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Le déficit commercial américain a continué de diminuer en février

AFP|Publié le 17 avril 2019

Le déficit commercial américain a continué de diminuer en février

(Photo: 123RF)

Le déficit commercial des États-Unis s’est de nouveau réduit en février, retombant à son plus bas niveau en huit mois, grâce à une baisse du déficit avec la Chine et l’Union européenne ainsi qu’un rebond des exportations du secteur aéronautique.

Le déficit des biens et services s’est établi à 49,4 milliards de dollars (-3,4 %) avec des exportations en hausse de 1,1 % à 209,7 milliards et des importations en hausse de 0,2 % à 259,1 milliards, selon les données du ministère du Commerce publiées mercredi, qui sont corrigées des variations saisonnières.

Les analystes s’attendaient à un recul moindre du déficit après la chute de 14,6 % en janvier à 51,1 milliards. Et, il faut remonter à juin 2018 pour trouver un déficit inférieur.

Globalement, le département du Commerce américain relève une hausse des exportations d’avions civils (+2,2 milliards de dollars), des biens d’équipement (+2,1 milliards) ainsi que des biens du secteur automobile (+600 millions). Les exportations de services ont, elles, augmenté de 200 millions pour se hisser à 70,1 milliards de dollars.

Mais les exportations d’avions civils vont diminuer dans les mois prochains en raison de la suspension des livraisons Boeing 737 MAX, cloués au sol depuis mi-mars pour une durée indéterminée après deux accidents meurtriers.

L’administration Trump, qui a infligé des taxes douanières supplémentaires sur plus de 250 milliards d’importations chinoises, note que le déficit des biens avec Pékin s’est réduit de 9,3 % à 30,1 milliards de dollars sous l’effet d’une hausse des exportations notamment de soja (+1,6 milliard) et d’une baisse des importations (-1,5 milliard).

Le déficit des biens avec l’Union européenne a également nettement diminué (-5,3 %) à 12,4 milliards. Non corrigé des variations saisonnières, c’est le déficit le plus bas depuis janvier 2016, note le département du Commerce. 

Ces données interviennent alors que Donald Trump a engagé un bras de fer avec l’UE pour que ses pays membres ouvrent davantage leur marché aux produits américains.

Pour éviter une guerre commerciale avec Washington, qui menace de surtaxer le secteur automobile, les États de l’UE ont approuvé lundi l’ouverture de négociations commerciales avec les États-Unis. 

Pour autant, Bruxelles a dévoilé mercredi une longue liste de biens manufacturés aux États-Unis qui pourraient être taxés jusqu’à hauteur de 12 milliards de dollars, allant du ketchup aux pièces détachées de voiture, en guise de « contre-mesures » aux subventions américaines à Boeing. Une réponse européenne à la liste préventive américaine publiée récemment pour contrer les subventions à Airbus.

Ralentissement ?

Avec le Japon, autre partenaire avec lequel l’administration Trump a relancé des discussions, le déficit s’est creusé à 6,7 milliards en février, soit un bond de 24,7 %. Des pourparlers ont eu lieu lundi et mardi dans la capitale fédérale américaine et les deux parties doivent se réunir de nouveau prochainement.

Comme avec ses autres grands partenaires, le locataire de la Maison-Blanche entend rééquilibrer les échanges commerciaux avec le Japon et agite la menace de taxes douanières supplémentaires dans le secteur automobile. Il souhaite obtenir de Tokyo une plus grande ouverture de son marché aux produits américains, notamment agricoles. Mais la réticence est extrêmement forte du côté japonais.

L’an passé, Donald Trump avait échoué à rééquilibrer les échanges commerciaux des États-Unis, promesse phare de son mandat prônant « L’Amérique d’abord ». Le déficit commercial s’était en effet hissé à un niveau inédit en dix ans (621 milliards de dollars). 

Le président républicain s’était non seulement heurté à la vigueur du dollar, qui a défavorisé les exportations américaines quand le yuan a dopé les exportations chinoises, mais encore à la croissance soutenue de la première économie mondiale.

Les Américains ont une nouvelle fois prouvé leur appétit insatiable pour les biens de consommation courante notamment chinois vendus à bas prix. Ce qui n’était pas forcément une mauvaise nouvelle puisqu’une hausse du déficit commercial accompagne généralement une économie en pleine expansion. Ce fut le cas en 2018 avec une croissance qui a frôlé les 3 %, l’objectif de Donald Trump.

Ainsi la baisse des importations de Chine et d’ailleurs enregistrée en janvier et février pourrait être à la fois la conséquence des taxes douanières supplémentaires et l’effet d’un ralentissement de la consommation des ménages et donc d’un ralentissement économique attendu par nombre d’économistes.

La semaine dernière, le Fonds monétaire international a ainsi abaissé sa projection de croissance 2019 pour les États-Unis, à 2,3 % (-0,2 point).