Des Iraniens brandissent des drapeaux palestiniens et iraniens devant une banderole représentant le chef du Hamas assassiné, Yahya Sinwar, lors d'une cérémonie commémorant Sinwar dans une mosquée du centre de Téhéran, en Iran, le 24 octobre 2024. (Photo: Morteza Nikoubazl / NurPhoto / Getty Images)
Téhéran — Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a juré samedi de riposter de manière « cinglante » à toute attaque des États-Unis et d’Israël, qui a annoncé avoir capturé un « agent de haut rang du Hezbollah » pro-iranien lors d’une opération menée par une unité d’élite au Liban.
L’armée israélienne poursuit ses guerres contre le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. Dans le nord de ce territoire, où les conditions sanitaires sont déplorables après plus d’un an de bombardements, un centre de vaccination contre la polio a été « touché » et six personnes ont été blessées, dont quatre enfants.
À quelques jours de la présidentielle le 5 novembre aux États-Unis et malgré des pressions internationales, les tentatives en vue de mettre fin aux hostilités sont restées vaines, faisant craindre un embrasement du Moyen-Orient.
Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza après une attaque d’une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre son territoire le 7 octobre 2023. Il veut aussi neutraliser le Hezbollah à sa frontière nord, après que le mouvement libanais a ouvert un front contre lui en soutien au Hamas.
Dans ce contexte explosif, les États-Unis ont annoncé vendredi de nouveaux déploiements au Moyen-Orient, incluant des moyens de défense contre les missiles balistiques, des avions de combat et des bombardiers B-52, qui arriveront « dans les prochains mois » pour la « défense d’Israël » et en guise d’avertissement à l’Iran.
« Les ennemis, tant les États-Unis que le régime sioniste (Israël, NDLR), doivent savoir qu’ils recevront certainement une réponse cinglante à leurs actions contre l’Iran et le front de la résistance », a averti Ali Khamenei à Téhéran, dont le pays est engagé ces derniers mois dans un cycle d’attaques et de ripostes avec Israël.
Le 26 octobre, Israël a ciblé des sites militaires en Iran en représailles à des tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien le 1er octobre.
Opération au nord de Beyrouth
Au Liban, un responsable militaire israélien s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a annoncé qu’une unité d’élite de la marine israélienne avait capturé un « agent de haut rang du Hezbollah » lors d’une opération inédite à Batroun, au nord de Beyrouth. Une source militaire au Liban a fait état de l’enlèvement d’un « civil ».
L’homme, dont le nom n’a pas été rendu public, est considéré comme un « expert dans son domaine », selon le responsable israélien.
L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes au Liban, dont une sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, qui a fait un mort, selon le ministère de la Santé libanais.
Le mouvement islamiste libanais a de son côté revendiqué des salves de roquettes sur plusieurs cibles dans le nord d’Israël, et une base militaire près de Tel-Aviv.
Au moins 19 personnes ont été blessées à Tira (centre) par la chute d’un projectile sur un immeuble, ont indiqué les autorités israéliennes en faisant état de l’interception de plusieurs roquettes.
Depuis le 23 septembre, les forces israéliennes mènent des frappes contre les fiefs du Hezbollah au Liban et sont engagées depuis le 30 septembre dans une offensive terrestre dans le sud du pays. Israël dit vouloir neutraliser ce mouvement dans les régions frontalières et empêcher les tirs des roquettes pour permettre le retour de 60.000 déplacés dans le nord du pays.
Au moins 1.930 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Deux soldats tués à Gaza
Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a bombardé Jabalia et Beit Lahia (nord), et Nousseirat (centre) où trois Palestiniens ont péri, selon la défense civile.
La campagne de vaccination contre la polio a repris dans le nord du territoire, où l’armée israélienne concentre son offensive depuis le 6 octobre, affirmant que le Hamas y rassemble ses forces.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait lancé une campagne de vaccination à Gaza le 1er septembre, après la confirmation du premier cas de polio depuis 25 ans dans le territoire assiégé et dévasté.
« Le centre de soins de santé primaires de Cheikh Radouane » a « été touché aujourd’hui alors que des parents amenaient leurs enfants à la vaccination contre la polio, dans une zone où une pause humanitaire avait été convenue », a indiqué le chef de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Un membre de la Défense civile de Gaza a affirmé à l’AFP qu’au moins trois personnes avaient été blessées par les débris d’un missile tiré par un drone israélien sur un mur du centre de soins, situé à l’ouest de Gaza-ville.
Contacté par l’AFP, Israël n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Par ailleurs, l’armée israélienne a annoncé que deux « projectiles » avaient été tirés depuis le nord de Gaza et qu’ils s’étaient écrasés dans le sud d’Israël sans faire de blessés.
L’offensive israélienne dans le territoire exigu a fait 43.314 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué des destructions colossales et un désastre humanitaire.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité. Sur 251 personnes enlevées, 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.
L’armée israélienne a déclaré que deux soldats avaient été tués à Gaza samedi, portant à 370 le nombre de ses hommes ayant péri depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre 2023.