Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Le pétrole en vive hausse tiré par les craintes d’escalade au Proche-Orient

AFP|Publié le 07 août 2024

Le pétrole en vive hausse tiré par les craintes d’escalade au Proche-Orient

La guerre dans la bande de Gaza est entrée mercredi dans son onzième mois. (Photo: Getty Images)

New York — Les cours du pétrole ont vivement grimpé mercredi, tirés par les craintes d’escalade au Proche-Orient, une nouvelle diminution des stocks américains de brut et la réduction de production d’un important champ pétrolier libyen.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a pris 2,41% à 78,33 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, a gagné 2,77% à 75,23 dollars.

«La promesse iranienne de riposter contre Israël après l’assassinat d’un dirigeant du Hezbollah et du Hamas ainsi que les manifestations libyennes, qui ont entraîné la fermeture d’une partie du champ de Sharara constituent» des facteurs de soutien aux prix du brut, a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

La guerre dans la bande de Gaza est entrée mercredi dans son onzième mois, au moment où le Hamas défie Israël en portant à sa tête Yahya Sinouar, l’un des hommes les plus recherchés par ce pays, et où le conflit menace de s’étendre à travers le Moyen-Orient.

Les tensions ont redoublé après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et celui de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah mort le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

L’assassinat du chef du mouvement palestinien Ismaïl Haniyeh risque de faire basculer le Moyen-Orient dans un « conflit plus vaste », a prévenu mercredi le président de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Le ministre gambien des Affaires étrangères, Mamadou Tangara, s’exprimait au début d’une réunion extraordinaire de l’OCI à Jeddah, en Arabie saoudite.

Cette rencontre des ministres des Affaires étrangères a notamment été réclamée par l’Iran qui a accusé Israël d’avoir assassiné Ismaïl Haniyeh sur son sol.

Ces tensions géopolitiques s’ajoutent aux chiffres des réserves de brut américaines, qui ont fondu de 3,7 millions de barils, plus que prévu, selon l’Agence américaine d’information de l’énergie (EIA).

« Cette sixième contraction consécutive des stocks américains a aidé à soutenir les cours », a indiqué Robert Yawger, analyste de Mizuho USDA.

Enfin, en Libye, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) a annoncé mardi la suspension « partielle » de la production du gisement d’al-Sharara, exploité notamment avec les compagnies espagnole Repsol et française Total, à la suite de manifestations sur ce site.

La NOC a annoncé le « début d’une réduction de la production sur le champ d’al-Sharara à cause d’un cas de force majeure, à la suite d’un sit-in organisé par le Mouvement du Fezzan », un groupe de cette région du sud libyen, a indiqué la compagnie dans un communiqué mardi.

Situé à environ 900 km au sud de Tripoli, al-Sharara produit en temps normal 315 000 barils par jour.

La réduction de production de ce champ pétrolier « ajoute aux inquiétudes concernant l’offre », a souligné John Plassard, analyste chez Mirabaud.

Le Mouvement du Fezzan, qui dit militer pour des projets de développement, des emplois et la protection de l’environnement, est contrôlé par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, grand rival d’Abdelhamid Dbeibah, le chef du gouvernement de Tripoli, reconnu par l’ONU.