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Les prêts bancaires en Chine ont gonflé en janvier à un niveau record, beaucoup plus qu’attendu, reflétant les efforts de Pékin pour assouplir sa politique monétaire et stimuler l’activité à l’heure où les investissements et la consommation s’essoufflent drastiquement.
Les établissements bancaires chinois ont accordé le mois dernier de nouveaux prêts pour 3,230 milliards de yuans, soit trois fois plus qu’en décembre, a annoncé vendredi la Banque centrale (PBOC).
Certes, un sursaut était attendu, car les banques se voient octroyer en janvier de nouveaux quotas de prêts pour l’année qui débute et tendent à gonfler les crédits aux entreprises d’État avant le Nouvel an lunaire.
Mais ce sommet historique du volume de prêts bancaires pour un seul mois dépasse de loin les prévisions des analystes et s’établit très au-delà du précédent sommet de 2,900 milliards de dollars atteint en janvier 2018.
Les analystes voyaient volontiers dans cette envolée du crédit le résultat du soutien vigoureux de Pékin à l’économie.
Et ce notamment après que la Banque centrale a abaissé à cinq reprises depuis début 2018 les ratios de réserves obligatoires des établissements financiers pour les encourager à octroyer davantage de prêts, une manière de gonfler les liquidités disponibles dans le système financier alors que l’économie du géant asiatique ralentit nettement.
« La Chine encourage tous azimuts l’extension du crédit, et on en voit le résultat en janvier. Les autorités veulent garantir que l’économie soit approvisionnée (en liquidités), et des politiques fiscales incitatives » favorables aux petites entreprises « dopent la demande (de prêts) », souligne Ding Shuang, économiste de Standard Chartered cité par Bloomberg.
Pékin s’était efforcé à partir de 2017 de resserrer le crédit et de durcir la réglementation financière, afin de contenir le colossal endettement du pays et de réduire les risques de bulle spéculative.
Mais le refroidissement de l’économie, qui alarme les dirigeants communistes, l’incite désormais à rouvrir les vannes du crédit pour enrayer l’effritement de l’activité.
« Difficile d’inférer trop de choses à partir d’un seul mois, mais ce bond de janvier pourrait indiquer que le ralentissement du crédit est terminé, suite aux assouplissements de la politique monétaire », a commenté Julian Evans-Pritchard, de Capital Economics.
L’agrégat appelé « social financing », une mesure large incluant des mécanismes de crédit hors des banques, a bondi à 4,640 milliards de yuans en janvier (609 milliards de dollars), un niveau record plus important qu’attendu.
Pour autant, des défis demeurent dans la répartition des capitaux en Chine, l’afflux de liquidités dans le système financier peinant pour partie à atteindre l’économie réelle et à générer de la croissance.
Ainsi, les banques privilégient encore les prêts aux grands groupes étatiques, plutôt qu’aux petites et moyennes entreprises du secteur privé.