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Les forces russes à proximité d’une importante centrale nucléaire

AFP et La Presse Canadienne|Mis à jour le 16 avril 2024

Les forces russes à proximité d’une importante centrale nucléaire

Le président russe Vladimir Poutine a été suspendu de son statut de président honoraire et ambassadeur de la fédération. (Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. 

 

15h33 | Les forces armées russes se trouvent à proximité de la plus grande centrale nucléaire d’Ukraine, a rapporté lundi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), réitérant sa «vive préoccupation» au cinquième jour de la guerre.

Pour l’heure, les six réacteurs du site de Zaporizhzhia (est) sont « en sécurité », selon les informations reçues par le gendarme onusien du nucléaire, régulièrement informé des développements sur le terrain par les autorités ukrainiennes.

Les troupes russes « opèrent près de la centrale », mais n’ont en pas pris le contrôle à ce stade, précise l’AIEA.

Son directeur général Rafael Grossi a une nouvelle fois mis en garde « contre toute action qui pourrait menacer la sécurité » des sites nucléaires du pays. 

Une réunion du Conseil des gouverneurs est prévue mercredi à Vienne, siège de l’agence, pour discuter des « risques réels » posés par le conflit.

L’Ukraine dispose de quatre centrales en activité, qui fournissent environ la moitié de l’électricité, et de plusieurs dépôts de déchets radioactifs, dont celui de Tchernobyl, lieu de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire en 1986.

«Un accident pourrait avoir de graves conséquences pour la santé publique et l’environnement», a insisté Rafael Grossi, soulignant aussi « l’importance » que les équipes en place continuent de travailler normalement et «puissent se reposer».

Sur le site de Tchernobyl, tombé aux mains des Russes, le chef d’équipe n’a pas été remplacé depuis le 24 février, a noté l’Agence.

L’AIEA avait par ailleurs signalé dimanche deux incidents survenus dans des dépôts de déchets, dont l’un à Kiev touché par des missiles. «Il n’a toutefois pas été fait état de dommages au bâtiment ou d’émissions radioactives», avait indiqué l’instance onusienne.

 

 

Ankara — La Turquie a interdit le passage du Bosphore et du détroit des Dardanelles à tous les bâtiments de guerre, qu’ils soient de pays «riverains ou non de la mer Noire», a annoncé lundi soir le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

«Nous avons prévenu les pays riverains, ou pas de ne pas faire passer de navires de guerre par la mer Noire. (…) Nous appliquons à la lettre les dispositions de la Convention de Montreux», qui confie depuis 1936 à Ankara la gestion de ces deux voies maritimes, a indiqué le ministre.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait précisé juste auparavant la position de la Turquie, membre de l’OTAN: «N’abandonner ni la Russie ni l’Ukraine», et ne pas «céder non plus sur les intérêts nationaux» de la Turquie.

«Nous avons décidé d’utiliser la Convention de Montreux de manière à empêcher l’escalade de la crise», avait justifié le chef de l’État turc à l’issue de la réunion de son cabinet.

Kiev a demandé à Ankara au premier jour du conflit que la Turquie, son alliée, empêche le passage des bâtiments russes — ce qu’elle s’est refusée à faire.

Le traité de Montreux garantit la libre circulation sur ces deux voies, mais accorde à la Turquie (article 19) le droit de bloquer les navires de guerre dans le détroit en temps de conflit, sauf s’ils doivent regagner leurs bases et sauf si elle se sent menacée.

Ce texte s’applique non seulement aux belligérants, mais à tous, a prévenu lundi soir le ministre.

La Turquie navigue sur une voie étroite entre l’Ukraine, son alliée, à laquelle elle a vendu des drones de combats utilisés contre les chars russes, et la Russie dont elle dépend pour ses approvisionnements en gaz et en céréales notamment.

Le chef de l’État turc a cependant répété lundi qu’il considère «l’attaque de la Russie sur le territoire ukrainien comme inacceptable» et a «salué la lutte du gouvernement et du peuple ukrainiens».

Dans ce contexte, a-t-il ajouté sans toutefois citer la Russie, «le fait que les pays qui sont à l’origine du problème siègent dans les instances d’arbitrage aux Nations unies rend les choses inextricables».

La Russie présidait en février le Conseil de sécurité de l’ONU, dont elle est un des cinq membres permanents avec les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Chine. Cette dernière s’est abstenue la semaine dernière, refusant de voter la résolution dénonçant l’offensive de Moscou en Ukraine.

 

La France rend les trains gratuits pour les réfugiés ukrainiens

14h16 | Paris — La France va autoriser les réfugiés ukrainiens à circuler gratuitement à bord des trains longue distance, a annoncé lundi le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. «Le drame qui frappe l’Ukraine nous touche tous.

Le groupe SNCF et les cheminots sont solidaires avec les réfugiés ukrainiens. Comme nos homologues européens, nous leur permettrons de circuler gratuitement en France à bord des TGV et Intercités», a confirmé le PDG du groupe public, Jean-Pierre Farandou, sur Twitter. La Pologne, l’Allemagne et l’Autriche, notamment, ont déjà pris de telles mesures.

Évoquant la situation en Ukraine, «il a été demandé notamment de sécuriser la route du sud, qui permet par exemple de rejoindre la Moldavie, pour que ceux qui veulent quitter Kiev puissent le faire en toute sécurité», a relevé Jean-Baptiste Djebbari.

 

Shell se retire de ses projets en Russie

14h14 | Londres — Le géant britannique des hydrocarbures Shell a annoncé lundi se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec le groupe russe Gazprom en Russie, en raison de l’invasion russe en Ukraine, suivant l’exemple de son compatriote BP.

Comme ce dernier, Shell avait maintenu bon an mal an ces deux dernières décennies une présence en Russie malgré les tensions géopolitiques croissantes, essuyant parfois des revers, mais conservant des relations cordiales avec les autorités. Il avait ainsi investi dans le controversé gazoduc Nord Stream 2, dont il compte désormais se délester.

«Nous sommes choqués par les pertes de vies humaines en Ukraine, que nous déplorons, résultant d’un acte insensé d’agression militaire qui menace la sécurité européenne», a-t-il déclaré.

Au total, les parts de Shell valaient fin 2021 trois milliards de dollars américains et avaient généré un bénéfice ajusté de 700 M$ US l’an dernier. Leur cession aura un impact financier, conduisant à des dépréciations dans les comptes, a prévenu le groupe.

Ces parts comprenaient notamment la participation de 27,5% de l’entreprise dans le gigantesque projet gazier Sakhaline-2 dans l’Extrême-Orient russe, sur une île proche du Japon, où avait été ouverte la première unité de production de gaz naturel liquéfié en Russie.

Les autres projets concernés sont les gisements sibériens de Salym et Guydan, dans lesquels Shell détenait 50%.

Le groupe ajoute compter mettre fin à son investissement dans le gazoduc Nord Stream 2, construit, mais abandonné par l’Allemagne et sanctionné par les États-Unis. Il avait financé jusqu’à 10% des 9,5 milliards d’euros qu’avait coûté le projet.

 

Lactalis et Verallia suspendent temporairement des activités en Ukraine

14h05 | Paris — Les groupes français Lactalis et Verallia ont annoncé lundi suspendre temporairement des activités en Ukraine, face à l’invasion du pays par la Russie. Sur trois sites de production en Ukraine, le géant laitier Lactalis a indiqué avoir mis en arrêt celui de Mykolaïv (port du sud du pays) «en raison des zones de combat à proximité».

Par ailleurs, «l’activité sur nos sites de Shostka et Pavlograd est ralentie, ces sites ne recevant plus qu’un à trois camions de lait par jour», ajoute le groupe dans un communiqué. Selon Lactalis, 30 à 40% de la collecte sont assurés actuellement en Ukraine.

Le groupe a précisé qu’il relacerait les activités temporairement suspendues «dès que la livraison de lait reprendrait également», précise un porte-parole.

Lactalis redoute par ailleurs que «certaines pénuries», affectant notamment la soude dédiée aux nettoyages, puissent «compromettre» l’activité.

De son côté, le groupe d’emballages en verre Verallia a «décidé de suspendre temporairement sa production en Ukraine, tout en maintenant les deux fours de l’usine en température».

 

Manaco adopte les sanctions de l’UE

14h04 | Marseille — La Principauté de Monaco «a adopté et mis en œuvre sans délai» le gel des avoirs et les sanctions économiques de l’Union européenne contre la Russie, a annoncé lundi le cabinet du Prince Albert dans un communiqué.

«Conformément à ses engagements internationaux, la Principauté a adopté et mis en œuvre, sans délai, des procédures de gel de fonds et de sanctions économiques identiques à celles prises par la plupart des États européens», a-t-il indiqué dans une première déclaration officielle depuis le début de l’invasion russe en Ukraine jeudi.

Le prince «condamne fermement» cette invasion et «soutient les appels en faveur d’un cessez-le-feu immédiat», précise le communiqué.

La principauté considère «que les désaccords et les conflits doivent être résolus par la seule voie du dialogue et de la diplomatie», poursuit ce texte.

Monaco, deuxième État le plus petit du monde, accueille quelque 750 résidents russes. L’AS Monaco, l’équipe de Ligue 1 de football, est ainsi la propriété du Russe Dmitri Rybolovlev. De même l’actionnaire majoritaire et président de l’AS Monaco basketball, le club de ProA, est russe: Aleksej Fedoricsev a succédé fin janvier à la tête du club à l’Ukrainien Sergey Dyadechko, qui est désormais vice-président.

Monaco entretient de longue date des relations étroites avec la Russie, les premiers traités et accords commerciaux et politiques conclus entre l’Empire russe et la principauté datant du XIXe siècle. Au niveau culturel également, à l’image des ballets russes Diaghilev qui se sont établis à Monte-Carlo au début du XXe siècle.

 

À la page suivante, exclusion de la Russie du Mondial 2022.

13h15 | Exclusion de la Russie du Mondial 2022

L’invasion russe en Ukraine continue d’avoir des conséquences lourdes sur le sport professionnel, à commencer par l’exclusion de la Russie du Mondial-2022 de football, qui s’ajoute à la recommandation du CIO de bannir les sportifs russes des compétitions, moins d’une semaine avant l’ouverture des Jeux paralympiques à Pékin, et à des ruptures de contrats de commandite.

 

La Russie exclue du Mondial-2022

Hôtes du dernier Mondial en 2018, les Russes ont été exclus lundi de l’édition 2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre) par la Fédération internationale de football.

La FIFA a annoncé la suspension des sélections nationales et des clubs russes « jusqu’à nouvel ordre » en réaction à l’invasion de l’Ukraine, dans un communiqué commun avec la Confédération européenne (UEFA).

Dès samedi, la Pologne, qui doit disputer un match de barrage pour le Mondial le 24 mars contre la Russie, avait annoncé qu’elle refusait de le jouer. Elle a été imitée par la Suède et la République tchèque, possibles adversaires des Russes lors de la suite des barrages.

 

CIO recommande le bannissement 

Le Comité international olympique (CIO) a recommandé lundi de bannir les Russes et les Bélarusses des compétitions sportives. 

Dans un communiqué, la Commission exécutive du CIO « recommande aux Fédérations internationales de sport et aux organisateurs de manifestations sportives de ne pas inviter ou de permettre la participation d’athlètes et de représentants officiels russes et bélarusses aux compétitions internationales ». 

Autre mesure, symbolique, mais forte, elle a aussi retiré « l’ordre olympique » — distinction honorifique attribuée à des personnalités « ayant illustré l’idéal olympique » — à tous les hauts responsables russes, à commencer par le président Vladimir Poutine. 

 

Parias 

D’ores et déjà, les fédérations suédoise et norvégienne de ski ont fait savoir que les sportifs russes n’étaient pas les bienvenus sur leurs territoires pour les épreuves de mars. Et les autorités britanniques ont prévenu que « les sélections nationales » russes et bélarusses étaient persona non grata. Les basketteurs bélarusses en ont déjà fait les frais. 

Ces derniers jours, la Fédération internationale de ski (FIS) avait annoncé l’annulation de toutes ses compétitions en Russie et la Fédération internationale de biathlon (IBU) avait banni hymnes et drapeaux de la Russie et du Bélarus. En réponse, les Russes ont mis un terme à la saison de leurs biathlètes.

La Finlande a demandé l’exclusion de la Russie, nation majeure du hockey, de ses Mondiaux en mai.

Judoka accompli, le président russe Vladimir Poutine a été suspendu de son statut de président honoraire et ambassadeur de la fédération internationale de judo.

 

L’UEFA rompt avec Gazprom 

L’UEFA a annoncé lundi avoir rompu « avec effet immédiat » son partenariat avec le géant russe Gazprom, l’un de ses principaux commanditaires depuis 2012.

Le contrat était estimé à 40 millions d’euros par an selon des médias spécialisés, et couvrait la Ligue des champions, les compétitions internationales organisées par l’UEFA ainsi que l’Euro-2024 qui aura lieu en Allemagne.

Commandité aussi par Gazprom, le club allemand de Schalke 04 avait déjà annoncé la rupture de son contrat plus tôt dans la journée, alors que Manchester United a de son côté décidé de se passer d’Aeroflot.  

 

Sotchi sans F1

Sotchi est un symbole du « soft power » sportif russe. Ville hôte des Jeux d’hiver en 2014, elle accueille aussi le Grand Prix de Russie de Formule 1. Mais ce ne sera pas le cas cette saison: le promoteur de la compétition, Formula One, l’a annulé.

L’écurie américaine Haas a de son côté remis en cause son partenariat avec son commanditaire russe Uralkali. Et l’avenir en F1 de Nikita Mazepin, fils d’un dirigeant d’Uralkali, qui devait piloter une des deux monoplaces, semble remis en question.

 

Le cas Abramovitch

Personnage majeur de la Premier League depuis 15 ans, l’oligarque russe Roman Abramovitch, propriétaire de Chelsea, a annoncé samedi qu’il confiait « aux administrateurs de la fondation caritative de Chelsea la gestion » du club londonien, un retrait encore flou. Autre cas sensible, l’AS Monaco, propriété du milliardaire russe Dimitri Rybolovlev. Le club monégasque est très discret sur le sujet.

 

Les adversaires font défaut

Il n’y a pas que le football où les Russes constatent les réticences d’adversaires à les affronter: les escrimeurs ukrainiens, qui devaient affronter dimanche les Russes en Coupe du monde par équipes de fleuret au Caire, se sont retirés de la compétition. Vêtus en jaune et bleu, les membres de l’équipe masculine ont brandi des pancartes: « Arrêtez la Russie ! Arrêtez la guerre ! ».

 

Ni boxe ni natation

Les quatre grandes fédérations de la boxe n’autoriseront plus de combats en Russie. La Fédération internationale de natation (Fina) a annulé les Mondiaux juniors de Kazan en août et prévenu qu’aucune compétition ne serait tenue en Russie.

La participation des trois clubs russes alignés en Euroligue de basket a été suspendue lundi et leurs résultats pourraient être annulés « si la situation n’évolue pas dans la bonne direction ».

 

Volley: boycottage franco-polonais

Prévus du 26 août au 11 septembre, les Mondiaux de volley-ball semblent menacés même si la fédération internationale n’a pas encore réagi. Polonais et Français, respectivement champions du monde et olympiques, ont prévenu qu’ils seraient forfait si la compétition était maintenue en Russie.

 

À la page suivante, la Suisse applique «l’integralité» des sanctions économiques de l’UE.

11h30 | La Suisse, choquée par la brutalité de l’invasion de l’Ukraine, a choisi lundi de reprendre « l’intégralité » des sanctions économiques de l’Union européenne contre la Russie, y compris contre le président Vladimir Poutine lui-même, malgré son attachement à sa neutralité.

« Il s’agit d’une mesure de grande ampleur par la Suisse », a dit le président de la Confédération helvétique Ignazio Cassis, lors d’un point de presse faisant suite à une réunion extraordinaire du gouvernement fédéral.

Mais « l’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », souligne un communiqué.

Le Conseil fédéral « fait ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque », a insisté Ignazio Cassis, tout en continuant à proposer les bons offices du pays alpin, très attaché à préserver sa neutralité.

 

Oligarques interdits

Ueli Maurer, le ministre des Finances, a souligné que les avoirs des personnalités et entités qui se trouvent sur la liste noire de l’UE « étaient gelés avec effet immédiat ».

L’interdiction d’importation, d’exportation et d’investissement en vigueur depuis 2014 et l’annexion de la Crimée par la Russie a été étendue aux régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk qui ne sont plus contrôlées par le gouvernement ukrainien.

Les sanctions financières contre Vladimir Poutine, le premier ministre Mikhail Michoustine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sont mises en œuvre sans délai, précise encore un communiqué du Conseil fédéral.

Pour sa part, la ministre de la Justice, Karin Keller-Sutter, a indiqué que cinq oligarques russes ou ukrainiens « très proches de Vladimir Poutine » et avec des liens économiques forts avec la Suisse étaient « immédiatement interdits d’entrer en Suisse ».

Ces personnes visées — dont la Suisse ne veut pas rendre les noms publics, mais qui sont sur la liste noire européenne — n’ont pas de permis de résidence en Suisse, mais d’importants « liens économiques surtout dans la finance et le négoce de matières premières », a-t-elle ajouté.

Comme l’UE l’avait fait dès dimanche, la Suisse a aussi fermé son espace aérien dès lundi 14h heures GMT à tous les vols en provenance de la Russie et à tous les mouvements aériens d’avions russes, y compris des avions privés, mais « à l’exception des vols effectués à des fins humanitaires, médicales ou diplomatiques », précise le communiqué.

Les autorités suisses, qui semblaient hésiter à appliquer des sanctions à la hauteur de la transgression que représente l’invasion de l’Ukraine par la Russie, étaient sous forte pression depuis plusieurs jours pour s’aligner sur l’UE et les États-Unis.

La plupart des partis politiques à l’exception du parti de droite radicale UDC — auquel appartient Ueli Maurer — réclamaient un geste plus fort.

Samedi entre 10 et 20 000 personnes, qui ont défilé pour soutenir le peuple ukrainien, réclamaient aussi très vocalement des sanctions plus dures.

Le Conseil fédéral précise néanmoins que « la Suisse continuera d’examiner individuellement chaque nouveau paquet de sanctions édictées par l’UE ».

 

Engagement russe

Si la Russie n’est que le 23e partenaire commercial de la Suisse, les banques du pays alpin comptent parmi les favorites des grosses fortunes pour placer leur argent.

Selon les statistiques de la Banque des règlements internationaux, les engagements des banques suisses à l’égard de clients russes se montaient à 23 milliards de dollars au troisième trimestre 2021, dont 21,4 milliards sous la forme de dépôts. 

Des oligarques russes ont également des intérêts dans de grandes entreprises suisses.

De plus, 80% du négoce de pétrole et de gaz russes se fait en Suisse, selon les estimations citées par la presse helvétique alors que le pays abrite de grandes sociétés de négoce des matières premières telles que Gunvor, Trafigura ou Glencore. 

 

11h22 | Vladimir Poutine a ordonné lundi la mise en place de mesures pour soutenir le rouble qui pâtit des sanctions occidentales liées à l’Ukraine, avec notamment une interdiction pour les résidents en Russie de transférer des devises à l’étranger, a annoncé le Kremlin.

Outre cette première mesure, les exportateurs russes sont également sommés dès lundi de convertir en roubles 80% de leurs revenus en devises étrangères engrangés depuis le 1er janvier.

10h56 | Londres va geler les avoirs de toutes les banques russes 

Le Royaume-Uni va renforcer ses sanctions visant le secteur financier russe en réaction à l’invasion de l’Ukraine, en gelant notamment les avoirs sur son territoire de toutes les banques russes « dans les jours à venir », a annoncé lundi la cheffe de la diplomatie.

«Nous allons mettre en place un gel complet des avoirs de toutes les banques russes dans les jours à venir, en cherchant à nous coordonner avec nos alliés», a déclaré Liz Truss au Parlement britannique.

 

À la page suivante, un résumé des aides militaires et humanitaires envoyées à l’Ukraine

 

10h05 | Paris — Plusieurs gouvernements ont annoncé l’envoi d’aide militaire ou humanitaire à l’Ukraine, depuis l’invasion du pays par la Russie. Voici un résumé.

 

Aide militaire

Washington a annoncé samedi une nouvelle aide militaire à l’Ukraine pour 350 millions de dollars américains, totalisant plus d’un milliard $US sur l’année écoulée.

Pour la première fois de son histoire, l’Union européenne va financer l’achat et la livraison d’armements et d’autres équipements à l’Ukraine, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L’UE va débloquer 450 millions d’euros pour fournir des armes, a indiqué dimanche soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Des États membres sont disposés à fournir des avions de combat, a-t-il ajouté.

L’Allemagne a brisé un tabou en acceptant de livrer des armes à l’Ukraine, rompant ainsi sa politique d’interdiction de toute exportation d’armes létales en zone de conflit.

Berlin a autorisé la livraison à Kiev de 1 000 lance-roquettes antichars, 500 missiles sol-air Stinger, 9 obusiers, 14 véhicules blindés et 10 000 tonnes de carburant. 

Rompant également avec sa doctrine, la Suède a annoncé dimanche qu’elle allait livrer des armes antichars à Kiev.

La France a décidé samedi la livraison additionnelle d’équipements de défense et un soutien en carburant.

La Belgique va fournir 2 000 mitrailleuses, 3 800 tonnes de carburant, 3 000 fusils automatiques supplémentaires et 200 armes antichars.

Le ministère de la Défense des Pays-Bas a indiqué avoir «expédié samedi» à l’Ukraine des fusils de précision et des casques et fournira «dès que possible» 200 missiles antiaériens Stinger.

La République tchèque a promis samedi un arsenal de 30 000 pistolets, 7 000 fusils d’assaut, 3 000 fusils mitrailleurs et plusieurs dizaines de fusils de précision ainsi qu’un million de cartouches, d’une valeur de 7,6 millions d’euros. Fin janvier, Prague avait déjà approuvé un don à Kiev de 4 000 obus d’artillerie d’une valeur de 1,5 million d’euros encore à livrer.

Le gouvernement canadien a annoncé dimanche l’envoi d’équipement militaire de protection, comme des casques et des gilets pare-balles. 

Le Danemark a annoncé dimanche l’envoi de 2 700 armes antichars et laissera les volontaires rejoindre les brigades internationales qu’entend former l’Ukraine. 

Bucarest va envoyer «du combustible, des gilets pare-balles, des casques, des munitions et d’autres équipements militaires, pour un coût de 3 millions d’euros». Onze hôpitaux militaires roumains se tiennent prêts à accueillir des blessés ukrainiens.

Le Portugal va livrer «des gilets, des casques, des lunettes de vision nocturne, des grenades, des munitions de différents calibres» ou encore des «fusils automatiques G3».

La Croatie va envoyer pour 16 millions d’euros d’équipements de protection et d’armes légères, a annoncé lundi le premier ministre Andrej Plenkovic. 

 

Aide humanitaire

Washington a annoncé dimanche 54 M$US d’aide humanitaire supplémentaire à Kiev.

La France, qui portera lundi devant le Conseil de sécurité de l’ONU une résolution sur l’aide humanitaire à l’Ukraine, a envoyé 33 tonnes d’aide humanitaire en Pologne pour aider les Ukrainiens. Plus de 30 tonnes de matériel partiront également pour la Moldavie en début de semaine.

Israël va fournir cent tonnes de matériel humanitaire.

L’Italie a versé 110 millions d’euros d’aide au gouvernement ukrainien.

L’Espagne va envoyer 20 tonnes d’aide à l’Ukraine, essentiellement du matériel médical et des équipements défensifs.

Les Pays-Bas ont annoncé 20 millions d’euros en aide humanitaire.

En Turquie, la Direction de la gestion des catastrophes et des situations urgentes (AFAD) a annoncé l’envoi en Moldavie de trois véhicules longs d’aide humanitaire pour les réfugiés ukrainiens.

Le Croissant rouge turc a acheminé de l’aide à la frontière Ukraine-Roumanie, en coopération avec la Croix rouge roumaine. Il a aussi annoncé l’envoi d’aide humanitaire en Ukraine.

La Grèce va envoyer «des équipements défensifs» et une aide humanitaire.

Le Danemark a annoncé lundi 150 millions de couronnes (20,1 millions d’euros) d’aide humanitaire à l’Ukraine, qui s’ajoutent aux 50 millions annoncés vendredi, ainsi qu’au don d’équipements civils et d’un hôpital mobile à l’Ukraine.

L’Allemagne a débloqué une enveloppe de 16 millions d’euros pour de «l’aide humanitaire de première nécessité» aux Ukrainiens.

 

9h16 | France : gel des avoirs russes

Paris — Le gouvernement français se tient prêt à étendre à davantage de personnalités russes les mesures de gel d’avoirs déjà décidées sous l’égide de l’Union européenne, a annoncé lundi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

«Nous allons (…) identifier toutes les personnalités russes ayant des avoirs en France, qui pourraient être ajoutées à ces sanctions européennes en raison de leur proximité avec le pouvoir russe, et nous nous doterons des moyens juridiques de saisir l’intégralité de ces biens», a affirmé Bruno Le Maire lors d’une brève prise de parole à l’Élysée à l’issue d’un nouveau conseil de défense organisé par le président français, Emmanuel Macron.

Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne a annoncé une batterie de sanctions financières contre la Russie, ses dirigeants et des personnalités proches du Kremlin, notamment un gel de leurs avoirs et l’interdiction du territoire européen.

«À la demande du président (français) de la République, nous poursuivons le recensement complet des avoirs financiers des biens immobiliers, des yachts, des véhicules de luxe, qui appartiendraient à des personnalités russes sous sanctions européennes», a indiqué M. Le Maire.

A ses côtés, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que des «mesures» seront prises «dans un délai extrêmement court» contre les «organes de propagande russe» qui mènent des actions de «désinformation» en Europe.

Dimanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé que les médias d’État russes Russia Today (RT) et Sputnik allaient être bannis de l’Union européenne afin de les empêcher de diffuser leurs «mensonges» sur la guerre menée par Moscou en Ukraine.

Sur le front économique, Bruno Le Maire a aussi indiqué qu’il recevrait cette semaine les filières françaises pénalisées par le conflit russo-ukrainien et les sanctions prises ou à venir, notamment sur les enjeux liés à l’approvisionnement en composants et métaux critiques, la Russie étant un des principaux fournisseurs de certains de ces métaux (titane, nickel, etc.)

 

À la page suivante, durcissement des sanctions contre la Russie

9h11 | Durcissement des sanctions contre la Russie

Kiev — Durant le week-end, les Européens ont durci leurs sanctions économiques contre la Russie. Ils ont exclu plusieurs banques russes du système interbancaire international Swift, et interdit toute transaction avec la Banque centrale de Russie, mesure également annoncée par les États-Unis lundi. 

La Banque centrale devrait ainsi voir tous ses actifs gelés dans l’UE et aux États-Unis.

Les sanctions commencent à peser: la Banque centrale européenne a constaté la «faillite ou faillite probable» de la filiale européenne de la première banque russe, la Sberbank.

Pour défendre l’économie et le rouble, qui atteignaient de plus bas historiques face à l’euro et au dollar américain lundi, la Banque centrale russe a annoncé relever de 10,5 points, à 20%, son taux directeur.

M. Poutine se concentrait lundi matin sur ces problèmes économiques, selon son porte-parole. «Les sanctions sont lourdes, elles posent problème (…), mais la Russie a toutes les capacités nécessaires pour compenser les dégâts,» a affirmé Dmitri Peskov.

Mais plusieurs Moscovites interrogés par l’AFP s’inquiètent pour leurs économies. 

Natalia Prochina, 75 ans, a dit s’apprêter à retirer toute son épargne de la grande banque VTB «pour ne pas perdre de nouveau toute sa fortune», comme cela lui était déjà arrivé pendant la crise financière russe de 1998.

Et l’oligarque Oleg Deripaska, fondateur du géant de l’aluminium Rusal, a appelé à «changer de politique économique et mettre fin à tout ce capitalisme d’État,» dans une rare critique du Kremlin.

Les Européens ont aussi fermé leur espace aérien aux compagnies russes. La Russie a répliqué en fermant ses portes aux compagnies aériennes de 36 pays.

L’ensemble des marchés mondiaux ont replongé lundi, craignant que le conflit n’alimente la flambée des prix de l’énergie et la reprise de l’inflation.

 

Soutien militaire européen

Si les pays européens sont pour la plupart membres de l’Alliance atlantique — qui a annoncé qu’elle n’enverrait pas de troupes en Ukraine —, ils ont annoncé dimanche des mesures inédites de soutien militaire à Kiev: déblocage de 450 millions d’euros pour financer des livraisons d’armes et envoi d’avions de combat.

Le président américain Joe Biden s’entretiendra à nouveau avec ses alliés à 16h15, pour «coordonner» une «réponse unie» face à l’attaque russe, a annoncé la Maison-Blanche.

Le président français Emmanuel Macron, président en exercice de l’UE, participera à cette visioconférence puis aura un dîner avec le chancelier allemand Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

 

À la page suivante, représailles russes aux sanctions

8h35 | Représailles russes aux sanctions

Moscou — La Russie a annoncé lundi restreindre les vols de compagnies aériennes de 36 pays en réponse à la fermeture de l’espace aérien de nombreux États aux avions russes, après l’invasion de l’Ukraine lancée par Moscou.

«En réponse à l’interdiction par les États européens des vols d’avions civils exploités par des transporteurs aériens russes et/ou enregistrés en Russie, une restriction des vols des transporteurs aériens de 36 États a été introduite», a annoncé l’agence russe de transport aérien Rosaviatsia dans un communiqué.

Parmi les États concernés figurent tous les pays de l’Union européenne, le Royaume-Uni ou encore le Canada.

Selon Rosaviatsia, les vols des compagnies aériennes de ces pays peuvent toujours être effectués à condition d’obtenir un «permis spécial» délivré par les autorités russes.

Dimanche, l’Union européenne et d’autres pays, dont le Canada, ont annoncé fermer l’ensemble de leur espace aérien à tous les avions russes.

 

8h04 | Les États-Unis veulent réduire la banque centrale russe à l’impuissance

Washington a interdit avec effet immédiat toute transaction avec l’institution monétaire russe, a annoncé le département du Trésor avant l’ouverture des marchés américains.

«Cette décision a pour effet d’immobiliser tous les actifs que la banque centrale de Russie détient aux États-Unis, ou qui seraient détenus où que ce soit par des personnes américaines», est-il précisé dans un communiqué.

Dans les faits, cette décision, en lien avec des sanctions similaires prises par de nombreux alliés des États-Unis, va limiter très fortement la capacité de Moscou à utiliser ses abondantes réserves de devises pour acheter du rouble.

Ces opérations de défense de la devise russe, qui s’effondre déjà, «ne seront plus possibles et la “forteresse Russie” se retrouve sans défense», a commenté un haut responsable de l’administration américaine lors d’une conférence téléphonique.

Il a estimé que ces sanctions coordonnées allaient enclencher un «cercle vicieux» pour l’économie russe, et prédit: «L’inflation va très certainement flamber, le pouvoir d’achat va s’effondrer, les investissements vont s’effondrer».

«Notre objectif est d’assurer que l’économie russe reculera tant que le président Poutine décidera d’avancer dans l’invasion de l’Ukraine», selon le haut responsable.

Les États-Unis ont également mis en œuvre lundi des sanctions contre le Russian Direct Investment Fund, une institution financière publique utilisée par la Russie en particulier pour lever des fonds à l’étranger, et dirigée par un proche du président russe, Kirill Dmitriev.

«Ce fonds et sa direction sont des symboles de la profonde corruption en Russie et de ses trafics d’influence» à l’étranger, a estimé la source citée plus haut.