Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Le fabricant d’ordinateurs Acer suspend ses activités en Russie

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 08 avril 2022

Le fabricant d’ordinateurs Acer suspend ses activités en Russie

Dans un communiqué, Acer a annoncé avoir décidé la suspension de son activité en Russie «en raison des derniers développements». (Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 08 avril 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.  

7h11 | Taipei — Le fabricant taïwanais d’ordinateurs Acer a annoncé vendredi qu’il cessait ses activités en Russie après les nouvelles sanctions de Taipei contre Moscou, en rétorsion à l’invasion de l’Ukraine.

Taïwan, île autogouvernée, mais revendiquée par Pékin, surveille de près la situation en Ukraine et s’est joint dès février aux sanctions internationales contre la Russie.

Dans un communiqué, Acer a annoncé avoir décidé la suspension de son activité en Russie «en raison des derniers développements».

«L’entreprise se concentre sur la sécurité de tous ses employés, ce qui inclut des efforts continus pour aider chaque personne touchée par la situation actuelle et sa famille». 

Le gouvernement taïwanais a récemment dressé une liste de 57 «produits stratégiques de haute technologie» soumis à un contrôle plus strict des exportations, dont des ordinateurs, des appareils de télécommunications et d’avionique ainsi que des équipements pour la fabrication de semi-conducteurs.

Les exportateurs doivent obtenir un accord préalable du Bureau du commerce extérieur, s’ils veulent livrer ces produits en Russie.

L’île est un important centre de fabrication de micropuces et abrite le plus grand fabricant de puces au monde, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC). 

Mi-mars, Asus, un autre grand fabricant taïwanais d’ordinateurs, avait annoncé que ses expéditions vers la Russie étaient «à l’arrêt» en raison de la guerre en Ukraine.

L’annonce d’Asus survenait quelques jours après que le vice-premier ministre de l’Ukraine Mykhailo Fedorov a publié une lettre adressée au président d’Asus, Jonney Shih, appelant l’entreprise à cesser ses activités avec la Russie.

M. Fedorov, qui est également le ministre ukrainien du Numérique, a multiplié les tweets depuis le début du conflit, appelant les multinationales du secteur technologique, dont Intel, Microsoft et PayPal, à cesser leurs activités en Russie.

Plusieurs multinationales, dont McDonald’s, Adidas ou Samsung, se sont déjà retirées entièrement ou en partie de Russie.

 

Ukraine/sanctions: l’UE a déjà gelé au moins 29,5 milliards d’euros d’avoirs russes

6h57 | Bruxelles — Les pays de l’UE ont déjà gelé au moins 29,5 milliards d’euros d’avoirs russes et bélarusses dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine, selon un décompte encore partiel annoncé vendredi par la Commission européenne.

Ces actifs incluent des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers, des œuvres d’art pour près de 6,7 milliards d’euros. Cette évaluation «est toujours en cours», a précisé la Commission dans un communiqué. Bruxelles a demandé aux États membres de partager leurs informations et, pour l’instant, «plus de la moitié d’entre eux» ont communiqué le bilan de leurs mesures.

Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a invité «instamment tous les États membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer les sanctions et ceux qui ne l’ont pas encore fait à faire rapport à la Commission sans délai».

«Adopter des sanctions ne suffit pas. Il est également important de les mettre en pratique et de suivre nos progrès», a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.

L’UE a approuvé vendredi un cinquième paquet de sanctions contre Moscou, prévoyant un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes. 

Ce paquet élargit encore la liste noire frappant au porte-monnaie des centaines d’oligarques et responsables politiques de Russie, du Bélarus et des républiques séparatistes prorusses de Lougansk et de Donetsk. 

Les personnes et entités sur cette liste sont soumises à une interdiction d’entrée dans l’UE et à un gel de leurs avoirs. 

 

Le Japon renonce au charbon russe et expulse des diplomates

6h44 | Tokyo — Le Japon a annoncé vendredi qu’il allait renoncer à se procurer du charbon russe, parmi d’autres nouvelles sanctions contre Moscou pour ses «crimes de guerre» en Ukraine, et qu’il allait également expulser huit diplomates russes.

Ces annonces interviennent après une série de mesures similaires en Europe, les alliés de l’Ukraine accentuant la pression sur Moscou à la suite d’allégations de massacres de civils commis par les troupes russes dans la région de Kiev. 

«Les troupes russes ont tué des civils et attaqué des installations nucléaires, ce qui constitue une grave violation du droit humanitaire international. Ce sont des crimes de guerre impardonnables», a déclaré le premier ministre nippon Fumio Kishida lors d’une intervention retransmise à la télévision.

«Nous allons interdire l’importation de charbon russe. Nous adopterons des alternatives et en réduisant progressivement les importations, nous réduirons notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie», a-t-il ajouté.

En 2021, 11% des importations japonaises de charbon provenaient de Russie, selon des données du ministère nippon des Finances.

L’archipel nippon, qui importe massivement ses énergies fossiles, était en 2019 le troisième plus gros pays importateur de charbon au monde derrière la Chine et l’Inde, selon l’Agence internationale de l’Énergie.

Le premier ministre japonais a aussi déclaré que son pays, à l’instar des autres nations industrialisées du G7, allait s’efforcer de réduire sa dépendance à l’égard d’autres hydrocarbures russes, notamment le pétrole et le gaz, mais il n’a pas donné de calendrier.

M. Kishida a annoncé d’autres sanctions, dont des gels d’avoirs et des interdictions d’importation de machines industrielles russes et de vodka, et assuré que Tokyo soutiendrait l’effort international pour que les actes de la Russie fassent l’objet d’une enquête de la Cour pénale internationale.

Le ministère japonais des Affaires étrangères avait annoncé un peu plus tôt vendredi l’expulsion de huit diplomates et fonctionnaires de la représentation commerciale russe au Japon, précisant que cela ne concernait pas l’ambassadeur de Russie à Tokyo, Mikhail Galuzin.

Le Japon, proche allié des États-Unis, entretient des relations complexes avec la Russie. Il n’a pas signé avec Moscou de traité de paix après la Seconde Guerre mondiale en raison d’un différend sur quatre petites îles de l’archipel des Kouriles, voisines de Hokkaido.

Ces îles avaient été prises par l’armée soviétique dans les derniers jours du conflit et n’ont jamais été restituées depuis à Tokyo, qui les appelle les «Territoires du Nord». 

 

Russie: la Banque centrale baisse par surprise son taux directeur de 20% à 17%

5h34 | Moscow — La Banque centrale russe a abaissé par surprise son taux directeur à 17% vendredi, après l’avoir augmenté drastiquement à 20% dans la foulée des premières sanctions après l’entrée des troupes russes en Ukraine.

Cette baisse, effective à partir de lundi, est justifiée par le fait que «les risques pour la stabilité financière sont toujours présents, mais ont cessé d’augmenter pour l’instant», note la Banque de Russie dans un communiqué, notamment en raison des stricts contrôles de capitaux qu’elle a mis en place.

Avec le renforcement du rouble, largement artificiel, mais à la forte charge symbolique, cette décision est un succès pour la Banque centrale, signe que les mesures draconiennes de contrôle des capitaux et des devises ont fonctionné.

La Banque a constaté qu’un «afflux régulier de fonds» se produisait sur les comptes en banque et qu’un «ralentissement notable des taux de croissance actuels des prix, notamment en raison de la dynamique du taux de change du rouble» se produisait. 

Les chiffres de l’inflation de mars sont attendus plus tard dans la journée. Battant des records d’accélération en début de mois, ils ont néanmoins ralenti la dernière semaine de mars.

Le rouble, qui s’était effondré à des niveaux sans précédent en février et mars, a largement retrouvé son niveau d’avant l’entrée des troupes russes en Ukraine.

La Banque centrale a laissé entendre qu’une nouvelle baisse pourrait avoir lieu lors de la prochaine réunion, prévue le 29 avril. 

La Banque centrale semble «confiante sur le fait que la phase la plus aiguë de la crise économique est passée», assurent les analystes de Capital economics dans une note.

Les mesures prises rapidement par la Banque en février et mars ont «empêché une ruée bancaire majeure et déstabilisatrice».