(Photo: Getty Images)
Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 28 mars. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.
15h00| Le point sur l’invasion russe de l’Ukraine
Situation « catastrophique » à Marioupol
Les autorités ukrainiennes s’inquiétaient lundi d’une aggravation de la situation dans le port assiégé de Marioupol, où au moins 5 000 personnes auraient déjà péri, selon une responsable ukrainienne.
Des médias russes ont affirmé lundi que l’autoritaire dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, proche de Vladimir Poutine, s’était rendu à Marioupol pour galvaniser ses troupes qui participent à l’assaut contre la ville portuaire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé dimanche le blocus total de ce port stratégique sur la mer d’Azov où environ 160 000 personnes sont toujours coincées, d’après son maire.
Combats acharnés autour de Kyiv
De nouveaux combats ont eu lieu lundi dans plusieurs localités autour de Kyiv, notamment à Stoyanka, à la lisière ouest de la capitale.
« L’ennemi tente d’effectuer une percée autour de Kyiv et de bloquer les routes », a affirmé Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense.
En périphérie est de Kharkiv, deuxième ville du pays, les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d’un village, a constaté lundi un journaliste de l’AFP.
« Preuves » d’armes interdites dans le sud
L’Ukraine a des « preuves » de l’utilisation par les forces russes de bombes à sous-munitions, des armes interdites par les conventions internationales, dans deux régions du sud de son territoire, a assuré lundi la procureure générale ukrainienne Iryna Venediktova.
Neutralité sur la table
Les négociateurs russes sont arrivés lundi à Istanbul pour une nouvelle session de pourparlers avec les Ukrainiens qui devrait débuter mardi, selon des images de la chaîne turque NTV.
Un des points importants des négociations, qui devraient débuter mardi, porte sur « les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État », a déclaré dimanche le président Zelensky à des médias russes.
Ce point « est étudié en profondeur », a-t-il affirmé. Mais il nécessitera un référendum et des garanties de sécurité, a-t-il ajouté.
Kyiv chiffre ses pertes économiques
Le gouvernement ukrainien a estimé lundi à plus de 500 milliards d’euros les pertes économiques engendrées par la guerre avec la Russie.
Possible tentative d’empoisonnement contre Abramovitch (presse)
L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kyiv ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible « empoisonnement », a rapporté lundi le Wall Street Journal.
Ces symptômes se sont ensuite amélioré « et leurs vies ne sont pas en danger », écrit le journal américain citant des « personnes au courant de cette situation ».
Novaïa Gazeta suspend sa publication
« Pas d’autre solution » face à la « censure militaire »: le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé lundi suspendre ses publications jusqu’à la fin de l’intervention en Ukraine, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes.
Pilier du journalisme d’investigation, Novaïa Gazeta publie depuis près de 30 ans des enquêtes sur la corruption et les violations des droits humains en Russie. En 2021, ce travail a valu à son rédacteur en chef, Dmitri Mouratov, le Prix Nobel de la Paix.
Heineken et Carlsberg se retirent de Russie
Le brasseur néerlandais Heineken et le Danois Carlsberg ont annoncé lundi qu’ils quitteraient totalement la Russie, où ils comptent, respectivement, 1 800 et 8 400 employés.
Restriction russe envers les pays « inamicaux »
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a annoncé lundi qu’un décret était en préparation pour limiter l’accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d’actes « inamicaux », en pleine vague de sanctions contre Moscou depuis son offensive en Ukraine.
Près de 3,9 millions de réfugiés
Un peu plus de 40 000 personnes ont fui l’Ukraine ces dernières 24 heures, portant le total de personnes qui essayent d’échapper aux combats déclenchés par l’armée russe à près de 3,9 millions, selon le décompte de l’ONU publié lundi.
11h21 | Paris — Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Situation «catastrophique» à Marioupol
Dans Marioupol (sud-est) assiégée et bombardée depuis des semaines, «la population se bat pour survivre et la situation humanitaire est catastrophique», a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un blocus total de cette ville où plus de 2 000 civils ont été tués, d’après un récent bilan communiqué par la mairie.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré dimanche qu’il parlerait à son homologue russe Vladimir Poutine lundi ou mardi pour organiser une opération d’évacuation de la ville.
Combats acharnés autour de Kyiv
De nouveaux combats se déroulent lundi dans plusieurs localités autour de Kyiv, notamment à Stoyanka, à la lisière ouest de la capitale.
«L’ennemi tente d’effectuer une percée autour de Kyiv et de bloquer les routes», a affirmé Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense.
Deux lignes à haute tension ont été endommagées dans les combats, privant d’électricité 82 000 habitants de la rive droite de la capitale.
En périphérie est de Kharkiv, deuxième ville du pays, les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d’un village, a constaté lundi un journaliste de l’AFP.
Incendies à Tchernobyl
De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes qui ont demandé la «démilitarisation» du secteur sous l’égide de l’ONU.
Nouveau round de négociations
Les négociateurs russes et ukrainiens doivent arriver lundi à Istanbul pour une nouvelle session de pourparlers visant à tenter d’arrêter un conflit qui a causé plus de 500 milliards d’euros de pertes économiques à l’Ukraine, dont 108,5 milliards de dommages aux infrastructures, selon la ministre de l’Économie ukrainienne, Ioulia Sviridenko.
Un des points importants des négociations, qui devraient débuter mardi, porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État», a déclaré dimanche le président Zelensky à des médias russes.
Ce point «est étudié en profondeur», a-t-il affirmé. Mais il nécessitera un référendum et des garanties de sécurité, a-t-il prévenu, accusant Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses».
Novaïa Gazeta suspend sa publication
«Pas d’autre solution» face à la «censure militaire»: le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé lundi suspendre ses publications jusqu’à la fin de l’intervention en Ukraine, en plein durcissement du Kremlin contre les voix dissonantes.
Pilier du journalisme d’investigation, Novaïa Gazeta publie depuis près de 30 ans des enquêtes sur la corruption et les violations des droits de la personne en Russie. En 2021, ce travail a valu à son rédacteur en chef, Dmitri Mouratov, le Prix Nobel de la Paix.
Heineken et Carlsberg se retirent de Russie
Le brasseur néerlandais Heineken et le Danois Carlsberg ont annoncé lundi qu’ils quitteraient la Russie, où ils comptent, respectivement, 1 800 et 8 400 employés.
«Nous avons pris la décision difficile et immédiate de viser une vente complète de nos activités en Russie, ce que nous pensons être la chose à faire dans le contexte actuel. Une fois finalisées, nous n’aurons plus de présence en Russie», a expliqué Carlsberg.
Restriction russe envers les pays «inamicaux»
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a annoncé lundi qu’un décret était en préparation pour limiter l’accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d’actes «inamicaux», en pleine vague de sanctions contre Moscou depuis son offensive en Ukraine.
Près de 3,9 millions de réfugiés
Un peu plus de 40 000 réfugiés ont fui l’Ukraine ces dernières 24 heures, portant le total de personnes qui essayent d’échapper aux combats déclenchés par l’armée russe, le 24 février, à près de 3,9 millions, selon le décompte de l’ONU publié lundi.
À la page suivante, les combats se poursuivent avant de nouveaux pourparlers
9h01 | Kyiv — Les autorités ukrainiennes s’inquiétaient lundi d’une aggravation de la situation dans le port assiégé de Marioupol et de nouveaux combats autour de Kyiv, à la veille de pourparlers entre négociateurs russes et ukrainiens à Istanbul.
L’annonce vendredi par Moscou d’«une concentration de ses efforts sur la libération du Donbass» fait craindre une «aggravation» de la situation à Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov situé à l’extrême sud de ce bassin minier, a averti Oleksiï Arestovytch, un conseiller de la présidence ukrainienne, dans un message vidéo sur Telegram.
Plus d’un mois après le début de l’invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un blocus total de cette ville dont l’armée russe tente de s’emparer depuis fin février, et où environ 160 000 personnes sont toujours coincées, selon le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko.
«Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (…) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a affirmé dimanche soir M. Zelensky. «Les forces russes bombardent les convois d’aide humanitaire et tuent les chauffeurs», a-t-il ajouté, indiquant que les rues étaient jonchées de «cadavres» qu’il était impossible d’enterrer.
«La population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique», a affirmé de son côté le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur Twitter. «Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière».
D’après un bilan de la mairie mi-mars, plus de 2 000 civils ont été tués à Marioupol depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février.
On ignore toujours, près de deux semaines après le bombardement de son théâtre, le sort des centaines de civils qui y avaient trouvé refuge: la municipalité, citant des témoins, a dit redouter environ 300 morts. Mais une élue municipale de Marioupol ayant fui la ville le jour de ce bombardement a indiqué à l’AFP que tout décompte des victimes était impossible, vu les communications défaillantes et l’absence d’autorités locales.
Le président français a indiqué dimanche qu’il parlerait à son homologue russe Vladimir Poutine lundi ou mardi pour organiser une opération d’évacuation de la ville.
Emmanuel Macron, qui s’est déjà entretenu à huit reprises avec Vladimir Poutine depuis le début de l’invasion russe, reste convaincu que la voie du dialogue avec Moscou est encore possible, «pour arrêter la guerre que la Russie a lancée en Ukraine, sans faire la guerre».
Combats acharnés
De nouveaux combats se déroulaient par ailleurs dans plusieurs localités autour de Kyiv, notamment à Stoyanka, à la lisière Ouest de la capitale.
«L’ennemi tente d’effectuer une percée autour de Kyiv et de bloquer les routes», a affirmé Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense à la télévision ukrainienne, assurant que «la défense de Kyiv» se poursuivait.
Deux lignes à haute tension ont été endommagées dans les combats, privant d’électricité 82 000 habitants de la rive droite de la capitale.
À Stoyanka, transformé en village fantôme après avoir été bombardé pendant des jours, des habitants faisaient leur retour, après avoir entendu que les forces ukrainiennes avaient chassé les troupes russes. Mais à un point de contrôle, un combattant ukrainien les mettait en garde contre les snipers russes, qui continuent à tenir dans leur viseur les rues désertées.
Des combats acharnés se déroulaient aussi dans l’est du pays, notamment dimanche soir près d’Izioum. À Oskil, village tout proche, sept personnes ont été tuées et cinq blessées dans des tirs d’artillerie russes, selon le parquet régional.
À une centaine de kilomètres de là, Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, proche de la frontière russe, est pilonnée presque tous les jours. En périphérie nord-est de cette ville, Saltivka, quartier populaire de hautes barres d’immeubles, n’était plus qu’une cité fantôme balayée par les vents où ne survivent, terrés dans les caves, qu’une poignée de vieillards traumatisés, a constaté l’AFP.
Dans le sud du pays, en revanche, l’étau russe semblait se desserrer autour de certaines villes, comme Mykolaïv, ville-verrou sur la route d’Odessa, plus grand port d’Ukraine, où les habitants ont retrouvé un peu d’espoir, après des semaines terribles pendant lesquelles l’armée russe a tenté en vain de prendre la ville.
Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 km au sud-est, seule ville d’importance dont l’armée russe ait revendiqué la prise totale depuis le 24 février.
Neutralité de l’Ukraine sur la table
Sur le front diplomatique, les négociateurs russes et ukrainiens doivent arriver lundi à Istanbul pour une nouvelle session de pourparlers afin de tenter d’arrêter un conflit qui a déjà contraint près de 3,9 millions d’Ukrainiens à fuir leur pays selon l’ONU, et causé quelque 63 milliards de dommages aux infrastructures du pays, selon une étude de l’École d’économie de Kyiv.
Un des points importants des négociations, qui devraient débuter mardi, porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État», a déclaré dimanche le président Zelensky à des médias russes.
Ce point «est étudié en profondeur», a-t-il affirmé. Mais il nécessitera un référendum et des garanties de sécurité, a-t-il prévenu, accusant Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a cependant tempéré les attentes lundi, en affirmant que les négociations jusqu’ici n’avaient pas produit d’«avancées significatives».
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé qu’une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, que ce dernier appelle de ses vœux, serait pour l’heure «contre-productive». Il l’a conditionnée à l’adoption des exigences de Moscou dans les négociations: protection des populations du Donbass, «démilitarisation» et «dénazification» de l’Ukraine.
Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n’avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées «difficiles» par les deux camps.
À la veille de ces nouveaux pourparlers, la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a indiqué que Kyiv avait renoncé à ouvrir des couloirs humanitaires lundi, redoutant de possibles «provocations» des troupes russes.
«Escalade des mots et des actions»
En visite samedi à Varsovie, le président américain Joe Biden s’en était pris violemment au maître du Kremlin, le qualifiant de «boucher» et jugeant qu’il ne pouvait «pas rester au pouvoir» après son invasion de l’Ukraine.
Des propos qualifiés d’«alarmants» lundi par le porte-parole du Kremlin, alors que Moscou a éliminé la quasi-totalité des voix d’opposition à cette guerre.
Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta, dont le rédacteur en chef Dmitri Mouratov a reçu en 2021 le Nobel de la Paix, est le dernier en date à avoir annoncé, lundi, suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu’à la fin de l’opération militaire en Ukraine.
Emmanuel Macron avait lui mis en garde dimanche contre «une escalade des mots et des actions».
La Maison-Blanche a dû nuancer très rapidement les propos tenus par M. Biden. «Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région», a-t-elle assuré, «il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie ni d’un changement de régime».
Alors que Kyiv continue à mettre la pression sur les entreprises occidentales restées en Russie, le brasseur néerlandais Heineken a annoncé lundi qu’il quitterait la Russie, où il compte 1 800 employés, suivis peu après par le brasseur danois Carlsberg.
En Espagne, le premier ministre Pedro Sanchez a annoncé lundi un plan d’aides directes de six milliards d’euros pour les ménages et les entreprises, dont des subventions sur les carburants, afin de compenser les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
À la page suivante, l’état des lieux à 5h35.
5h35 | Kyiv — Les autorités ukrainiennes s’inquiètent d’une aggravation de la situation humanitaire déjà «catastrophique» à Marioupol, port stratégique assiégé et pilonné par l’armée russe depuis fin février, alors que les négociateurs russes et ukrainiens doivent se retrouver mardi pour de nouveaux pourparlers à Istanbul.
Après que Moscou a annoncé vendredi une «concentration de ses efforts sur la libération du Donbass», ce port stratégique sur la mer d’Azov, situé à l’extrême sud de ce bassin minier, risque de subir une «aggravation» de sa situation, a averti Oleksiï Arestovytch, un conseiller de la présidence ukrainienne, dans un message vidéo sur Telegram.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un blocus total de cette ville dont l’armée russe tente de s’emparer depuis fin février, et où quelque 100 000 personnes sont toujours coincées.
«Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (…) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a-t-il affirmé dimanche soir. «Les forces russes bombardent les convois d’aide humanitaire et tuent les chauffeurs», a-t-il ajouté, indiquant que les rues étaient jonchées de «cadavres» qu’il était impossible d’enterrer.
Neutralité de l’Ukraine sur la table
«La population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique», a affirmé de son côté le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. «Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière».
D’après un bilan de la mairie mi-mars, plus de 2 000 civils ont été tués à Marioupol depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février.
Et on ignore toujours, près de deux semaines après le bombardement de son théâtre, le sort des centaines de civils qui y avaient trouvé refuge: la municipalité, citant des témoins, a dit redouter environ 300 morts. Mais une élue municipale de Marioupol ayant fui la ville le jour de ce bombardement a indiqué à l’AFP que tout décompte des victimes était impossible, vu les communications défaillantes et l’absence d’autorités locales.
Le président français a indiqué dimanche qu’il parlerait à son homologue russe Vladimir Poutine lundi ou mardi pour organiser une opération d’évacuation de la ville.
Emmanuel Macron, qui s’est déjà entretenu à huit reprises avec Vladimir Poutine depuis le début de l’invasion russe le 24 février, reste convaincu que la voie du dialogue avec Moscou est encore possible, «pour arrêter la guerre que la Russie a lancée en Ukraine, sans faire la guerre».
Sur le front diplomatique, les négociateurs russes et ukrainiens doivent arriver lundi à Istanbul pour une nouvelle session de pourparlers afin de tenter d’arrêter un conflit qui a déjà contraint plus de 3,8 millions d’Ukrainiens à fuir leur pays, selon l’ONU, et causé quelque 63 milliards de dommages aux infrastructures du pays, selon une étude de l’École d’économie de Kyiv.
Un des points importants des négociations porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État», a déclaré dimanche le président Zelensky à des médias russes.
Ce point des négociations «est étudié en profondeur», a-t-il affirmé. Mais il nécessitera un référendum et des garanties de sécurité, a-t-il prévenu, accusant le président russe Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a cependant tempéré les attentes lundi, en affirmant que les négociations jusqu’ici n’avaient pas produit jusqu’ici d’«avancées significatives».
Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n’avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées «difficiles» par les deux camps.
Combats acharnés dans l’est
Sur le terrain, l’étau russe semblait se desserrer dans certaines villes comme à Mykolaïv, ville-verrou sur la route d’Odessa, plus grand port d’Ukraine, où les habitants ont retrouvé un peu d’espoir, après des semaines terribles pendant lesquelles l’armée russe a tenté en vain de prendre la ville.
Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 km au sud-est, seule ville d’importance dont l’armée russe ait revendiqué la prise totale depuis le début de son invasion de l’Ukraine le 24 février.
Mais les violences se poursuivent ailleurs, notamment dans l’est du pays: des combats acharnés ont encore eu lieu dimanche soir près d’Izioum, selon le conseiller de la présidence Arestovytch. À Oskil, village tout proche, sept personnes ont été tuées et cinq blessées dans des tirs d’artillerie russes, selon le parquet régional.
À une centaine de kilomètres de là, Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine, est pilonnée presque tous les jours. En périphérie nord-est de cette ville, Saltivka, un quartier populaire de hautes barres d’immeubles, n’est plus qu’un champ de bataille dévasté, une cité fantôme balayée par les vents où ne survivent, terrés dans les caves, qu’une poignée de vieillards traumatisés.
Dans la région de Lougansk, une personne est morte et une autre blessée dans des bombardements russe, a indiqué le chef de l’administration régionale Serguiï Gaïdaï.
Plusieurs explosions ont par ailleurs retenti dans la région de Kyiv, a indiqué le conseiller du ministère de la Défense Anton Guerachtchenko.
«L’ennemi tente d’effectuer une percée autour de Kyiv et de bloquer les routes», a affirmé Ganna Malyar, vice-ministre de la Défense à la télévision ukrainienne. «La défense de Kyiv se poursuit», a-t-elle ajouté.
La vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a quant à elle indiqué que les autorités avaient renoncé à ouvrir des couloirs humanitaires lundi, redoutant de possibles «provocations» des troupes russes.
«Boucher»
En visite samedi à Varsovie, le président américain Joe Biden s’en était pris violemment au maître du Kremlin, le qualifiant de «boucher» et jugeant qu’il ne pouvait «pas rester au pouvoir» après son invasion de l’Ukraine.
Des propos qualifiés d’«alarmants» lundi par le porte-parole du Kremlin.
Dimanche, Emmanuel Macron avait mis en garde contre «une escalade des mots et des actions».
«Je n’utiliserai pas ce genre de propos parce que je continue de discuter avec le président Poutine», avait-il indiqué.
La Maison-Blanche a dû nuancer très rapidement les propos tenus par M. Biden. «Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région», a-t-elle assuré, «il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie ni d’un changement de régime».
Dimanche, le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba a appelé à un boycottage des supermarchés français Auchan — qui ont fait le choix de rester en Russie — ainsi que des enseignes Leroy-Merlin (bricolage) et Décathlon (sport), détenues par le même groupe familial.
De son côté, le brasseur néerlandais Heineken a annoncé lundi qu’il quitterait la Russie, où il compte 1 800 employés.
À Varsovie, des vedettes de la musique et du sport se sont succédé sur scène dimanche lors d’un téléthon en faveur de l’Ukraine, diffusé par la chaîne publique polonaise TVP dans plus de 20 pays.
Et à Los Angeles, une minute de silence a été demandée en hommage à l’Ukraine, lors de la 94e cérémonie des Oscars dimanche soir.
Pendant ce bref instant de recueillement, des écrans diffusaient des messages appelant à envoyer de l’aide en énumérant des besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la «nourriture», des «soins médicaux» ou des «couvertures».