Le montant des avoirs russes gelés en Suisse grimpe à 10 G$
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 07 avril 2022Le Parlement européen a réclamé dans une résolution adoptée jeudi l'imposition d'un embargo «total et immédiat» sur les importations «de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz» russes. (Photo: 123RF)
Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 07 avril 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.
12h00 | Le montant des avoirs russes gelés en Suisse a augmenté pour atteindre désormais l’équivalent de 7,5 milliards de francs suisses (10 milliards de dollars), a indiqué jeudi un haut responsable du ministère de l’Économie.
Fin mars, l’ambassadeur Erwin Bollinger, en poste au secrétariat d’État à l’Économie (Seco), avait déjà donné une première estimation des fonds bloqués depuis l’invasion de l’Ukraine, précisant alors qu’ils atteignaient l’équivalent de 5,75 milliards de francs suisses.
Ce montant englobe des fonds et valeurs patrimoniales, dont des biens immobiliers situés dans des régions touristiques de Suisse, avait-il alors détaillé.
Il avait cependant déclaré s’attendre à ce que ce montant augmente encore au fur et à mesure que les informations remontent au ministère de l’Économie.
Pays neutre, la Suisse a rompu avec sa traditionnelle réserve le 28 février en s’alignant sur les sanctions de l’Union européenne. Depuis, les banques ont obligation de signaler les personnes, entreprises ou entités visées par des sanctions au ministère de l’Économie.
La mise en œuvre des sanctions a toutefois fait l’objet de critiques, notamment de la part du Parti socialiste suisse, la deuxième formation politique au Parlement, qui a déposé une plainte administrative contre le Seco.
Dans une lettre adressée aux membres du Conseil fédéral (gouvernement), ce parti a épinglé ce qu’il considère comme une mise en œuvre trop «passive» des sanctions.
Lors d’un entretien avec l’AFP, Carlo Sommaruga, sénateur socialiste pour le canton de Genève, a expliqué que l’objectif de cette plainte est «d’accroître la pression sur le Conseil fédéral et le Seco pour qu’ils mettent en place des instruments à la hauteur des enjeux actuels».
Le Seco est, selon lui, organisé de manière trop «légère en matière de sanctions», a argumenté ce sénateur, avocat de profession, regrettant que le ministère suisse de l’Économie ne dispose pas de moyens comparables à ceux de ses homologues «aux États-Unis et dans l’Union européenne».
Dans sa lettre, le Parti socialiste avait notamment affirmé que les cantons étaient en train d’attendre les instructions du Seco alors que celui-ci les renvoie à leur obligation d’appliquer les sanctions.
Jeudi, le ministère de l’Économie a précisé qu’un document a été rédigé à l’intention des cantons afin qu’ils sachent ce qu’ils doivent annoncer et comment.
9h28 | Moscou — La Biélorussie va rembourser certains de ses créanciers internationaux dans sa devise nationale, le rouble biélorusse, le pays étant restreint dans l’utilisation de devises étrangères par les sanctions imposées à Minsk et Moscou pour l’offensive russe en Ukraine.
Cette résolution a été adoptée jeudi par le gouvernement, en collaboration avec la Banque nationale de la Biélorussie, a indiqué dans un communiqué le service de presse gouvernemental.
La Biélorussie risque ainsi, comme son voisin russe, de faire défaut sur sa dette extérieure, ce qui coupe un pays des marchés financiers et complique son retour pour des années.
La mesure concerne les dettes publiques extérieures contractées par Minsk auprès d’organismes internationaux tels que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD).
Minsk «remplira ses obligations de remboursement des (sommes) principales et des intérêts (…) en roubles biélorusse au taux de change officiel», selon le communiqué.
«Il s’agit d’une mesure forcée, car la Biélorussie est limité dans les paiements aux créanciers occidentaux en dollars américains et en euros en raison des sanctions imposées», ajoute le gouvernement.
Dans le cadre des sanctions imposées par l’Occident à Moscou et Minsk, les devises étrangères détenues à l’étranger par ces deux pays ont été gelées.
Mercredi, la Russie a annoncé avoir réglé en roubles une dette en dollars à la suite du refus d’une banque étrangère d’effectuer le paiement en dollars, ce qui risque de mettre le pays en défaut d’ici quelques semaines.
Ukraine: le Parlement européen réclame un embargo «immédiat» sur gaz, pétrole et charbon russes
7h35 | Strasbourg — Le Parlement européen a réclamé dans une résolution adoptée jeudi l’imposition d’un embargo «total et immédiat» sur les importations «de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz» russes.
La résolution a été votée par 513 eurodéputés (22 voix contre, 19 abstentions). «C’est un moment très important et une étape significative. La position du Parlement est claire et envoie le plus fort des messages de soutien à ceux qui se trouvent sur la ligne de front», a commenté la présidente de l’institution, Roberta Metsola, après le vote de cette résolution non contraignante.
La Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept d’accentuer les sanctions en arrêtant les achats de charbon russe, qui représentent 45% du total des importations de charbon de l’UE, et en fermant les ports européens aux bateaux russes. Les modalités de ce 5e train de sanctions sont actuellement discutées entre les représentants des États membres.
Le Parlement exige donc d’aller plus loin, mais un embargo éventuel sur le pétrole russe (25% du total des importations européennes de pétrole) et le gaz russe (45% du total) fait l’objet d’âpres discussions entre les États membres, Berlin ayant exprimé publiquement ses réticences. Le sujet doit être discuté lundi lors de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères.
Avec cette résolution, les eurodéputés demandent également «d’intensifier les livraisons d’armes à l’Ukraine», ce que Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a encore réclamé jeudi lors d’un déplacement au siège de l’OTAN à Bruxelles.
Jusqu’ici, les 27 se sont mis d’accord sur une enveloppe d’un milliard d’euros pour fournir des armements à Kyiv. «Cela peut paraître beaucoup, mais un milliard d’euros, c’est ce que nous payons chaque jour à Poutine pour l’énergie qu’il nous fournit», avait souligné mercredi Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.
Le Parlement a aussi invité l’UE à couper l’accès des banques russes au système financier international Swift (7 établissements sont pour l’instant privés d’accès) et à interdire le transport routier et maritime de marchandises vers la Russie.
Il a réclamé que «toutes les mesures nécessaires» soient prises pour que «les actes de Vladimir Poutine et d’Alexandre Loukachenko», le président biélorusse, «soient poursuivis comme crimes de guerre et crimes contre l’humanité».
Les eurodéputés se sont également prononcés pour la création d’un «fonds analogue au plan Marshall» pour reconstruire l’Ukraine après la guerre.
Un avion russe admis en Hongrie pour livrer du combustible nucléaire
6h28 | Budapest — Un premier avion transportant du combustible nucléaire en provenance de Russie est arrivé en Hongrie, cette source d’énergie faisant exception au régime de sanctions, a indiqué jeudi le ministre hongrois des Affaires étrangères.
«Nous avons pu faire atterrir pour la première fois mercredi un avion russe transportant des combustibles nucléaires et ayant traversé la Biélorussie, la Pologne et la Slovaquie», a indiqué sur Facebook Peter Szijjarto.
«Jusqu’à présent, le transport s’effectuait par voie ferrée en Ukraine, mais en raison de la guerre, c’est désormais impossible», a-t-il ajouté.
«L’énergie nucléaire fait exception au régime de sanctions de l’Union européenne (UE)» visant Moscou et adopté suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a précisé le ministre de ce pays membre de l’UE et de l’OTAN.
Elle devrait continuer à être exemptée, alors que le bloc discute de nouvelles mesures, suite à l’indignation suscitée par la découverte ce week-end de corps portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kyiv, après le retrait des Russes.
Kyiv a accusé jeudi la Hongrie d’«aider Poutine» dans la guerre contre l’Ukraine, au lendemain de déclarations de Viktor Orban se disant prêt à acheter du gaz russe en roubles, à rebours des autres pays de l’Union européenne.
La Hongrie dispose d’une centrale nucléaire située à Paks, dont le projet d’agrandissement a été attribué au géant nucléaire russe Rosatom en 2014.
Le 1er mars, un avion russe avait déjà été admis en Slovaquie, voisine de l’Ukraine et de la Hongrie, elle aussi membre de l’UE comme de l’OTAN et dotée d’un parc nucléaire d’origine soviétique.