, cette crise est due «à une chaîne d’événements et d’actions malencontreuses de gouvernements du monde entier». Il n’a pas précisé ce à quoi il faisait référence.

Plus tôt, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, en visite à Ankara, avait lui aussi affirmé que l’offensive russe en Ukraine «n’est pas la cause ou le catalyseur de la crise alimentaire».

«Nous avons accordé beaucoup d’attention au problème de l’exportation des céréales ukrainiennes, que nos collègues occidentaux et les Ukrainiens tentent de présenter comme une crise universelle, alors que la part de ces céréales représente moins de 1% de la production mondiale de blé et d’autres céréales», a-t-il assuré.

Depuis le début du conflit, une flambée des cours des céréales et des huiles a fait monter les prix qui ont dépassé ceux atteints pendant les printemps arabes de 2011 et «les émeutes de la faim» de 2008.

Acteur majeur du marché des céréales, quatrième exportateur mondial de blé et troisième exportateur mondial de maïs, l’Ukraine ne peut plus faire transiter sa production par ses ports de la mer Noire en raison de l’offensive russe.

Avant le conflit, Kiev exportait chaque mois 12% du blé mondial, 15% du maïs et 50% de l’huile de tournesol.

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées et cette quantité pourrait augmenter à 70-75 millions de tonnes à l’automne.

Pour la saison 2021/22, l’Ukraine avait exporté 20 millions de tonnes de blé et 27,5 millions de tonnes de maïs, selon le rapport de WASDE (World Argicultural Supply and Demand Estimates) du ministère américain de l’Agriculture.

 

Russie: des consultants touchés par de nouvelles sanctions

7h40 | Ottawa — Des agences de publicité et de relations publiques se sont vu interdire de travailler pour des sociétés pétrolières et gazières russes dans le cadre d’une nouvelle vague de sanctions visant à accroître la pression sur le régime de Vladimir Poutine.

La dernière série de sanctions à la suite de l’invasion de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine comprend une interdiction d’exporter des services, notamment d’ingénierie et de comptabilité, vers l’industrie russe du pétrole, du gaz et de la chimie.

Les nouvelles sanctions interdisent à 28 types de consultants canadiens, y compris des consultants techniques et de gestion et des agences de publicité, de travailler pour le secteur pétrolier, gazier et chimique russe, qui représente environ 50% des revenus du pays.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré: «Le Canada fera tout en son pouvoir pour empêcher M. Poutine d’alimenter et de financer sa machine de guerre.»

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, le Canada a imposé des sanctions à plus de 1070 personnes et entités de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie.

Parmi elles, Alina Kabaeva, une ancienne gymnaste médaillée d’or olympique, qui serait la conjointe de M. Poutine.

Le Canada a également sanctionné Azatbek Omurbekov, un commandant militaire qui, selon l’Union européenne (UE), est surnommé le «boucher de Boutcha».

Lorsque l’UE lui a imposé des sanctions, elle a déclaré qu’il dirigeait les troupes russes responsables de meurtres, de viols et de tortures à Boutcha, une ville située à l’extérieur de Kyiv.

Le massacre de civils à Boutcha fait l’objet d’une enquête pour crime de guerre, avec l’aide d’enquêteurs de la Gendarmerie royale du Canada.

Le Canada et l’UE ont également sanctionné Mikhail Mizintsev, un général russe qui, selon l’UE, est connu comme le «boucher de Marioupol».

Le général a été impliqué dans le siège et le bombardement de la ville portuaire, qui a été anéanti par l’artillerie russe, tuant des civils ainsi que des troupes ukrainiennes.

Le Canada a également sanctionné les oligarques russes et leurs familles et interdit l’importation de caviar, de vodka et de diamants russes.

Lors d’une réunion du G7 plus tôt cette année, Mme Joly a plaidé pour que les alliés interdisent également l’exportation de services professionnels vers l’industrie pétrolière russe pour protester contre l’invasion de l’Ukraine.