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Le Congrès américain débloque 40 G$ pour l’Ukraine

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 19 mai 2022

Le Congrès américain débloque 40 G$ pour l’Ukraine

Le premier groupe aérien russe Aeroflot, Ural Airlines et Rossiya Airlines ne pourront plus revendre leurs créneaux d'atterrissage (slots) qu'elles n'étaient plus autorisées à utiliser dans les aéroports britanniques. (Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 19 mai 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.  

15;45 | Washington — Le Congrès américain a débloqué jeudi une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine, au moment où le Pentagone met en garde contre un conflit de longue durée.

Au sein de ce grand paquet d’aide: 6 milliards de dollars pour permettre à l’Ukraine de s’équiper en véhicules blindés et de renforcer sa défense antiaérienne.

«Nous continuons à penser que ce conflit va durer», a indiqué jeudi à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense.

Les chefs d’état-major américain et russe, le même jour, se sont parlé au téléphone, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe.

«Les Russes ont encore à leur disposition une part importante des capacités qu’ils avaient amassées depuis l’automne» aux frontières, a-t-il souligné, estimant que l’armée russe parvenait à renforcer son contrôle sur le Donbass et le sud du pays.

La colossale enveloppe du Congrès prévoit par ailleurs près de 9 milliards de dollars pour assurer entre autres «la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes», ainsi qu’un large volet humanitaire.

 

Plus que de la «charité»

«Les mesures d’aide à l’Ukraine sont bien plus que de la simple charité», a assuré le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell.

«Quand il s’agit de Poutine, on choisit soit de payer maintenant, ou de le payer plus tard», a argué le sénateur républicain Lindsey Graham, pas vraiment connu pour soutenir les politiques de Joe Biden. 

Fait rare dans un Congrès si habitué aux querelles politiques: ces 40 milliards de dollars US de dépenses — l’équivalent du PIB du Cameroun en 2020 — ont bénéficié d’un très large soutien transpartisan.

Le projet de loi, déjà validé par les élus de la Chambre la semaine dernière, n’a plus qu’à être ratifié par le président Joe Biden, qui réclamait depuis plusieurs semaines un vote rapide, sous peine de voir s’assécher l’aide à l’Ukraine.

Ce dernier, en route pour une tournée en Asie, a « applaudi » dans un communiqué ce vote du Congrès, qui «envoie au monde le message (…) que les États-Unis se tiennent aux côtés du peuple ukrainien».

Son administration, en attendant cette nouvelle arrivée massive de fonds, a validé jeudi un nouveau volet d’assistance militaire pour un montant de 100 millions de dollars, portant à 3,9 milliards au total l’aide déjà apportée par les États-Unis, sous forme d’armement et d’équipement.

Au-delà de cet effort financier et logistique massif, les États-Unis continuent à déployer toute leur puissance diplomatique pour serrer toujours plus les rangs occidentaux face à Moscou.

 

OTAN

Joe Biden a accueilli avec beaucoup de solennité jeudi la première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö, qui viennent d’officialiser leur demande d’adhésion à l’OTAN, rompant avec leur position historique de non-alignement.

Les deux pays remplissent « tous les critères » pour adhérer à l’OTAN et ont «le soutien total et complet des États-Unis d’Amérique», a assuré le dirigeant démocrate.

Joe Biden a annoncé saisir le Congrès pour qu’il approuve «le plus rapidement possible» cet élargissement de l’alliance atlantique, que les États-Unis tiennent pour un triomphe tactique face à Moscou.

La ratification devrait être une formalité: comme l’aide à l’Ukraine, l’accueil de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN fait consensus auprès des parlementaires des deux bords.

Après s’être cantonné à des armes vues comme défensives, Washington envoie désormais artillerie, hélicoptères et drones à l’armée ukrainienne, dont des soldats sont formés au maniement de ces armes aux États-Unis ou dans des pays tiers avant de retourner au front.

Quelque 9 milliards de dollars des fonds que le Congrès a approuvés doivent aussi permettre aux Américains de regarnir leurs propres stocks d’armement.

 

 

7h55 | Moscou — Le Kremlin a affirmé jeudi que la Russie s’était préparée dès la fin 2021 à la crise alimentaire qui a touché le monde avec le déclenchement du conflit ukrainien en février 2022.

Le conseiller au Kremlin, Maxim Orechkine a relevé lors d’un forum de la jeunesse à Moscou que «la principale cause de la faim dans le monde qui aura lieu cette année, ce sont les mesures économiques irréfléchies des États-Unis, de l’UE», références aux sanctions qui frappent la Russie, minant ses capacités d’exportations d’engrais et de blé.

Il a souligné, selon les agences russes, que le président Vladimir Poutine avait préparé le pays aux conséquences d’une crise alimentaire mondiale dès la fin 2021, c’est-à-dire avant l’offensive contre l’Ukraine de février 2022 que Moscou démentait préparer à l’époque, et alors que la crainte d’un conflit poussait déjà les prix alimentaires mondiaux à la hausse.

«Vladimir Vladimirovitch (Poutine) avait compris que ces questions (alimentaires) pouvaient toucher la Russie. Ainsi, on a commencé dès la fin de l’année dernière à préparer activement la Russie à la faim dans le monde», a-t-il dit. 

À l’époque, la Russie était déjà confrontée à une inflation de prix alimentaires et avait introduit des restrictions ou des taxes sur les exportations de céréales, d’huiles et d’engrais.

«Ça nous permet d’être sûrs de nous» aujourd’hui, a dit M. Orechkine.

Selon Moscou, ce n’est en aucun cas l’entrée de son armée en Ukraine, l’un des principaux exportateurs mondiaux de blé, qui provoque une crise alimentaire, mais bien les sanctions occidentales décidées en représailles.

 

Londres sanctionne les principales compagnies aériennes russes

6h15 | Londres — Le gouvernement britannique a annoncé jeudi de nouvelles sanctions visant les principales compagnies aériennes russes, dont Aeroflot, leur interdisant de revendre leurs créneaux aéroportuaires, en représailles de l’invasion de l’Ukraine.

Le premier groupe aérien russe Aeroflot, Ural Airlines et Rossiya Airlines ne pourront plus revendre leurs créneaux d’atterrissage (slots) qu’elles n’étaient plus autorisées à utiliser dans les aéroports britanniques, estimés jusqu’à 50 millions de livres sterling (59 millions d’euros), a-t-il précisé dans un communiqué. 

«Tant que (le président russe Vladimir) Poutine continuera son attaque barbare contre l’Ukraine, nous continuerons à cibler l’économie russe», a déclaré la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss. 

Le Royaume-Uni avait déjà fermé son espace aérien aux avions russes peu après l’invasion de l’Ukraine le 24 février, ainsi que ses ports aux navires russes, et interdit l’exportation de biens et technologies vers le secteur aérien russe. 

Ces nouvelles sanctions interviennent alors que le Royaume-Uni prend la présidence du Forum international des transports, organisation intergouvernementale de l’OCDE, où il compte «appeler à une réponse unie pour l’invasion russe de l’Ukraine». 

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, Londres affirme avoir sanctionné plus d’un millier de personnes et 100 entités, et notamment des oligarques représentant plus de 117 milliards de livres sterling (138 milliards d’euros).

Selon Londres, ces sanctions internationales conduisent la Russie vers «la récession la plus profonde depuis la chute de l’Union soviétique».