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Le régulateur russe «restreint l’accès» à Twitter et Facebook

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 04 mars 2022

Le régulateur russe «restreint l’accès» à Twitter et Facebook

Ces textes s'appliquent à la population en général, et non aux seuls professionnels de l'information. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 1er mars 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. 

 

16h00 | Moscou — Le régulateur russe de l’internet, Roskomnadzor, a commencé vendredi à « restreindre l’accès » à Twitter après avoir bloqué peu auparavant Facebook, ont annoncé les agences de presse russes.

Selon Interfax et Ria Novosti, cette décision est basée sur une demande du Parquet russe datant du 24 février, le jour du début de l’invasion russe de l’Ukraine. 

Des journalistes de l’AFP basés en Russie ont pu constater vendredi soir que le fil Twitter ne se rafraîchissait plus.

Le régulateur russe ralentissait déjà le fonctionnement de Twitter depuis l’année dernière, reprochant au réseau social américain de ne pas supprimer des contenus jugés « illégaux », y compris ceux liés à l’opposition.

La décision de vendredi intervient au neuvième jour de l’invasion russe de l’Ukraine, après le blocage de Facebook et de plusieurs médias indépendants, ainsi qu’après l’adoption d’une loi punissant de lourdes peines ceux qui publient des « informations mensongères » sur l’armée russe ou qui appellent à imposer des sanctions contre Moscou.

 

14h23 | Moscou — Le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi une loi introduisant de lourdes peines de prison pour toute personne publiant des «informations mensongères» sur l’armée, en pleine invasion de l’Ukraine par Moscou.

Ces amendements, adoptés peu auparavant par les députés, prévoient également des peines pour les «appels à imposer des sanctions à la Russie», qui est confrontée à de dures mesures de rétorsion occidentales.

Les peines encourues, pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison, seront appliquées contre ceux qui diffusent des «informations mensongères» entraînant des «conséquences sérieuses» pour les forces armées russes.

Ces textes s’appliquent à la population en général, et non aux seuls professionnels de l’information.

Ils visent à renforcer l’arsenal répressif des autorités qui resserrent leur contrôle de l’information en pleine offensive sur l’Ukraine, bloquant Facebook et des médias indépendants.

Concernant l’invasion de l’Ukraine, les autorités russes ont interdit aux médias d’utiliser des informations autres que les déclarations officielles sur ce sujet. Elles ont banni l’utilisation de mots comme «guerre» et «invasion».

 

La Russie veut suspendre ses exportations d’engrais

12h40 | Le ministère russe de l’Industrie a recommandé vendredi aux producteurs d’engrais russes de suspendre temporairement leurs exportations, évoquant le «sabotage» d’entreprises étrangères entravant le transport de ce produit, dont le pays est l’un des principaux producteurs.

«Actuellement, une situation se crée où, en raison du sabotage des livraisons par un certain nombre de sociétés de logistique étrangères, les agriculteurs d’Europe et d’autres pays ne peuvent pas recevoir les volumes d’engrais contractuels», a indiqué dans un communiqué le ministère.

«Le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a été contraint de recommander aux producteurs russes de suspendre temporairement l’expédition d’engrais russes destinés à l’exportation», a-t-il ajouté.

Cette recommandation est faite «jusqu’à ce que les transporteurs reprennent le travail régulier et fournissent des garanties pour la mise en œuvre intégrale des livraisons à l’exportation d’engrais russes».

Le ministère précise que les besoins des agriculteurs russes continueront d’être couverts.

La Russie est l’un des principaux producteurs d’engrais du monde. L’Europe et le Brésil sont notamment très dépendants des engrais russes.

 

BBC retire ses journalistes

11h30 | Londres — La BBC a annoncé vendredi retirer tous ses journalistes de Russie pour assurer leur «sécurité», après l’adoption d’une loi prévoyant des peines de prison en cas de diffusion d’«informations mensongères sur l’armée» et le blocage de son site russophone, dans le cadre de l’invasion russe de l’Ukraine.

Estimant que Moscou semblait vouloir «criminaliser le journalisme indépendant», le directeur général Tim Davie a souligné dans un communiqué que «cela ne laisse d’autre choix que de suspendre temporairement le travail de tous les journalistes de BBC News» sur le territoire russe. Il précise que la BBC continuerait à informer en russe depuis l’extérieur de la Russie. 

 

Microsoft suspend la vente de ses produits

10h05 | New York — Le géant américain de l’informatique Microsoft a annoncé vendredi suspendre les «nouvelles ventes» de ses produits et services en Russie, rejoignant la longue liste des entreprises se désengageant au moins temporairement du pays après l’invasion russe de l’Ukraine.

«Comme le reste du monde, nous sommes horrifiés, outrés et attristés par les images et les informations qui nous parviennent de la guerre en Ukraine et condamnons cette invasion injustifiée, non provoquée et illégale par la Russie», a déclaré Brad Smith, le président de Microsoft dans un communiqué.

L’entreprise n’a pas précisé ce qu’elle entendait précisément par le terme «nouvelles ventes», notamment si elle comptait retirer des magasins russes ses produits invendus. Sollicitée par l’AFP, elle n’a pas souhaité se prononcer sur la possibilité que les produits en stock en magasin continuent d’être vendus. 

M. Smith a également indiqué que Microsoft mettait fin à «de nombreux aspects de [leurs] activités en Russie conformément aux sanctions décidées par les gouvernements» sans donner d’avantage de détails.

Le groupe de Redmond (Washington) a par ailleurs rappelé qu’il apportait déjà son soutien à l’Ukraine en l’aidant à se protéger contre des cyberattaques russes.

«Depuis le début de la guerre, nous avons agi contre des mesures russes de prise de position, de destruction ou de perturbation à l’encontre de plus de 20 organisations ukrainiennes gouvernementales, technologiques ou financières», a affirmé M. Smith.

Via son organisation dédiée aux causes humanitaires, Microsoft assure aussi collaborer étroitement avec la Croix rouge et des agences de l’ONU pour les réfugiés en offrant un soutien financier et technologique.

D’autres géants de la tech ont déjà annoncé avoir coupé les ponts avec Moscou ces derniers jours.

Apple a cessé de vendre ses iPhone et ses tablettes dans le pays, tandis que des plateformes comme Facebook, YouTube (Google) et Twitter ont bloqué les publications de médias d’État russes en Europe.

 

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La Russie adopte un paquet de lois anti-sanctions

8h48 | Moscou — Le Parlement russe a adopté vendredi un paquet de lois destinées à contrer les effets des sanctions occidentales sur l’économie du pays décidées après l’invasion de l’Ukraine.

Ce texte, accessible sur le site de la Douma, est destiné à «accroître la stabilité de l’économie russe ainsi qu’à protéger les citoyens face aux sanctions».

Des sanctions sans précédent ont été adoptées contre la Russie, entraînant une chute vertigineuse du rouble et une fuite massive des entreprises étrangères du pays, entre autres effets dévastateurs sur l’économie russe.

La loi donne la possibilité au gouvernement d’augmenter les retraites et le salaire minimum, «si nécessaire». 

Un moratoire sur les inspections des PME pourra également être introduit pour 2022, et jusqu’à fin 2024 pour les entreprises informatiques. Le texte introduit également un système simplifié d’achat de médicaments, ainsi qu’une liste élargie de ces derniers. 

Cette loi prévoit également une procédure simplifiée de «buyback», donc de rachat par une entreprise de ses propres actions. Le prix des actions des entreprises russes ayant été fortement déprécié, voire anéanti, cela leur permettrait de les racheter à faible prix afin de se consolider. 

La loi prévoit aussi une suspension du remboursement des dettes pour les citoyens et les PME en 2022, une mesure déjà introduite en début de pandémie de coronavirus.

Enfin, il est prévu de prolonger une amnistie sur les capitaux en vigueur depuis plusieurs années, permettant aux Russes de rapatrier des biens et des capitaux détenus à l’étranger sans risquer de poursuites.

Une disposition permet également aux entreprises de modifier les candidatures proposées à leur conseil d’administration une mesure qui fait penser aux polémiques liées aux étrangers présents dans les organes consultatifs de nombreux grands groupes russes. 

Interrogé lors de son point presse quotidien, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que «l’économie se trouve désormais dans un environnement agressif».

«L’économie nous concerne tous, concerne le bien-être de tous les citoyens, et des coups sont dirigés contre notre économie qui doivent être amortis et minimisés. C’est ce sur quoi le gouvernement et le président se concentrent désormais», a-t-il déclaré.

 

Zaporojie: réactions internationales à l’attaque russe

7h05 | Paris — «Irresponsable», «incroyablement dangereux», «de la folie»…: le bombardement dans la nuit par des chars russes de la centrale ukrainienne de Zaporojie, la plus grande d’Europe, puis sa prise de contrôle par l’armée russe, a suscité des réactions indignées et inquiètes à travers le monde.

 

AIEA

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a appelé «à cesser l’usage de la force sur la centrale nucléaire de Zaporojie, mettant en garde contre un “grave” danger si un réacteur est touché.

«C’est une situation sans précédent» et «la situation continue d’être extrêmement tendue et difficile» sur place, a souligné le directeur de l’AIEA, même si «les systèmes de sécurité des réacteurs n’ont pas été affectés» et si les outils pour surveiller les niveaux de radiation sont également «pleinement opérationnels».

 

OTAN

Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a condamné vendredi les bombardements «irresponsables» des forces russes qui ont touché la centrale de Zaporojie.

«L’attaque contre une centrale nucléaire démontre le caractère irresponsable de cette guerre et la nécessité d’y mettre fin», a-t-il poursuivi.

 

Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé vendredi Moscou de recourir à «la terreur nucléaire» et a appelé à «une action européenne immédiate» pour «empêcher que l’Europe ne meure d’un désastre nucléaire».

«Aucun autre pays hormis la Russie n’a jamais tiré sur des centrales nucléaires. C’est la première fois dans notre histoire, la première fois dans l’histoire de l’humanité», a-t-il affirmé dans une vidéo publiée par la présidence ukrainienne.

 

Royaume-Uni

Le premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé les «actions irresponsables» du président russe Vladimir Poutine, susceptibles de «menacer directement la sécurité de toute l’Europe» et a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU «dans les prochaines heures».

Son ministre de la Défense, Ben Wallace, a de son côté appelé M. Poutine «à cesser absolument d’attaquer de tels sites», l’accusant de «jouer avec le feu (…) hors de toute logique ou nécessité».

«C’est incroyablement dangereux. Ce n’est pas simplement dangereux pour l’Ukraine et les Russes, c’est dangereux pour l’Europe», a-t-il ajouté.

 

Italie

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a condamné «l’attaque scélérate de la Russie contre la centrale nucléaire de Zaporojie, une attaque contre la sécurité de tous».

«L’Union européenne doit continuer à réagir avec unité et avec la plus grande fermeté, ensemble avec ses alliés, pour soutenir l’Ukraine et protéger les citoyens européens», a-t-il affirmé.

 

Norvège

«C’est de l’ordre de la folie d’attaquer de cette sorte», a réagi le premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre qui a fait part de sa «condamnation forte».

La cheffe de la diplomatie Anniken Huitfeldt a de son côté souligné qu’il «est profondément irresponsable que des combats aient lieu à proximité d’une telle installation». «C’est un comportement totalement irresponsable de la part de la Russie auquel nous assistons ici».

 

Greenpeace

L’ONG de défense de l’environnement se dit «profondément inquiète», accusant «le président russe Vladimir Poutine de prendre “désormais le risque d’une catastrophe nucléaire”, après avoir “lancé une guerre illégale contre le peuple d’Ukraine”.

Elle demande un cessez-le-feu sur le site de la centrale, estimant que “cela doit être la dernière fois que l’on voit l’armée russe venir à proximité des centrales nucléaires d’Ukraine”.